Des détenus palestiniens entament une grève de la faim en Israël
Les prisonniers avaient entamé des négociations concernant leurs conditions de détention et notamment l'installation de brouilleurs de signaux pour téléphones portables
Des dizaines de Palestiniens détenus en Israël ont entamé une grève de la faim lundi afin de protester contre leurs conditions de détention, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens, à la veille de législatives en Israël.
Dans un communiqué, l’ONG de défense des droits des détenus a précisé que la grève de la faim de ces 40 prisonniers avait été décidée « après l’échec des négociations avec l’administration de l’occupation (israélienne) qui gère les prisonniers et leur rejet des revendications ».
Les autorités israéliennes en charge des prisons n’ont pas commenté ces informations dans l’immédiat.
Les prisonniers avaient entamé des négociations concernant leurs conditions de détention et notamment l’installation de brouilleurs de signaux pour téléphones portables dans certaines prisons pour éviter que des prisonniers du Hamas ne puissent participer ou ordonner un attentat depuis leur cellule.
Un responsable israélien avait indiqué dimanche que les brouilleurs ne seraient pas retirés et que l’administration pénitentiaire « saurait maîtriser une grève ».
La dernière grande grève de la faim de détenus palestiniens dans des prisons israéliennes a eu lieu en avril 2017. Quelque 800 prisonniers avaient refusé de s’alimenter après l’appel lancé par Marwan Barghouti, qui avait été pris en flagrant de délit en train de manger dans sa cellule.
Barghouthi est l’ancien chef de l’aile armée Tanzim du Fatah et a été condamné en Israël pour avoir fondé la brigade des martyrs d’Al-Aqsa, un autre groupe terroriste du Fatah. Il purge actuellement cinq peines de prison à vie dans un centre d’incarcération israélien pour avoir ourdi des attentats terroristes au cours de la Seconde intifada au début des années 2000. Barghouthi est resté très actif au niveau politique derrière les barreaux, et est souvent désigné comme l’un des quelques successeurs probables du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Au mois d’avril, Barghouthi avait lancé une grève de la faim pour obtenir de meilleures conditions pour les prisonniers mais également, selon les experts, pour faire la démonstration de son pouvoir et de son autorité politiques.
Le mouvement de grève avait duré 41 jours.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, quelque 5 700 Palestiniens sont actuellement détenus en Israël, dont 46 femmes et 250 enfants de moins de 16 ans.
La grève a été lancée à la veille d’élections législatives en Israël à l’issue incertaine pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui brigue un cinquième mandat.