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Cisjordanie: Démolition de structures illégales ; indignation d’élus de la coalition

Bezalel Smotrich, responsable d'une partie des implantations en Cisjordanie, est sous le feu des critiques après l'enlèvement du monument érigé à la mémoire de Rina Shnerb

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Des agents de la police et de l'administration civile démolissent des constructions illégales près de l'implantation d'Yitzhar en Cisjordanie, le 4 septembre 2023. (Autorisation)
Des agents de la police et de l'administration civile démolissent des constructions illégales près de l'implantation d'Yitzhar en Cisjordanie, le 4 septembre 2023. (Autorisation)

La police israélienne et les fonctionnaires de l’administration civile ont démoli des structures près de l’implantation d’Yitzhar en Cisjordanie, un lieu sensible, lundi, suscitant la condamnation des législateurs de la coalition dirigée contre leur propre gouvernement.

Dans un geste rare contre la construction des implantations, la police a démoli une tente, une structure résidentielle et un point d’observation installé en mémoire de Rina Shnerb, une adolescente israélienne tuée lors d’une attaque terroriste en Cisjordanie en 2019.

Un résident de l’implantation radicale d’Yitzhar se serait enchaîné au plancher de la structure résidentielle pour tenter d’entraver le processus de démolition.

Selon les résidents des implantations, quelque 150 policiers et membres de l’administration civile sont arrivés sur place pour effectuer les travaux.

Aucun affrontement ou arrestation n’a été signalé.

La députée Tally Gotliv a attaqué Bezalel Smotrich, ministre des Finances et chef du parti HaTzionout HaDatit, favorable au mouvement des implantations, qui occupe également le poste de ministre délégué au sein du ministère de la Défense et a autorité sur les questions civiles en Cisjordanie.

Smotrich a été l’un des principaux défenseurs implantations et de leurs résidents.

« Quelle excuse donnerez-vous à vos électeurs ? », a écrit Gotliv, membre du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des agents de la police et de l’administration civile démolissent des structures près de l’implantation d’Yitzhar en Cisjordanie, le 4 septembre 2023. (Autorisation)

Elle a exhorté Smotrich à s’engager à ce que le point d’observation ne soit pas détruit « sous votre mandat ».

« C’est votre responsabilité. Mettez fin à cette honte », a clamé Gotliv.

La députée Limor Son Har-Melech a de son côté attribué la responsabilité de la démolition au ministre de la Défense Yoav Gallant, affirmant qu’elle lui demandait depuis des mois d’organiser une réunion sur les constructions de l’Autorité palestinienne (AP) dans la région, sans succès.

Son Har-Melech, du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, s’est fait l’écho des affirmations des résidents des implantations selon lesquelles les constructions résidentielles de l’AP menacent de détruire un ancien autel trouvé sur le mont Ebal, dans le nord de la Cisjordanie, dont certains pensent qu’il s’agit de celui que la Bible mentionne comme ayant été utilisé par Josué pour les sacrifices, et qui revêt donc une importance particulière pour l’histoire juive.

« En revanche, lorsqu’il s’agit d’un site juif à la mémoire d’un Juif assassiné lors d’un attentat terroriste choquant, il est urgent pour lui de le démolir », a tweeté Son Har-Melech. « Vous devriez avoir honte, Yoav Gallant. »

Des agents de la police et de l’administration civile démontent un mémorial et un point de vue construits illégalement près de l’implantation d’Yitzhar en Cisjordanie, le 4 septembre 2023. (Autorisation)

Le chef du conseil régional de Shomron, Yossi Dagan, a promis que la structure serait reconstruite.

« C’est un scandale et une distorsion sans précédent que, sous un gouvernement nationaliste de droite, des centaines de maisons arabes illégales soient construites sans entrave dans la région de Yitzhar et que ce qui dérange le système d’application de la loi soit un petit mirador construit par des jeunes en mémoire d’une personne assassinée dans un attentat terroriste », a déclaré Dagan dans un communiqué.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’exprimant à la Knesset, à Jérusalem, le 16 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90/Dossier)

« Il s’agit d’une discrimination flagrante que nous n’accepterons pas », a-t-il ajouté.

Des sources de l’establishment sécuritaire ont déclaré aux médias israéliens que le point d’observation avait été construit sur un terrain situé dans la zone B, qui est sous le contrôle conjoint d’Israël et de l’AP. La tente et la structure résidentielle, en revanche, ont été installées sur des terres palestiniennes privées dans la zone C, qui est sous le contrôle total d’Israël, a déclaré Ynet.

Ce n’est que la troisième fois que le gouvernement actuel de Netanyahu démolit des constructions illégales mises en œuvre par des résidents des implantations.

En août, des fonctionnaires de l’administration civile, soutenus par la police, ont détruit ou évacué cinq bâtiments dans l’avant-poste d’Aira Shahar, près de l’implantation de Kochav Hashahar.

Une source proche de Smotrich a déclaré à l’époque que le terrain sur lequel Aira Shahar était construit était définitivement une terre palestinienne privée, ce qui signifiait qu’il aurait été impossible de légaliser l’avant-poste.

En janvier, dans les premières semaines du mandat du gouvernement, les forces avaient évacué l’avant-poste d’Or Chaïm sur ordre de Yoav Gallant, ce qui a déclenché un conflit avec Smotrich.

En vertu des accords de coalition, Smotrich s’est ensuite vu confier la supervision des affaires civiles en Cisjordanie.

Alors que la communauté internationale considère toutes les implantations comme illégales, Israël fait le distinguo entre les maisons construites et autorisées par le ministère de la Défense sur des terres appartenant à l’État et les avant-postes illégaux construits sans les autorisations nécessaires, souvent sur des terres privées palestiniennes.

Cependant, les avant-postes sont parfois érigés avec l’approbation tacite de l’État, et les gouvernements successifs ont cherché à légaliser au moins certains des quartiers non reconnus.

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