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Comment arrêter le « désastre écologique » de la mer Morte ?

La mer Morte, réputée pour sa teneur élevée en sel et en minéraux, perd plus d'un mètre par an de sa surface depuis les années 1960

Vue des formations salines sur le rivage de la Mer Morte le 28 avril 2024. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)
Vue des formations salines sur le rivage de la Mer Morte le 28 avril 2024. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Une cabane de sauveteurs désertée, une jetée rouillée et des parasols abandonnés : voilà ce qu’il reste d’Ein Gedi, naguère la plage phare d’Israël sur la mer Morte, longtemps prisée des touristes pour ses eaux bleues riches en minéraux qui s’assèchent d’année en année.

Cette oasis luxuriante, située au point le plus bas de la planète, est fermée au public depuis cinq ans, principalement en raison du recul spectaculaire du niveau des eaux et de l’apparition de dangereuses dolines, des trous causés par un affaissement du sol.

La mer Morte est située à la jonction des territoires israélien, palestinien et jordanien, dans une région où les guerres et tensions géopolitiques entravent les efforts pour lutter contre son assèchement.

« La coopération régionale est la clé pour sauver la mer Morte », estime l’hydrologue Nadav Tal, du bureau israélien de l’ONG environnementale régionale EcoPeace.

« Le fait que nous vivons dans une zone de conflit constitue un obstacle », explique-t-il, soulignant que la mer Morte, réputée pour sa teneur élevée en sel et en minéraux, perd plus d’un mètre par an de sa surface depuis les années 1960.

« Détournement d’eau »

Dans un contexte de changement climatique rapide et dans une région où les températures estivales peuvent dépasser les 50 degrés Celsius, l’évaporation de ce lac salé a été aggravée par le détournement des eaux du fleuve Jourdain, qui s’y jette, ainsi que de plusieurs affluents qui prennent leur source au Liban et en Syrie. L’assèchement est également dû à l’extraction de minéraux.

Une vue de l’usine de la mer Morte dans le sud d’Israël le 2 février 2018. (Crédit : Issac Harari/Flash90)

« Les conséquences du détournement des eaux sont visibles autour de nous », affirme M. Tal auprès de l’AFP, montrant une jetée voisine autrefois submergée mais qui se dresse désormais sur la terre ferme.

« C’est un désastre écologique », se désole-t-il, soulignant que « le déclin de la mer Morte était un désastre pour le tourisme israélien ». « Aujourd’hui, il n’y a même pas une seule plage accessible où l’on peut se rendre en toute sécurité. »

Au ministère israélien de la Protection de l’environnement, Ohad Carny travaille sur le sujet depuis des années.

Selon lui, le gouvernement envisage plusieurs solutions, notamment la construction d’une structure de dessalement et le creusement d’un canal pour résoudre les problèmes de pénurie d’eau dans la région, y compris la mer Morte.

« Il n’est pas logique, d’un point de vue économique ou environnemental, de dessaler l’eau et de l’acheminer directement vers la mer Morte, car il s’agit alors d’un gaspillage d’eau potable, alors que la région a désespérément besoin de plus d’eau potable et de plus d’eau pour l’agriculture », explique-t-il à l’AFP.

Bien que son action soit centrée sur le côté israélien, « nous espérons des collaborations », dit toutefois M. Carny.

Du sel blanc s’est formé le long de la côte de la mer Morte au cours des 20 dernières années – l’un des nombreux phénomènes résultant du recul du rivage, 28 mai 2024. (Crédit : Sue Surkes/Times of Israel)

Besoin d’un « effort commun »

« Nous ne pouvons pas agir seuls. Il doit s’agir d’un effort commun (…) Nous devons comprendre les aspects économiques et environnementaux des différentes options et, bien sûr, convenir de la bonne solution avec les Jordaniens », ajoute-t-il.

Début janvier, Yaël et son amie Noa cherchaient un endroit où tremper leurs orteils. Yaël s’est souvenue que ses parents aimaient se rendre sur une plage publique pas loin.

« Aujourd’hui vous passez par là et ça ressemble à, je ne sais pas… Une épave de bateau », décrit-elle à l’AFP.

« C’est hallucinant, la destruction causée par (l’assèchement de la mer) », poursuit la jeune femme de 22 ans.

Pendant ce temps, Benny, un chauffeur de bus de 40 ans, profite du soleil hivernal en se prélassant dans l’une des piscines naturelles d’eau chaude infusée de soufre, formées par l’assèchement de la mer Morte.

« La situation est très frustrante », admet-il. « Mais tout a un côté positif et un côté négatif, à cause de ce qui se passe ici, nous avons des sources d’eau comme celle-ci. »

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