Israël en guerre - Jour 344

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Comment le monde a découvert l’existence des camps nazis

La libération des premiers camps a peu de retentissement, mais les images de ce que les Alliés y découvrent, d'abord censurées, vont faire prendre conscience au monde de l'horreur

  • Crématorium du camp de Majdanek (Crédit : CC BY-SA 3.0)
    Crématorium du camp de Majdanek (Crédit : CC BY-SA 3.0)
  • Vebeke, le négationniste flamand nie l’utilisation des chambres à gaz d'Auschwitz pour l'extermination des juifs. Ici, l'inscription allemande tristement célèbre : "Le travail rend libre" à la porte principale du camp d'extermination d'Auschwitz I, le 15 novembre 2014 à Oswiecim, en Pologne. (Christopher Furlong/Getty Images via JTA/File)
    Vebeke, le négationniste flamand nie l’utilisation des chambres à gaz d'Auschwitz pour l'extermination des juifs. Ici, l'inscription allemande tristement célèbre : "Le travail rend libre" à la porte principale du camp d'extermination d'Auschwitz I, le 15 novembre 2014 à Oswiecim, en Pologne. (Christopher Furlong/Getty Images via JTA/File)
  • L'ancien camp de concentration du Struthof. (Crédit : Colin W/CC.BY SA 3.0/WikiCommons)
    L'ancien camp de concentration du Struthof. (Crédit : Colin W/CC.BY SA 3.0/WikiCommons)
  • François Hollande à la cérémonie de commémoration de Struthof, le 26 avril 2015. (Crédit : Patrick Hertzog/Pool/AFP/Dossier)
    François Hollande à la cérémonie de commémoration de Struthof, le 26 avril 2015. (Crédit : Patrick Hertzog/Pool/AFP/Dossier)
  • Seule photographie connue des détenus de Theresienstadt chantant le Requiem de Verdi, prise pendant la dernière représentation le 23 juin 1944. Raphael 'Rafi' Schachter dirige la chorale, devant un public où était présent Adolf Eichmann et une délégation de la Croix Rouge internationale. (Crédit : Fondation Terezin)
    Seule photographie connue des détenus de Theresienstadt chantant le Requiem de Verdi, prise pendant la dernière représentation le 23 juin 1944. Raphael 'Rafi' Schachter dirige la chorale, devant un public où était présent Adolf Eichmann et une délégation de la Croix Rouge internationale. (Crédit : Fondation Terezin)

A la fin de la guerre, la libération des premiers camps a peu de retentissement, mais les images de ce que les Alliés y découvrent, d’abord censurées, vont faire prendre conscience au monde de l’horreur de la Shoah.

La libération des camps de concentration et d’extermination nazis intervient dans le sillage de l’avancée vers Berlin des armées alliées et de l’Armée rouge.

Elle débute le 24 juillet 1944, avec la découverte du camp de Majdanek (dans la banlieue de Lublin, Pologne) par l’Armée rouge pour se terminer le 8 mai 1945 avec la libération de Theresienstadt (ou Terezin en tchèque) au nord de Prague.

Dès le mois de juin 1944, le Reichsführer Heinrich Himmler avait ordonné l’évacuation des camps avant l’arrivée des Alliés et le transfert des détenus vers d’autres camps.

Le chef Nazi SS Heinrich Himmler (gauche) et Adolf Hitler supervisent une parade militaire en 1940. (Domaine public)

L’ordre concernait en premier lieu les camps situés dans les pays baltes, menacés par l’avancée de l’Armée rouge. Avant de prendre la fuite, les officiers SS avaient pour consigne d’effacer les traces de leurs crimes.

Ainsi la libération, par l’Armée rouge, d’Auschwitz-Birkenau (Pologne), le 27 janvier 1945, a-t-elle été précédée par la dissolution progressive du complexe, à partir de l’été 1944 et par l’évacuation de plus de 60 000 détenus.

Lorsque les Soviétiques arrivent, ils ne découvrent que quelque 7 000 prisonniers, incapables de marcher et de suivre leurs camarades dans les « Marches de la mort ».

Libération d’enfants d’Auschwitz-Birkenau, avec des travailleuses humanitaires adultes qui ont été pixelisées dans le magazine « Mishpacha », numéro du 24 janvier 2018. (HistClo. com)

La censure, puis le choc

La découverte des premiers camps n’a guère de retentissement auprès du grand public.

Des commissions d’enquête russes et polonaises prennent bien des photos à Majdanek et à Auschwitz et les services photographiques de l’armée américaine réalisent un reportage sur le Struthof, seul camp de concentration nazi situé sur le territoire français actuel, mais les images ne sont pas diffusées auprès du grand public.

En France en particulier, les autorités ne veulent pas alarmer les familles sur le sort des « absents » (déportés, prisonniers de guerre, requis du travail obligatoire).

Un véritable tournant dans le traitement médiatique intervient le 6 avril 1945, avec la découverte du camp d’Ohrdruf, une annexe de Buchenwald (Allemagne). Quand les Américains, accompagnés du correspondant de guerre Meyer Levin et du photographe de l’AFP Eric Schwab, y pénètrent, ils voient les brasiers encore fumants, les prisonniers décharnés exécutés d’une balle dans la tête.

Le 12 avril, une visite officielle d’Ohrdruf est organisée pour les généraux Patton, Bradley et Eisenhower. « Je n’ai jamais de ma vie éprouvé un choc aussi profond », dit ce dernier. Leur décision est immédiate : « Toute censure doit sauter ».

Le soir même, le quotidien français Ce Soir publiera à sa Une la réaction du général Patton – « Plus de pitié pour les bourreaux » – et l’image d’un charnier.

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