Des archéologues découvrent un sarcophage unique vieux de 1 700 ans à Césarée
Un cercueil en marbre orné de sculptures vivaces représentant une beuverie légendaire entre Héraclès et Dionysos a été mis à jour par les archéologues - c'est le seul exemplaire de ce type dans la région
Un magnifique sarcophage en marbre sculpté représentant une beuverie entre Dionysos et Héraclès a été découvert à Césarée, a annoncé lundi l’Autorité des antiquités d’Israël (IAA).
Cet imposant artefact, qui représente des scènes vivantes de la mythologie grecque, a été trouvé au mois de juin dernier lors de fouilles archéologiques qui ont eu lieu aux proches abords des murs connus de l’ancienne ville portuaire, située au nord d’Israël. Arborant un savoir-faire exceptionnel et des gravures richement détaillées, le sarcophage ne ressemble à rien de ce qui avait pu être découvert dans la région auparavant, déclarent les archéologues de l’Autorité des antiquités d’Israël qui ont dirigé les fouilles.
Une conférence sur le sarcophage et sa découverte aura lieu jeudi dans le cadre de la conférence organisée par l’IAA en collaboration avec l’université de Tel Aviv et l’université Bar-Ilan au musée Eretz Israel de Tel Aviv. La conférence sera suivie d’un dîner.
« Le sarcophage date de la période romaine, entre le 2e et le 3e siècle de l’ère commune, mais il a également été utilisé au cours des siècles suivants, pendant la période byzantine », explique Nohar Shahar, de l’IAA, au Times of Israel lors d’un entretien téléphonique.
Il avait été probablement commandé par l’une des familles les plus riches de Césarée.
« Il n’y avait pas de production locale de marbre dans l’Israël antique », note Shahar. « Ce sarcophage avait été importé, probablement depuis le nord-ouest de la Turquie, où plusieurs ateliers de marbre renommés étaient en activité. La plupart des sculptures avaient probablement été réalisées là-bas, les touches finales ayant été apportées ici ».
Selon Shahar, la représentation d’une beuverie entre Héraclès, le fils de Zeus, et Dionysos, le dieu du vin, est un choix surprenant et inhabituel pour un sarcophage.
« Même si ce thème apparaît souvent sur les mosaïques de cette période, c’est la première fois que nous le trouvons sur un sarcophage, du moins dans notre région », fait-elle remarquer.
Dans la représentation, le héros Héraclès, également connu sous le nom d’Hercule dans la mythologie romaine, est allongé sur une peau de lion, une coupe de vin encore à la main, vaincu par l’ivresse. Sur les autres côtés de l’artefact, il y a des animaux, des plantes et d’autres figures humaines.
« Je pense que ce choix en dit long sur la famille qui a commandé le sarcophage », dit Shahar. « De toute évidence, ces gens profitaient d’un certain style de vie et ils voyaient dans cette scène un reflet fidèle de leur identité, ou peut-être du caractère du défunt ».
Selon la chercheuse, à l’époque byzantine, plus tard, un mausolée avait été construit autour de la tombe, avec de magnifiques décorations et des sols en mosaïque.

« Dans le mausolée, les gens venaient voir le sarcophage et ils accomplissaient des rituels », dit Sahar. « Le défunt qui était inhumé là était manifestement un personnage important, il est donc plausible que des générations plus tard, sa famille ait continué à entretenir le site ».
Shahar indique qu’un artefact d’une telle beauté attirait probablement les curieux, qui venaient ne serait-ce que pour l’admirer.
« À l’époque, les gens n’avaient pas de télévision ni d’iPad », dit-elle. « C’est un artefact très visuel, il était parfait pour transmettre un message. »
Après sa découverte, le sarcophage a été restauré par l’équipe de conservation de l’IAA.
Vers le 3e siècle de l’ère commune, Césarée était une ville très animée qui s’étendait au-delà de ses murs.
« Ce site se trouvait à la périphérie de la ville, là où se dressaient des villas et des domaines agricoles », fait remarquer Sahar.
Au vu du thème qui avait été choisi pour le sarcophage, la famille qui l’avait commandé était probablement païenne. Césarée était un lieu de melting-pot qui réunissait les différentes cultures qui vivaient en Israël à l’époque, notamment les Juifs et les chrétiens.
« Nous avons trouvé quelques objets qui représentaient des croix », précise Sahar.

Au 6e siècle de l’ère commune, le site où se trouvait le sarcophage était devenu une décharge.
« Il était recouvert d’un ou deux mètres de tessons de poterie et de déchets provenant de la ville, mais en-dessous, nous avons fait plusieurs découvertes, notamment le sarcophage et d’autres structures », déclare Sahar.
Bon nombre de ces découvertes, dont certaines inscriptions en grec, sont encore examinées par les archéologues. Selon la chercheuse, des recherches plus approfondies devraient permettre d’en savoir plus sur l’histoire de ce mystérieux sarcophage.