Cour : L’État doit expliquer l’absence de mesures disciplinaires contre Shlomo Amar
Le gouvernement a 21 jours pour répondre à l'absence d'action concernant les commentaires du grand rabbin de Jérusalem dénigrant les Juifs réformés, les LGBTQ et les Femmes du Mur
La Haute Cour de justice a émis mardi une injonction temporaire demandant au gouvernement d’expliquer pourquoi le grand rabbin séfarade de Jérusalem, Shlomo Amar, n’a pas fait l’objet de sanctions disciplinaires malgré des années de remarques incitant à la haine.
L’injonction a été émise à la suite d’un recours déposé par le Mouvement réformateur, les Femmes du Mur et la Maison ouverte de Jérusalem pour la fierté et la tolérance, citant des années de discours haineux.
Les groupes ont déclaré avoir déposé 16 recours au gouvernement au cours des quatre dernières années, mais qu’aucune mesure n’avait été traitée. Le poste de grand rabbin de la ville est un poste nommé par le gouvernement et il est soumis aux mêmes restrictions que les autres fonctionnaires.
Le tribunal a donné à l’État 21 jours pour répondre à l’injonction.
Au début de l’année, Amar a déclaré qu’il était « insupportable » qu’un homme ouvertement homosexuel, Amir Ohana, législateur du parti au pouvoir – le Likud – ait été nommé président de la Knesset, qualifiant cette décision d’abomination.
En 2021, Amar a comparé la communauté LGBTQ à des animaux et s’est moqué des participants religieux qui prennent part aux Gay Prides.
« Ils se sont prêtés à la marche de l’abomination dont ils prétendent être fiers. Les animaux sauvages eux-mêmes ne se comportent pas de cette manière. »
Il a également qualifié le judaïsme réformé de plus grande menace pour la religion que les Juifs laïcs, et a déclaré en 2017 qu’ils étaient « pires que les négationnistes de la Shoah ».
L’avocat des requérants, Me Uri Narov, directeur du département juridique du Reform Center for Religion and State, a déclaré dans un communiqué que le tribunal était au courant depuis longtemps des « déclarations incitatives, humiliantes et offensantes d’Amar, qui attaquent de manière répétée les réformés, la communauté LGBTQ et les Femmes du Mur ».
Il a ajouté que l’injonction envoie un « message clair au ministre des Affaires religieuses [Michael Malkieli] – dont le domaine d’autorité est la poursuite disciplinaire des rabbins municipaux – que son ignorance de cette conduite grave et son refus de prendre des mesures disciplinaires contre le rabbin Amar sont inacceptables ».