Des manifestants attaquent le consulat d’Israël à Istanbul
Les manifestants ont scandé "Israël assassin, quitte la Palestine !" ou "Juif assassin !" jusqu'à l'aube

Israël a décidé de réduire son personnel diplomatique en Turquie après les violentes manifestations anti-israéliennes qui se sont produites dans la nuit de jeudi à vendredi à Istanbul et Ankara, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ambassade d’Israël.
« A la suite des manifestations d’hier, il a été décidé de réduire le personnel diplomatique en Turquie », a précisé cette source.
Cette évacuation concerne aussi les familles des diplomates postés en Turquie, a-t-on précisé de même source.
Des centaines de manifestants turcs ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi le consulat général d’Israël à Istanbul, provoquant une intervention musclée des forces de l’ordre, a rapporté l’agence de presse Dogan.
Réunis à l’appel d’organisations pro-islamistes pour dénoncer les opérations militaires de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza, la foule a lancé de pierres, brisant des vitres de la représentation située dans le quartier de Levent, sur la rive européenne de la mégapole, tandis que certains manifestants ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du complexe avec des drapeaux palestiniens, précise l’agence.
La police antiémeute déployée en nombre est intervenue à plusieurs reprises en faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les manifestants qui ont scandé « Israël assassin, quitte la Palestine ! » ou « Juif assassin ! » jusqu’à l’aube.
A Ankara, de nombreux députés du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, dirigé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ainsi que ceux de l’opposition, ont manifesté de leur côté dans la nuit devant l’ambassade d’Israël.
Jeudi, M. Erdogan a qualifié les bombardements israéliens sur la bande de Gaza de « tentative de génocide systématique » des Palestiniens.
M. Erdogan, candidat à l’élection présidentielle d’août en Turquie et donné favori par les sondages, avait accusé mardi Israël de « terrorisme d’Etat » et exclu toute normalisation avec ce pays.
Les relations bilatérales entre les anciens alliés régionaux se sont nettement dégradées depuis la mort de dix activistes turcs qui faisaient partie d’une flottille humanitaire en route pour briser le blocus de Gaza, tués en mer par un commando israélien.
La Turquie, acteur régional, recevra vendredi le président palestinien Mahmoud Abbas qui doit s’entretenir dans l’après-midi à Istanbul avec son homologue Abdullah Gül.