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Des Israéliens identifient le mécanisme qui déclenche des cancers après un mélanome

Aucun test sur l'homme n'a encore été effectué, mais les scientifiques affirment avoir trouvé comment lutter contre les protéines qui provoquent des tumeurs secondaires

Illustration : Un cerveau humain présentant une croissance cancéreuse. (Crédit : Mohammed Haneefa Nizamudeen ; iStock by Getty Images)
Illustration : Un cerveau humain présentant une croissance cancéreuse. (Crédit : Mohammed Haneefa Nizamudeen ; iStock by Getty Images)

Des scientifiques israéliens pensent avoir fait des progrès dans la lutte contre le phénomène courant du cancer de la peau qui déclenche un deuxième cancer dans le cerveau.

Des chercheurs de l’université de Tel Aviv pensent avoir identifié un mécanisme clé qui conduit le cancer de la peau à déclencher un cancer du cerveau – bien qu’ils soulignent que ce mécanisme n’a jusqu’à présent été testé que sur des tissus humains dans des conditions de laboratoire.

Les scientifiques ont construit un modèle de laboratoire qui simule le corps humain, composé de tissus cancéreux provenant de la peau, du sang et du cerveau, tous disposés dans le laboratoire de manière à imiter leur interaction dans le corps. Ils ont ensuite réussi à réduire de 60 % l’incidence du cancer secondaire, en utilisant les médicaments existants.

« Environ 90 % des patients atteints de mélanome – cancer de la peau – à un stade avancé développeront des métastases cérébrales, c’est-à-dire des excroissances malignes secondaires », a déclaré le chercheur principal, le professeur Ronit Satchi-Fainaro.

« Nos traitements ont réussi à retarder la pénétration des cellules cancéreuses dans le cerveau et leur propagation ultérieure dans tout le cerveau. »

Ses recherches, qui viennent d’être évaluées par des pairs et publiées dans la revue JCI Insight, suggèrent que les cellules cancéreuses de la peau provoquent le dérèglement des cellules normales en exprimant deux protéines, appelées CCR2 et CCR4.

Son hypothèse est qu’elles incitent les cellules cérébrales appelées astrocytes, qui maintiennent normalement des conditions stables dans le cerveau, à cesser de remplir leur rôle habituel et à provoquer une instabilité à la place.

Image d’un dermatologue qui vérifie un grain de beauté d’un patient pour détecter des signes d’un mélanome. (AlexRaths; iStock par Getty Images)

« Les cellules de mélanome quittent la tumeur primaire sur la peau, passent dans le sang, et tout en circulant dans le sang, elles libèrent des protéines qui communiquent avec les astrocytes dans le cerveau. Sur la base des instructions de ces protéines, les astrocytes s’activent et libèrent d’autres protéines qui appellent essentiellement les cellules de mélanome à venir dans le cerveau », a-t-elle expliqué au Times of Israel.

« Ainsi, au lieu de combattre les cellules cancéreuses comme elles le devraient, les astrocytes aident les cellules cancéreuses à migrer vers le cerveau, à envahir le tissu cérébral et à se développer. »

Son équipe, composée du professeur Adi Barzel, du docteur Asaf Madi, du professeur Iris Barshack, du professeur Eran Perlson et du professeur Inna Slutsky, a essayé plusieurs approches pour empêcher les protéines nocives d’atteindre le cerveau. Elle a obtenu un succès particulier avec un anticorps et, séparément, avec un médicament synthétique composé d’une petite molécule – tous deux ayant déjà été développés comme traitements pour d’autres pathologies.

De gauche à droite, les chercheurs de l’université de Tel Aviv Sabina Pozzi et le professeur Ronit Satchi-Fainaro. (Crédit : université de Tel Aviv)

« L’anticorps et la petite molécule que nous avons utilisés – qui sont principalement destinés à traiter la sclérose en plaques, le diabète, la fibrose hépatique et les maladies cardiovasculaires – ont déjà été testés sur des humains dans le cadre d’essais cliniques », a expliqué Satchi-Fainaro. « Par conséquent, ces traitements sont considérés comme sûrs, et nous pouvons essayer de les réorienter vers le mélanome.

« Ils ont fonctionné en arrêtant les protéines qui provoquent les interactions entre les cellules de mélanome et les astrocytes dans le cerveau, et ils permettent aux astrocytes de faire leur travail normalement, plutôt que d’aider le cancer. »

« Nous voulons traduire ce que nous avons trouvé en une intervention pour les patients, afin que les personnes qui viennent avec des métastases cérébrales soient traitées avec cela. En tant que traitement pour les personnes qui ont déjà des métastases, cela pourrait fonctionner en « rééduquant » les astrocytes pour qu’ils fassent leur travail normalement », a-t-elle ajouté.

« Il peut également être utilisé comme mesure préventive, administré aux patients dont les mélanomes ont été retirés après une intervention chirurgicale. Cela pourrait empêcher les cellules de mélanome d’atteindre le cerveau. »

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