Climat : « Grand temps » de prendre au sérieux les « pertes et dommages » – Guterres
Antonio Guterres et le président égyptien al-Sissi ont réuni à huis clos divers dirigeants de pays développés et en développement pour de "francs échanges" sur l'action climatique
Il est « grand temps d’une discussion sérieuse » et « d’actions significatives » concernant les dommages causés par le changement climatique déjà subis notamment par les pays en développement, a plaidé mercredi le secrétaire général de l’ONU.
À moins de deux mois de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Egypte, Antonio Guterres et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi – à distance – ont réuni à huis clos divers dirigeants de pays développés et en développement pour de « francs échanges » sur l’action climatique.
« Mes messages ont été clairs. Sur l’urgence climatique : l’objectif de +1,5°C est sous respirateur artificiel. Et faiblit rapidement », a déclaré le secrétaire général de l’ONU en référence à l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
« Nous nous dirigeons vers +3°C. »
Dans ces conditions, il a appelé les gouvernements à s’attaquer d’ici la COP27 à « quatre problèmes brûlants » : la hausse des ambitions en matière de réduction des émissions, l’aide aux pays les plus vulnérables, l’adaptation face aux impacts et son financement qui doit être accru, et enfin les « pertes et dommages ».
Ce dernier point, qui est devenu un élément crucial des négociations climat, concerne les dommages déjà causés par la multiplication des événements météorologiques extrêmes, que n’ont pu empêcher ni les mesures pour freiner le réchauffement ni celles pour s’adapter à ses conséquences. Et pour lesquels les pays en développement réclament des compensations.
« Il est grand temps d’avoir une discussion sérieuse et des actions significatives sur cette question », a insisté Antonio Guterres.
« J’espère que la COP27 en Egypte va s’y mettre », a-t-il ajouté, y voyant une question de « justice climatique, de solidarité internationale et de construction de la confiance ».
Lors de la COP26 à Glasgow fin 2021, malgré les pressions des pays en développement plaidant pour un financement spécifique de ces pertes et dommages, les pays riches avaient bloqué cette demande et la réunion avait simplement accouché du lancement d’un « dialogue » jusqu’en 2024.
Il y a quelques jours, le groupe des pays les moins avancés réunis à Dakar a remis cette revendication sur le tapis, réclamant la mise en place d’un « mécanisme de financement » pour faire face aux dégâts causés par le réchauffement.