Canada : Les incendies dans un camp de vacances juif seraient d’origine criminelle
Selon les pompiers, les feux dans ces camps de la B'nai Brith, près d'Ottawa, auraient détruits deux bâtiments mais n'auraient pas fait de victime

JTA — La police a fait savoir que les deux récents incendies qui se sont déclarés dans un camp juif, à proximité de la ville d’Ottawa, au Canada, pourraient être d’origine criminelle.
Les pompiers ont lutté contre un sinistre qui ravageait un entrepôt dimanche avant l’aube, au camp de la B’nai Brith dans la région de Pontiac, au Québec, quand un deuxième bâtiment s’est enflammé, a fait savoir CTV News.
La police a indiqué que les dégâts s’élevaient à environ 600 000 dollars et elle ajouté que le feu semblait d’être d’origine criminelle.
Les responsables du camp, pour leur part, ont déclaré que ce dernier était vide au moment des faits, des propos qui ont été rapportés par CTV News.
« Nous n’avons pour le moment aucun élément suggérant que cet acte a été antisémite ou que son mobile a été racial », a noté le communiqué émis par la police du conseil municipal de Collines-de-l’Outaouais. « Il est néanmoins trop tôt dans l’enquête pour exclure cette possibilité. »
Le camp B’nai Brith of Ottawa accueille chaque été des enfants juifs âgés de 7 à 16 ans. Il a ouvert ses portes en 1946.
Un premier feu s’était déclaré dans l’entrepôt du camp vers 4h30 dimanche matin. Alors que les pompiers combattaient les flammes, un deuxième avait éclaté dans un bâtiment avoisinant, a rapporté Radio Canada.
Le deuxième brasier avait rapidement été maîtrisé mais l’entrepôt avait été complètement détruit.
Les dommages sont néanmoins mineurs.
Adam Tanner, président du conseil d’administration, a fait part de sa tristesse. Il a indiqué qu’à sa connaissance, il n’y avait jamais eu d’incidents du genre. Il n’a pas été en mesure de donner plus de détails.
Richard Marceau, vice-président et avocat au Centre consultatif des relations juives et israéliennes, a écrit que, « dans un contexte de montée de l’antisémitisme », il est important de laisser la police poursuivre son enquête. Il a ainsi appelé à s’abstenir de tirer des conclusions trop hâtives.
« Je connais très peu de personnes de mon âge qui ne sont pas allées passer leur été au camp B’nai Brith lorsqu’elles étaient adolescentes ou enfants, alors quand on entend parler d’incendies suspects, ça nous inquiète un peu. […] Pour la communauté juive d’Ottawa, c’est l’endroit où on envoie nos enfants passer une partie de l’été dans une atmosphère juive. On peut parler des choses entre Juifs, assurer et travailler sur l’identité juive, transmettre les valeurs juives », a-t-il témoigné auprès de Radio Canada.
« C’est le genre d’endroit où les gens commencent comme participants et qui ensuite deviennent moniteurs et s’occupent des plus jeunes enfants », a pour sa part expliqué André Fortin, député de Pontiac et natif de Quyon. « Je ne vois pas comment quelqu’un pourrait vouloir s’en prendre négativement à un endroit comme ça », a-t-il ajouté.
Il s’est aussi inquiété de l’impact économique de cet évènement.
« On sait ce que ça amène comme retombées économiques. Il y a des gens de la communauté qui y travaillent, que ça soit pour faire l’entretien, pour faire la cuisine ou pour les différents travaux à faire au camp », a-t-il expliqué.
La police a indiqué poursuivre son enquête.