Dans le nord d’Israël, des habitants redoutent une guerre à tout moment avec le Liban
Les craintes se sont accentuées après un tir de roquette qui a coûté la vie à 12 jeunes et fait des dizaines de blessés sur un terrain de football à Majdal Shams
Depuis le début de la guerre à Gaza, « on s’attend à une véritable guerre avec le Liban, et encore plus ces derniers jours », s’inquiète Florence Touati-Wachsstock : dans le nord d’Israël, des habitants redoutent une nouvelle confrontation armée avec le Hezbollah libanais après une brusque montée des tensions.
Dans cette région, les échanges de tirs entre l’armée israélienne et le groupe terroriste islamiste libanais sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza le 7 octobre.
Les craintes se sont accentuées depuis samedi, après un tir de roquette du Hezbollah qui a coûté la vie à 12 enfants et adolescents et fait des dizaines de blessés sur un terrain de football à Majdal Shams, petite ville druze située à quelques kilomètres du Liban.
En visite lundi à Majdal Shams, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu que le Hezbollah en paierait « le prix fort ».
Le Hezbollah multiplie depuis près de dix mois les tirs de projectiles vers Israël, disant agir en soutien du Hamas et des Palestiniens, mais il a nié être l’auteur du tir de roquette meurtrier.
« Rester ? Partir ? »
« Avant, on se sentait en sécurité, on ne ressentait pas de danger », lâche Amal al-Shaar, une habitante de Majdal Shams, au chevet de son fils Adam, 12 ans, blessé par des éclats de roquette. Maintenant, « nous avons payé le prix fort avec la vie de nos enfants », dit cette mère de 46 ans, l’émotion lisible dans ses yeux.
« Ça fait peur et Majdal Shams en a fait les frais », renchérit Florence Touati-Wachsstock, à Maalot, autre petite ville du nord d’Israël devenue une cible des tirs du Hezbollah. « On n’est même pas encore à l’intérieur de l’abri (anti-aérien pour se protéger des bombardements) que déjà on entend les explosions », raconte cette éducatrice de 47 ans.
« Est-ce qu’on doit rester ? Partir ? A quel moment saura-t-on qu’il faut partir ? On n’a aucune idée en fait de ce qui peut arriver ce soir, demain », s’inquiète-t-elle.
Dans la même région, un civil israélien a été tué mardi par une autre attaque du Hezbollah.
Au centre hospitalier de Galilée, situé dans la petite ville de Nahariya, la crainte d’une guerre avec le Hezbollah est sur toutes les lèvres.
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Le 7 octobre, jour de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le directeur du Centre médical de Galilée, Masad Barhoum, a décidé de transférer des services dans le parking souterrain, protégé contre les attaques de missiles.
« Nous sommes le seul hôpital à fonctionner sous terre ou en zone protégée depuis le 7 octobre », dit le médecin, un Arabe israélien.
« Prêts à tenir sept jours »
Des dizaines de milliers d’Israéliens vivant proches de la frontière ont été évacués peu après le début de la guerre à Gaza il y a près de dix mois, mais à Nahariya, petite ville balnéaire à une quinzaine de kilomètres de la frontière, la population est restée.
Aux yeux de M. Barhoum, Nahariya est devenue la « nouvelle frontière », désormais l’endroit le plus proche de la frontière où les habitants n’ont pas été évacués, dit-il.
« Quand il y aura une guerre, ce sera ici », dit-il, mais le centre médical pour la région est « prêt à tenir sept jours » sans aucun contact avec le monde extérieur.
Dans les souterrains, entre les différents départements de l’hôpital, on peut voir des petits drapeaux israéliens accrochés en forme de guirlandes depuis le début de la guerre contre le Hamas, en signe de soutien.
Au service de néonatalogie, le premier à avoir été transféré en sous-sol, les nourrissons sont sous haute protection. On n’entend pas les sirènes d’alerte dans le sous-sol et seul le bruit des incubateurs vient troubler le silence de la salle.
« On est en sécurité ici, loin du monde », affirme Vered Fleisher-Shefer, directrice du département, qui refuse de « vivre dans la peur ».
En 2006, lors de la seconde guerre du Liban, des milliers de roquettes avaient été tirées par le Hezbollah vers le nord d’Israël en un mois. Mais cette fois, dit M. Barhoum, « le scénario qui se dessine » en cas de nouvelle guerre, ce sont des milliers de roquettes tirées chaque jour sur Israël.
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