Israël en guerre - Jour 338

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Chauffeur de taxi attaqué près du Mans : le suspect pro-Hamas projetait une prise d’otages dans une synagogue

Après avoir constaté la présence de forces de sécurité intérieure lors de repérages, il aurait renoncé à son projet pour s'orienter vers l'attaque d'une entreprise

Une voiture de police à Paris, en France, le 29 mars 2024. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)
Une voiture de police à Paris, en France, le 29 mars 2024. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

Dereck R., individu de 26 ans connu pour sa radicalisation islamiste mis en examen le 22 juillet à Paris pour avoir attaqué un chauffeur de taxi près du Mans, projetait de mener une prise d’otages dans une synagogue de France, a rapporté ce 9 août BFMTV.

Le suspect a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, tentative d’assassinat, vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle, avant d’être placé en détention provisoire, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Il avait fait allégeance au groupe de l’État islamique et voulait « venger ses frères, victimes des chiites et des juifs ».

Il avait « sous la menace d’une arme de poing et tout en tenant des propos favorables au Hamas et à ses ‘frères musulmans’, (…) contraint un chauffeur de taxi qui venait de le prendre en charge à se rendre dans un lieu isolé de la Ferté-Bernard », avait relaté le Pnat.

« Il conteste fermement la tentative d’assassinat », a commenté son avocat, Me Emanuel de Dinechin, sollicité par l’AFP.

Selon BFMTV, l’exploitation de ses téléphones a révélé qu’il avait effectué des recherches sur des restaurants casher et sur un cinéma au Mans, ainsi que sur l’émir du groupe terroriste État islamique au Khorassan et sur l’appel au jihad.

Les enquêteurs antiterroristes ont aussi découvert une vidéo le mettant en scène, alors qu’il était dans le taxi de sa victime. Il s’y exprime en français et en arabe, et explique agir au nom du prophète Mahomet, avant de souhaiter mourir en martyr. Des photos de membres des forces de l’ordre prises à leur insu ont également été retrouvées dans ses téléphones.

Durant sa garde à vue, il a affirmé « ne pas vouloir tuer des femmes et des enfants » mais s’est revendiqué comme « un soldat de l’État islamique » et espérer « la libération par Allah ». Il a aussi admis que la vidéo retrouvée dans son téléphone était une vidéo d’allégeance à l’émir de l’État islamique.

Dereck R. « était sorti du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe le 26 juin où il était détenu depuis près de trois ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun », a relaté le Pnat.

Mais au cours de sa détention, il a développé « une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente ».

À sa sortie, il devait pointer quotidiennement au commissariat près de son domicile, dans le cadre d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) notifiée par le ministère de l’Intérieur.

Selon les premières investigations, les jours précédant l’agression, il avait « acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l’idéologie djihadiste (du groupe) de l’État islamique dans des lieux publics au Mans ».

Selon une source proche du dossier, il s’agissait notamment d’une synagogue. « Après avoir constaté la présence de forces de sécurité intérieure lors de repérages », il a renoncé à son projet pour s’orienter vers l’attaque d’une entreprise, selon le Pnat.

Plusieurs « zones d’ombre »

Le 16 juillet, il s’est muni « de deux armes à feu et de munitions, d’un couteau, d’une feuille de boucher ainsi que de scotch », puis a pris un taxi.

« Sous la menace d’une arme de poing », il a exigé du chauffeur qu’il se rende dans un endroit isolé de La Ferté-Bernard (Sarthe), où il l’a « entravé » avec de l’adhésif.

Selon la victime, qui a pu s’échapper dans des « circonstances qui restent à préciser », sa plaie au cou a été causée par « la tentative de l’auteur de l’égorger ».

Le suspect a pour sa part soutenu « qu’il s’agissait d’une blessure accidentelle due à un mouvement de défense de la victime ».

Il a ensuite pris la fuite à bord du taxi et est monté le lendemain matin dans un train en direction des Yvelines.

Il y a rejoint une femme de 49 ans connue via un réseau social lorsqu’il était détenu, selon deux sources proches du dossier.

Selon le Pnat, elle était en lien avec lui depuis « plusieurs années », « semblait partager son idéologie » et lui a trouvé « un logement pour se dissimuler ». Cette femme a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placée en détention provisoire, selon le Pnat.

Son avocate, Me Roxane Best, n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade, estimant que « trop de zone d’ombre doivent encore être levées par l’instruction ».

L’une des questions au cœur des investigations est de savoir si après l’attaque du chauffeur de taxi, l’homme a cherché à se cacher de la police ou s’il préparait un autre projet violent, selon une source proche de l’enquête.

Le suspect a finalement été interpellé dans la nuit du 18 au 19 juillet à Poissy (Yvelines).

Selon deux sources proches du dossier, avant les faits, l’homme et sa demi-sœur, âgée de 20 ans, étaient hébergés chez leur tante. Il lui aurait montré des armes, mais elle n’aurait pas prévenu les autorités.

Elle a été mise en examen pour abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit et placée sous contrôle judiciaire.

Un homme « acquis à l’idéologie djihadiste » soupçonné d’avoir « contribué » à lui fournir ses armes a également été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, et placé en détention provisoire, selon le Pnat.

Les gardes à vue des huit autres personnes interpellées ont été levées sans suite à ce stade.

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