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Charte de l’islam : Le président du CFCM déplore les « divisions »

Mohammed Moussaoui a déploré la sortie de trois fédérations de son organisation qui refusent de signer la charte ; l'exécutif exclut toute renégociation du texte

Mohammed Moussaoui (L), président du Conseil français du culte musulman (CFCM) signe une "charte de principes" aux côtés du président français Emmanuel Macron, le 18 janvier 2021 au palais de l'Elysée à Paris. (Crédit : Ludovic Marin/Pool/AFP)
Mohammed Moussaoui (L), président du Conseil français du culte musulman (CFCM) signe une "charte de principes" aux côtés du président français Emmanuel Macron, le 18 janvier 2021 au palais de l'Elysée à Paris. (Crédit : Ludovic Marin/Pool/AFP)

Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a déploré jeudi « la sortie unilatérale » de trois fédérations de son organisation qui refusent toujours de signer la charte de l’islam de France, malgré un accord arraché par l’exécutif qui exclut toute renégociation du texte.

Ces trois fédérations membres du Conseil français du culte musulman ont redit mercredi leur opposition à ce texte réclamé par Emmanuel Macron, qui risque, selon elles, de « fragiliser » la confiance à l’égard des musulmans.

Promoteur de cette « charte des principes pour l’islam de France », le président du CFCM a répliqué jeudi en assurant que ces fédérations dissidentes « risquent d’être rendues toutes responsables de cette situation de division préjudiciable à l’organisation du culte musulman ».

Leur refus « n’est pas de nature à rassurer nos coreligionnaires sur l’état des instances représentatives du culte musulman », a poursuivi Mohammed Moussaoui dans un communiqué.

Signé dimanche par cinq fédérations du CFCM sur neuf, ce texte dénonce notamment « l’instrumentalisation » politique de l’islam, proscrit « l’ingérence » d’États étrangers dans le culte en France et réaffirme la « compatibilité » de la foi musulmane avec la République.

Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a par ailleurs rejeté la demande des fédérations dissidentes d’amender le texte.

« Ils ont dit qu’ils n’acceptaient pas de la signer en l’état. Dont acte, ils ne sont pas signataires », a indiqué cette source, excluant toute renégociation.

« Ces fédérations veulent opposer l’exécutif aux musulmans en se disant choqués du combat contre les ingérences étrangères. Ce ne sont donc pas les musulmans qu’ils défendent », a ajouté cette source.

Gérard Larcher, le 19 février 2019 (Crédit : capture d’écran BFMTV)

Président (LR) du Sénat, Gérard Larcher a, de son côté, invité les dissidents à « bien réfléchir » à leur décision. « Est-ce qu’ils veulent être à côté, en dehors de ce que nous souhaitons partager tous ensemble ? », s’est-il interrogé.

Selon une source proche du dossier, les principaux points de désaccord exprimés par ces fédérations portent sur deux problématiques qui les concernent particulièrement : la définition des « ingérences » étrangères et la définition précise de l’islam politique.

Ces trois fédérations – le Comité de coordination des musulmans turcs de France, Millî Görüs et le mouvement Foi et Pratique, proche des prédicateurs rigoristes du Tabligh – ont à la fois critiqué un manque de consultation en amont du texte et son contenu.

« Certaines déclarations (contenues dans la charte, NDLR) portent atteinte à l’honneur des musulmans, avec un caractère accusatoire et marginalisant », avaient ainsi estimé les trois fédérations dans un communiqué commun, sans préciser lesquelles.

Après son adoption formelle, ce texte avait été salué lundi par le chef de l’État comme un « engagement net et précis en faveur de la République » et doit ouvrir la voie à la création d’un Conseil national des imams (CNI) chargé de « labelliser » les imams exerçant en France.

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, interviewé par Valeurs actuelles, a pour sa part qualifié « d’esbroufe » cette charte qui « n’a pas de réelle force contraignante, contrairement à la loi » et selon lui « ne permettra pas de terrasser les islamistes ».

Neuvième composante du CFCM, la Grande Mosquée de Saint-Denis la Réunion soutient l’initiative de la charte mais ne l’a pas signée, estimant qu’elle abordait des « problèmes qui n’existent qu’en Métropole », a déclaré à l’AFP son président Iqbal Ingar.

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