Des députés arabes rencontrent la Ligue arabe pour condamner la loi État-nation
Le Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit qualifie la loir de "raciste" ; pour les députés Ahmad Tibi et Jamal Zahalka la loi "détruit" la solution à 2 états

Une délégation de députés arabes israéliens de la Liste arabe unie a rencontré mardi au Caire le chef de la Ligue arabe pour discuter de la loi sur l’État-nation juif récemment adoptée par Israël et de ses implications pour un accord de paix avec les Palestiniens.
Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes ont discuté de la loi controversée adoptée le mois dernier qui consacre Israël en tant qu’Etat juif, qualifiant cette loi de « raciste ».
La discussion a eu lieu au cours d’une session qui devait se concentrer principalement sur la collecte de fonds pour l’UNRWA, l’agence des Nations Unies qui s’occupe des réfugiés palestiniens, après que les États-Unis ont annoncé qu’ils cesseraient de financer l’organisation.
Selon les députés Ahmad Tibi et Jamal Zahalka, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a déclaré que la nouvelle « loi sur l’apartheid » avait officialisé le racisme.
« Dans le passé, Israël se présentait comme un État démocratique, mais Netanyahu le fait apparaître à travers cette loi fondamentale comme un État raciste au moyen d’une loi d’apartheid », ont dit les parlementaires en citant Gheit, selon la chaîne Hadashot.
« Nous sommes venus ici pour expliquer les implications de cette loi au public arabe et pour expliquer le conflit qui secoue le pays, dans le cadre de notre campagne mondiale de propagande », ont déclaré les députés, ajoutant que cette loi « crée une discrimination flagrante entre les citoyens et détruit la possibilité de solution à deux états », a indiqué Hadashot.

Tibi a également critiqué les dernières mesures prises contre les Palestiniens par le président américain Donald Trump.
« Il s’agit d’une campagne de vengeance contre le peuple palestinien et ses dirigeants qui ont exprimé leur refus total de discuter de ses idées délirantes sur ce qu’il appelle « l’accord du siècle » et de couper les liens avec lui après son déménagement de l’ambassade », de Tel Aviv à Jérusalem, a déclaré Tibi.
Il a également fait référence à la décision américaine, annoncée lundi, de fermer la mission de l’OLP à Washington.
« Cette initiative fait suite à sa décision d’étrangler les hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est et à sa tentative de fermer l’UNRWA », a-t-il dit, faisant référence à l’annonce faite vendredi par le département d’État que les États-Unis allaient réduire leur aide aux hôpitaux de Jérusalem-Est qui fournissent des soins essentiels aux Palestiniens. « Même une telle décision n’influencera pas le peuple palestinien ou ses dirigeants et n’aura pas pour effet de chasser les réfugiés ou de modifier le fait que Jérusalem-Est est un territoire occupé ».
« Le comportement de ce commerçant non qualifié fait que les Etats-Unis perdent leur statut de médiateur dans le processus diplomatique et se contentent des cérémonies messianiques de l’ambassadeur [David] Friedman et des tweets de droite de [Jason] Greenblatt ».
La rencontre des députés avec la Ligue arabe s’inscrit dans le cadre d’une initiative internationale des députés israéliens visant à forcer Israël à abroger cette loi.
La semaine dernière, au siège du Parlement européen à Bruxelles, le président de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, a rencontré Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’Union, tandis que cinq de ses collègues parlementaires ont rencontré de hauts fonctionnaires, dont Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg.
Odeh a demandé à l’UE de condamner cette loi et d’en demander l’annulation, parce qu’elle semble rétrograder la langue arabe de position de langue officielle à celle de « statut spécial » et décrète que les droits nationaux en Israël le sont « au profit exclusif » du peuple juif.

Les Arabes israéliens et d’autres minorités non-juives ont protesté avec véhémence contre cette loi qui, selon eux, les transforme en citoyens de seconde classe. De nombreux Juifs israéliens et certains membres de la communauté internationale ont également condamné cette loi.
Odeh a déclaré que la rencontre avec Mogherini était une étape importante dans ce qu’il a appelé l’“effort conjoint Juif-Arabe” de son parti pour que la loi soit abrogée.
La réunion au siège de l’UE a eu lieu des semaines après que des parlementaires arabes ont rencontré des représentants des Nations Unies au sujet de la loi. Cette réunion a été largement condamnée par d’autres membres de la Knesset, bien que certains membres de l’opposition se soient basés sur un faux rapport selon lequel des députés œuvraient avec les Palestiniens pour faire adopter une résolution contre la loi par les Nations unies.
Le gouvernement considère qu’il s’agit d’une question de politique intérieure et a exprimé sa consternation devant les tentatives d’implication de la communauté internationale.
Raphael Ahren a contribué à cet article.
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