Des musulmanes qui étudiaient la Shoah, rejetées d’une synagogue en Pologne
Le groupe affirme avoir été harcelé par les résidents de Lublin

VARSOVIE, Pologne – Un groupe de filles musulmanes originaires d’Allemagne se sont vues refuser l’entrée d’une synagogue de Lublin lors d’un voyage en Pologne visant à étudier l’Holocauste.
Les filles affirment qu’elles n’ont pas pu rentrer dans la yeshiva Hakhmei Lublin parce qu’elles portaient le foulard musulman traditionnel.
La communauté de Lublin a nié ces allégations et a déclaré dans un communiqué que le groupe n’a pas été accepté parce que l’hôtel dans lequel se trouve la synagogue avait été privatisé pour une équipe de football « d’Europe ».
Selon les médias polonais, le groupe a pris contact avec la synagogue pour planifier une visite des locaux. À leur arrivée à la synagogue, le groupe s’est vu refuser l’entrée. A la place, ils ont reçu les clefs du portail d’un cimetière juif du XVIe siècle, qu’ils ont visité.
Le 21 juin, le groupe de filles musulmanes s’est rendu au musée de Majdanek à Lublin. L’une des filles a déclaré avoir reçu un crachat de la part d’un résident, d’autres ont été injuriées et elles ont été repoussées quand elles ont tenté d’acheter des bouteilles d’eau dans une épicerie voisine. Elles ont demandé à la police d’intervenir, mais leur demande a été ignorée.
Le porte-parole de la ville de Lublin, Andrzej Fijolek a déclaré aux médias polonais qu’une enquête préliminaire indique que les agents de police n’ont pas manqué à leur devoir, la barrière de la langue et le bruit ont fait qu’ils ne se comprenaient pas, et leur description des évènements n’indiquait pas d’acte criminel.
Le groupe n’a pas non plus porté plainte à la police, a-t-il dit.
Les filles, enfants d’immigrants musulmans à Berlin, étaient en Pologne pour étudier la Shoah. Elles se sont rendues à Lodz, Varsovie et à Lublin.
Le président de Lublin, Krzysztof Żuka a condamné le comportement raciste de la ville, et a assuré qu’il fera tout ce qu’il peut pour que la ville de Lublin soit sécurisée. Cette affaire sera également examinée par l’Ombudsman polonais.