Israël en guerre - Jour 338

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Décès du journaliste et historien Alexandre Adler, à 72 ans

Issu, du côté de son père, d’une famille juive allemande qui a connu la déportation et les camps de la mort, Adler ne cachait pas ses liens sentimentaux forts avec Israël

Les journalistes Alexandre Adler et Laure Adler quittent l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris, le 5 février 2011, après avoir assisté à une cérémonie en hommage au grand écrivain et poète martiniquais Edouard Glissant. (Crédit : LOIC VENANCE / AFP)
Les journalistes Alexandre Adler et Laure Adler quittent l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris, le 5 février 2011, après avoir assisté à une cérémonie en hommage au grand écrivain et poète martiniquais Edouard Glissant. (Crédit : LOIC VENANCE / AFP)

Le journaliste et historien Alexandre Adler, spécialiste des relations internationales, de l’ex-URSS et du Proche-Orient, est décédé mardi à 72 ans, a annoncé à l’AFP sa femme, la philosophe Blandine Kriegel.

Il est décédé à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Les causes de sa mort n’ont pas été précisées.

Le journaliste travaillait actuellement sur un « traité de géopolitique presque achevé », selon Blandine Kriegel, jointe par l’AFP.

Lauréat du prix du livre politique 2003 pour son best-seller sorti l’année d’avant, J’ai vu finir le monde ancien, sur les conséquences des attentats du 11 septembre, Alexandre Adler avait également décroché en 1999 le prix de la fondation Mumm pour ses Bloc-Notes dans Courrier international.

Il a travaillé pendant dix ans à Libération (1982-1992), puis à Courrier international dont il a été rédacteur en chef puis directeur éditorial (1992-2002) et a aussi été cinq ans au Monde comme conseiller de Jean-Marie Colombani, alors directeur du journal.

Ce normalien, agrégé d’histoire, connu pour sa grande érudition, a aussi collaboré au Figaro, au Point, à France Culture…

« Il avait annoncé précocement la chute de l’URSS », a rappelé sa conjointe dans un communiqué transmis à l’AFP.

Issu, du côté de son père, d’une famille juive allemande, laïque et socialiste, qui a connu la déportation et les camps de la mort, Adler ne cachait pas ses liens sentimentaux forts avec Israël.

En 2011, il avait publié l’ouvrage Le Peuple-monde, destins d’Israël, dans lequel il dévoilait pour la première fois son rapport personnel au judaïsme, à Israël et à la réalité juive dans son extraordinaire diversité.

En 2014, il avait exposé sa vision de l’avenir du Moyen-Orient au cours d’une conférence à Jérusalem.

Il était revenu à plusieurs reprises au cours de sa conférence sur la destinée de sa grand tante arrivée en Palestine mandataire après la Shoah. Ayant rejoint le kibboutz Sarid [« rescapé » en hébreu], il avait avoué avoir été fortement marqué par sa véritable « reconstruction » dans ce lieu où elle a vécu jusqu’à sa mort.

L’historien avait aussi esquissé sa vision d’Israël. Pour Adler, l’État juif vivait alors une « situation sans précédent » avec une image de plus en plus positive, liée au high-tech depuis le début des années 2000.

L’État hébreu a troqué la vision d’antan d’un pays « exportateur d’oranges » pour devenir « un pays technologiquement avancé avec lequel il fait bon s’associer », disait-il alors, rappelant qu’Israël exportait désormais plus de brevets que le Japon et autant que l’Allemagne.

Alexandre Adler. (Crédit : JiElie/Wikimedia commons/CC BY SA 3.0)

Adler avait aussi regretté que certains Juifs de France viennent acheter un bien en Israël pour n’y rester que quelques semaines : « Une démarche compréhensible mais qui provoque la montée des prix de l’immobilier et pénalise aussi les Israéliens. » Il avait également fustigé ceux qui ne cherchaient pas à s’intégrer véritablement au pays.

Questionné sur la résurgence de l’antisémitisme en France et sur la croissance de l’alyah, l’historien avait répondu qu’il ne croyait pas à une alyah de masse – qui était celle des « Juifs en danger de mort » et qui n’existait plus – mais à une « alyah d’élite », concluant que « parler aux Juifs français comme à des adultes et non pas comme à des enfants apeurés » faisait partie pour lui « des valeurs les plus élevées du sionisme ».

Plusieurs représentants de la communauté juive de France et personnalités lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux.

https://twitter.com/emmanuelnavon/status/1681355202350268449

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