Des Bédouins du Néguev vont tenir leur première élection municipale
Les conseils régionaux de Neve Midbar et d’al-Kasom, qui comptent 11 villages, vont élire leurs dirigeants locaux en novembre
Des Bédouins du Néguev vont participer à la première élection municipale de leur histoire, a annoncé le ministère israélien de l’Intérieur.
Aryeh Deri a déclaré que les conseils régionaux de Neve Midbar et d’al-Kasom tiendraient une élection le 29 novembre, a annoncé Haaretz.
Les conseils régionaux, qui incluent 11 villages, sont le résultat d’une division du conseil régional d’Abu Basma en 2012. Ce conseil, établi en 2004, était le premier conseil municipal bédouin dans le Néguev et était nommé plutôt qu’élu.
« C’est une décision importante malgré le fait qu’elle soit tardive, » a déclaré la semaine dernière à Haaretz Salama Abu Kaf, membre de la commission locale d’Umm Batin, un village du conseil régional d’al-Kasom.
« J’espère que cela sera effectivement mis en place, pas comme les fois précédentes où ils se sont assurés de l’annuler par différents moyens. »
Abu Basma devait avoir une élection en décembre 2012, mais en octobre de cette année, le ministre de l’Intérieur d’alors, Eli Yishai, avait divisé le conseil régional en deux, repoussant ainsi l’élection. Dans la loi israélienne, tous les nouveaux conseils ont des dirigeants nommés, et pas élus, pour un mandat de quatre ans avec la possibilité d’une extension d’un mandat.
Les Bédouins dans tous les villages sauf les plus grands ont soutenu le report, ne voulant pas être gouvernés par leurs voisins plus nombreux.
Des membres de villages non reconnus et d’ONG se sont opposés au report d’élections démocratiques, selon un livre de 2015 par des chercheurs de l’université de Haïfa : Le Bédouin du Néguev invisible d’Israël.
Israël a eu une relation tendue avec sa population bédouine depuis la fondation de l’Etat.
Environ 224 000 Bédouins vivaient dans le Néguev en 2914, dont un quart dans des villages non reconnus, selon le bureau central des statistiques israélien. Ils font partie des communautés socio-économiques les plus marginalisées dans le pays.