Dans sa liste d’attentats, la Maison Blanche ne cite pas Israël
La série d’attaques au couteau, à main armée et à la voiture bélier ne fait pas partie de la liste des attentats jihadistes “ignorés” de Trump

Le terrorisme en Israël n’est pas présent sur une liste de dizaines d’attentats distribuée lundi par la Maison Blanche pour soutenir une accusation sans fondement du président américain Donald Trump, selon qui les médias minimisent délibérément les atrocités terroristes.
Trump a accusé lundi les médias de minimiser la menace terroriste que son administration cite pour justifier son controversé décret interdisant l’entrée aux Etats-Unis des réfugiés et des ressortissants de sept pays majoritairement musulmanes.
Trump affirme que la presse ignore délibérément les atrocités jihadistes.
Le nouveau commandant en chef n’avait initialement pas fourni de preuve pour soutenir son accusation de conspiration médiatique, portée pendant sa première visite au siège du Commandement central des Etats-Unis.
Mais la Maison Blanche, pour tenter de soutenir cette affirmation, a réalisé une liste de 78 attentats qu’elle dit « exécutés ou inspirés » par le groupe Etat islamique depuis septembre 2014, affirmant que la plupart d’entre elles n’ont pas été couvertes correctement par les médias.
La Maison Blanche a déclaré que « la plupart » de ces attaques n’ont pas reçu suffisamment d’attention des médias, mais n’a pas expliqué ce qu’elle jugeait suffisant.
Certains des attentats présents sur la liste ont été largement couverts par les médias, comme l’attaque au camion bélier de Nice en juillet, et la fusillade dans une discothèque d’Orlando, en Floride.

La liste couvre la période allant de septembre 2014 à décembre 2016, et même si Israël a connu une forte hausse d’attaques au couteau, à main armée et à la voiture bélier pendant une partie de cette période, aucun attentat israélien ne figure sur le fichier.
Au moins deux des attaques ont été inspirées par le groupe terroriste Etat islamique, selon les responsables israéliens : une fusillade qui a eu lieu le 1er janvier 2016 à Tel Aviv et a fait trois morts, et une attaque au camion bélier à Jérusalem en décembre 2016 qui a tué quatre soldats en visite culturelle.
Les deux attentats ont été largement couverts en Israël et à l’étranger, bien qu’ils aient reçu moins d’attention que les attaques à plus grande échelle et plus mortelles qui se sont produites en Europe et aux Etats-Unis.
Trump a déclaré que les autres attaques avaient été ignorées par les médias.
« Vous voyez cela à Paris et à Nice. Cela se produit dans toute l’Europe. C’est arrivé à un point où ce n’est même plus annoncé », a déclaré Trump pendant sa visite au siège de Commandement central lundi. « Et dans de nombreux cas, la presse très très malhonnête ne veut pas en parler. Ils ont leurs raisons et vous comprenez cela. »
Trump, qui a fait de la critique incessante des médias un symbole de sa présidence, n’a pas expliqué pourquoi, selon lui, les médias minimisent ces attentats.
La Maison Blanche n’a pas commenté le choix des attaques terroristes incluses dans sa liste.
A White House official says "most" of these 78 attacks since 2014 have not received enough attention from media. pic.twitter.com/v66rcHxAFI
— Dan Merica (@merica) February 7, 2017
Sean Spicer, l’attaché de presse de la Maison Blanche, a essayé de minimiser les propos du président, affirmant que c’était une question d’équilibre : « comme une manifestation qui est mise en avant, et pourtant un attentat ou un attentat contrecarré n’a pas nécessairement la même couverture. »
Daniel Shapiro, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a déclaré sur Twitter que l’absence des attentats en Israël « est très difficile à expliquer », ajoutant que plusieurs attaques « n’ont réellement pas été assez couvertes ».
L’agence de presse Associated Press n’a pas pu vérifier si chacun des incidents listés était lié au groupe Etat islamique. La liste a semblé avoir été faite dans la précipitation, et comprend plusieurs fautes d’orthographes au mot « attaquant ».
Trump et la Maison Blanche ont été critiqués le mois dernier pour ne pas avoir cité les Juifs ou l’antisémitisme dans un communiqué publié pour la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste. Les responsables de l’administration ont défendu sa formulation en indiquant que des personnes qui n’étaient pas juives ont été tuées pendant l’Holocauste.
Des agences ont contribué à cet article.