Des histoires d’enfants qui ont perdu leur père le 7 octobre racontées dans une BD
Dans "Échos d'octobre" 4 narrateurs, originaires de Tel Aviv, de Gaza, de Toronto et de la ville druze de Daliyat al-Karmel, racontent leur histoire autour de ce jour fatidique

Dans les annales des bandes dessinées relatant les histoires des personnes touchées par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, Echoes of October (« Échos d’octobre ») pourrait être la première œuvre dont une grande partie des créateurs souhaitent rester anonymes.
Ce roman graphique destiné aux enfants met en scène quatre narrateurs, originaires de Gaza, Toronto, Tel Aviv et de la ville druze de Daliyat al-Karmel, qui racontent chacun leur histoire jusqu’au 7 octobre, jour où leur père a été tué.
Le père juif israélien, originaire de Tel Aviv, a été tué au Festival Nova, où il travaillait comme DJ. Quant au père du garçon druze, soldat d’élite de l’armée israélienne, il a été tué près de Gaza, alors qu’il défendait des kibboutzim.
Le père de la fillette palestinienne a été tué au moment où une vague de civils gazaouis a pénétré en Israël ce jour-là par la barrière de sécurité. Le père de la jeune fille canadienne, qui n’est pas juif, a été assassiné lors de l’assaut de l’un des kibboutzim, où il séjournait pour aider les Palestiniens.
Les créateurs ont voulu que ces récits soient racontés par des enfants, afin de susciter de l’empathie pour chaque narrateur, quels que soient son milieu et l’identité de ceux qui lisent ces histoires.
L’objectif est de lire le récit de chaque enfant et de s’identifier à leurs circonstances imaginaires, mais réalistes.
À cette fin, et afin d’éviter autant que possible tout parti pris, trois des quatre créateurs, dont l’un des deux scénaristes, l’artiste et le coloriste, ont choisi de rester anonymes et ont, ensemble, choisi un pseudonyme, Ami Adan, pour signer leur livre.
« Nous voulions avoir le moins d’idées préconçues possible et nous avons choisi le nom Ami Adan comme une fusion d’identités », a expliqué Omri Rose, un doubleur professionnel israélien et l’un des deux auteurs du livre qui ont choisi de s’identifier.
L’idée de cette bande dessinée est née après le 7 octobre, lorsqu’un universitaire juif canadien qui avait déjà été en contact avec Rose a commencé à lui manifester sa solidarité après les massacres perpétrés par le Hamas.
« Il voulait faire quelque chose, surtout en raison de la situation particulièrement difficile au Canada », a précisé Rose.

Le co-créateur canadien de Rose voulait surtout créer quelque chose qui représenterait tous les aspects du conflit, mais sans auteurs dont les noms et les parcours amèneraient les lecteurs à faire leurs propres interprétations.
« Il considère cela comme un travail important », a déclaré Rose.
Les deux ont commencé à échanger des idées pour un roman graphique basé sur les enfants, mais en mettant l’accent sur des perspectives et des authenticités multiples.
« C’est pro-paix, c’est pro-Israël, pourrait-on dire », a ajouté Rose. « Nous ne disons pas qu’Israël ne devrait pas exister. Mais c’est aussi pro-palestinien, car ces gens méritent le respect et d’avoir leur mot à dire, sans le Hamas. C’est anti-Hamas. »

Il y a le garçon israélien, originaire de Tel Aviv, un garçon druze dont le père était réserviste dans l’armée israélienne et était constamment appelé au combat, et deux filles, l’une de Toronto et l’autre de Gaza.
Ils racontent qui ils étaient avant le 7 octobre, le jour où leurs pères ont été tués lors de l’assaut terroriste du Hamas contre les communautés frontalières de Gaza.
Aucun des décès n’est explicitement décrit, pas même celui du père de Gaza, qui n’est pas membre du Hamas et qui est décrit comme quelqu’un qui a été entraîné dans les activités du Hamas, sans avoir son mot à dire.
« C’est un aperçu de la vie de ces quatre enfants et nous la voyons à travers leurs yeux », a déclaré Rose.

Rose a indiqué que lui et l’autre auteur ont parlé avec des journalistes gazaouis et d’autres Palestiniens, ainsi qu’avec des membres de la communauté druze, afin de créer des intrigues authentiques.
L’auteur anonyme basé au Canada a rédigé l’ébauche et Rose a écrit le scénario de la bande dessinée qui sera publiée d’ici l’été et disponible à la vente en juillet.
« Nous voulons qu’elle touche le plus de gens possible », a ajouté Rose.
Ils ont envisagé de le vendre pour la somme symbolique d’un dollar l’exemplaire sur Amazon et prévoient de le lancer lors de la Convention de la bande dessinée de San Diego qui se tiendra en juillet.

Rose, né en Israël et y résidant actuellement, a vécu dans le monde entier car l’un de ses parents était membre du service diplomatique. Il a dit n’avoir jamais hésité à expliquer les origines de son nom d’origine hébraïque, Omri.
« Il est important que nous ne soyons pas gênés par ce que nous sommes, que ce soit bon, mauvais ou laid, ni par ce que représente cette nation », a-t-il affirmé.
« Nous sommes tous des êtres humains, et c’est ce que nous essayons de montrer dans ce livre. »
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