Israël en guerre - Jour 432

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Des politiciens seraient intervenus sur l’entrée des citoyens dans le pays

Une lettre du conseiller juridique a affirmé que le conseiller juridique qui a statué sur l'entrée dans le pays a souvent reçu des ordres sur qui laisser entrer

Une vue du hall des départs du terminal 1 à l'aéroport Ben-Gurion, près de Tel Aviv, le 1er décembre 2020. (Crédit :Yossi Aloni/Flash90)
Une vue du hall des départs du terminal 1 à l'aéroport Ben-Gurion, près de Tel Aviv, le 1er décembre 2020. (Crédit :Yossi Aloni/Flash90)

Un conseiller juridique de l’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières a accusé des personnalités politiques – et notamment un assistant du ministre de l’Intérieur Aryeh Deri – d’être illicitement intervenues dans le travail de la Commission gouvernementale chargée de distribuer les dérogations permettant l’entrée des citoyens dans le pays afin de permettre à certains de pénétrer sur le territoire, leur donnant, dans certains cas, la possibilité de se soustraire à l’obligation de mise en quatorzaine.

Dans un courrier adressé à Ariel Yaakobi, président de l’Union nationale des employés de l’Etat, dont le contenu a été révélé vendredi par la Douzième chaîne, Meir Asraf a demandé d’établir clairement avec les politiciens le caractère inacceptable de tels passe-droits, qui sont également illégaux.

La Commission a d’ores et déjà attiré l’attention ces derniers jours, après un reportage de la Douzième chaîne qui a suggéré que la vaste majorité des passagers dont l’entrée avait été autorisée dans le pays était issue de la population ultra-orthodoxe, tandis que de nombreuses requêtes soumises par des non-Haredim avaient été rejetées (même si des politiciens et certains médias ont remis ces affirmations en question).

Au début de la semaine, le cabinet a voté très largement en faveur de la suppression de la Commission des dérogations et, dès dimanche, tous les Israéliens qui se trouvent à l’étranger auront l’autorisation de revenir au sein de l’Etat juif (avec néanmoins un quota quotidien de 3 000 personnes maximum). Seuls les voyageurs non-vaccinés désireux de quitter le pays devront recevoir une approbation du panel.

Un test COVID-19 au laboratoire coronavirus, à l’aéroport international Ben-Gurion le 14 décembre 2020. (Yossi Aloni / Flash90)

Dans la lettre publiée vendredi, Asraf a noté que de nombreuses plaintes avaient été déposées par des membres de cette Commission, qui ont déploré un fonctionnement inapproprié de cette dernière.

« Les employés ont décrit des éléments politiques qui sont intervenus dans des considérations professionnelles », a-t-il dit.

« Tandis que le public en général a eu l’image d’une Commission qui se rassemblait pour débattre avec sérieux de toute requête d’entrée et de sortie, en pratique, la Commission…. ne débat pas de tous les cas des citoyens qui cherchent à revenir en Israël », a dit le conseiller juridique.

Asraf a affirmé qu’aucun critère clair n’avait été mis en place pour répondre aux demandes et que les employés de l’Autorité des frontières étaient souvent appelés à prendre des décisions seuls, alors que des personnalités leur donnaient parfois pour instruction de donner des approbations précises dans le cadre d’un processus plus général dont la nature n’a pas été précisée.

« Des politiques, dotés de pouvoir et d’influence, n’ont pas été satisfaits de leurs contacts avec les membres de la Commission des dérogations mais ils se sont souvent rendus à l’aéroport Ben-Gurion pour ‘secourir’ certains passagers qui devaient entrer dans les hôtels de quatorzaine obligatoires mis en place par le gouvernement », a écrit Asraf.

Capture d’écran de la vidéo du ministre de l’Intérieur Aryeh Deri niant avoir enfreint les restrictions de voyage liées au bouclage du coronavirus à l’occasion du Yom Kippour, le 6 octobre 2020. (Twitter)

Ces personnalités politiques ont ordonné aux membres de la Commission d’approuver tout simplement certaines demandes sans apporter de justifications, a noté le conseiller juridique.

Parmi eux, il est apparu qu’un assistant du ministre Deri était intervenu à de multiples reprises et qu’il était allé à l’aéroport pour supprimer les noms de certains proches de la liste des hôtels de quarantaine. Asraf n’a pas identifié ces personnes.

La Douzième chaîne a cité de hauts-responsables de l’Autorité des frontières qui ont déclaré qu’ils avaient souvent reçu des messages texto leur disant d’approuver l’entrée de personnes précises, même s’ils n’ont pas détaillé l’identité des personnalités leur ayant donné ce type d’instructions.

Le bureau de Deri a nié ces informations, disant à la Douzième chaîne que « ces affirmations sont complètement mensongères. Aucun conseiller du ministre n’a orienté les décisions prises par les membres de la Commission concernant l’entrée et la sortie d’Israël, et l’envoi des Israéliens dans les hôtels de quatorzaine ».

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