Des milliers de participants à la procession funéraire de l’otage Hanan Yablonka
La famille, qui avait appelé le peuple à participer à une marche apolitique pour réclamer un accord pour les otages, insiste pour que la vie des otages prime sur tout autre objectif de guerre
Des milliers de personnes se sont jointes dimanche à une procession funéraire vers le cimetière où Hanan Yablonka, 42 ans, sera enterré après que l’armée israélienne a trouvé et rapatrié son corps de Gaza vendredi.
Hanan a été assassiné par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, alors qu’il fuyait le Festival de musique Supernova et son corps a été enlevé et emporté dans la bande de Gaza.
La famille de Hanan a demandé au peuple israélien de transformer le cortège funèbre en une marche afin d’appeler solennellement le gouvernement à conclure un accord pour la libération des 121 derniers otages encore détenus par le Hamas à Gaza.
Dans des interviews accordées à des médias israéliens, les parents de Hanan, Reuven et Vered, ainsi que ses sœurs Orit et Avivit, ont souligné qu’ils souhaitaient organiser une marche apolitique appelant à placer la vie des otages au-dessus de tous les autres objectifs de la guerre à Gaza.
Les participants ont apporté des drapeaux israéliens et portaient des tee-shirts avec des slogans appelant le gouvernement israélien à faire plus pour la libération des otages.
Des applaudissements silencieux ont été entendus lorsque la voiture transportant le corps de Hanan vers sa dernière demeure a traversé la foule, les participants manifestant leur respect pour la famille et sa décision de dédier son dernier voyage à ceux qui sont encore en vie et qui peuvent encore être sauvés.
La famille Yablonka a dirigé la marche d’un kilomètre, à travers les rues du nord de Tel Aviv et de Ramat HaSharon, qui a débuté au domicile familial et s’est achevée au cimetière de Kiryat Shaul.
Parmi les participants à la marche se trouvaient des membres des familles des otages toujours détenus à Gaza.
Eli Shtivi, père de l’otage Idan Shtivi, a déclaré au site d’information Ynet que les personnes tuées, comme Hanan, « défendaient l’État d’Israël ».
« S’il n’y avait pas eu cette fête et ces personnes assassinées, les terroristes auraient pu atteindre Kiryat Gat, et peut-être Tel Aviv, rien ne les aurait empêchés. Ils auraient eu une totale liberté de mouvement pendant 10 heures. Ils étaient simplement occupés à assassiner ces anges », a-t-il déclaré.
Eyal, qui vit dans le quartier traversé par le cortège, a expliqué au Times of Israel que, bien qu’il ne connaisse pas Hanan, il a ressenti le besoin de soutenir la famille en cette période et de soutenir la cause du retour des otages à la maison le plus rapidement possible.
« Se montrer ici et soutenir les familles est le moins que l’on puisse faire », a-t-il déclaré.
Hanan était divorcé et laisse derrière lui deux enfants de 12 et 9 ans.
Les funérailles ont débuté avec le chanteur Lior Narkis, que Hanan aimait, interprètant la chanson « Mikol HaAhavot » d’Idan Raichel.
Après avoir fait l’éloge de son fils, Vered Yablonka a remercié les milliers de personnes qui s’étaient jointes à la marche et a décrit Hanan comme quelqu’un qu’il était « impossible de ne pas aimer ».
« Et je demande : comment puis-je te dire adieu ? Dans nos pires rêves, nous ne pouvions pas imaginer une telle chose. Ce que je donnerais pour te serrer dans mes bras, t’embrasser, te respirer », a-t-elle déclaré en promettant que ses petits-enfants seraient heureux malgré la perte de leur père.
Le corps de Hanan a été retrouvé vendredi, ainsi que ceux d’Orión Hernández Radoux, 30 ans, et de Michel Nisenbaum, 59 ans. Hanan s’est enfui de la rave-party dans le désert à proximité du kibboutz Reïm et a réussi à parcourir près de 13 km en voiture jusqu’au carrefour de Mefalsim, où il a été abattu par des terroristes du Hamas. Il a été porté disparu pendant 90 jours jusqu’à ce que les autorités annoncent qu’en l’absence d’autres informations, il était présumé otage à Gaza.
Hanan se trouvait avec quatre amis dans son véhicule. L’un d’entre eux a été retrouvé mort dans la voiture, un autre dans un champ et deux autres enfin dans la cachette qu’ils avaient trouvée à proximité.
Il resterait 121 otages qui avaient été capturés par le Hamas, le 7 octobre, à Gaza – dont 37 ne seraient plus en vie selon les autorités israéliennes.
Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.