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Des rabbins rejettent l’appel à ne pas porter de kippas en Allemagne

"Si les juifs ne se sentent pas en sécurité en Allemagne, alors les chrétiens aussi ne le seront pas", prévient un rabbin, qui accuse les immigrants musulmans

Rabbi Menachem Margolin, président de l'Association juive européenne. (Crédit : Autorisation de l'European Jewish Association)
Rabbi Menachem Margolin, président de l'Association juive européenne. (Crédit : Autorisation de l'European Jewish Association)

Les dirigeants juifs européens ont repoussé mardi l’appel lancé aux Juifs d’Allemagne de ne pas porter de calottes juives dans les grandes villes en raison d’un risque accru d’attaques antisémites, affirmant que cela ne ferait qu’encourager les antisémites et avertissant que la haine des immigrés musulmans pourrait engloutir tout le pays.

Le président de l’Association juive européenne, Rabbi Menachem Margolin, a appelé Josef Schuster, le président de la communauté juive d’Allemagne, à revenir sur ses propos, en disant que « les juifs – ou tout autre groupe religieux ou ethnique – ne devraient pas être encouragés à renoncer à leurs attributs religieux ».

« Malheureusement, il se trompe de remède pour ce grave problème. Ne pas porter la kippa par crainte de l’antisémitisme correspond à la vision de l’antisémitisme en Europe », a déclaré le chef religieux basé à Bruxelles.

Plus tôt mardi, M. Schuster a déclaré à la radio publique berlinoise que les membres de la communauté de 200 000 personnes devaient faire preuve de prudence. « Afficher son identité avec fierté serait en principe la bonne voie à suivre », a déclaré M. Schuster.

« Néanmoins, je déconseille aux individus de porter en public une kippa (calotte juive traditionnelle) dans les grandes villes allemandes. »

A la veille d’un rassemblement de solidarité à Berlin, Schuster a déclaré que si les Allemands refusaient de lutter contre l’antisémitisme, « notre démocratie serait en danger ». « Il ne s’agit pas seulement d’antisémitisme, mais aussi de racisme et de xénophobie. Vous avez besoin d’un signal d’arrêt clair ici. »

Mordechai Mendelson, rabbin Habad dans la ville allemande de Karlsruhe, a déclaré que si les remarques de Schuster étaient probablement destinées à avertir les dirigeants allemands, elles envoyaient un mauvais message aux gens de la rue.

Toutefois, il a averti les autorités allemandes qu’elles devaient agir et a pointé du doigt l’antisémitisme parmi les immigrants musulmans plutôt que l’antisémitisme traditionnel en Allemagne.

Rabbi Mordechai Mendelson (Autorisation / Habad)

« En plus de l’antisémitisme traditionnel, il y a aussi le nouvel antisémitisme venu des pays islamiques », a déclaré Mendelson à la radio de l’armée israélienne. « La haine des Juifs y a toujours été naturelle, l’antisémitisme on le tète avec le lait de la mère ; il y a beaucoup de gens qui sont arrivés avec cette haine. »

Et il a exhorté les dirigeants allemands à agir avant qu’il ne soit trop tard. « Les autorités doivent agir pour qu’aucun Juif n’ait peur de marcher dans la rue avec des symboles ou des signes juifs. »

« Si les juifs ne peuvent pas se sentir en sécurité en Allemagne, les chrétiens aussi ne se sentiront pas en sécurité parce que les immigrants arrivent et disent : nous nions votre réalité », a dit Mendelson. « Dès que cela se terminera pour les juifs, ce sera le tour des chrétiens. »

Josef Schuster, président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, assiste à une conférence de presse après son élection à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne centrale, le 30 novembre 2014. (AFP / Daniel Roland)

La chancelière Angela Merkel a également dénoncé l’émergence d’une « autre forme d’antisémitisme », en dehors de celui des groupes d’extrême droite, celui des réfugiés musulmans, lors d’un entretien avec la télévision israélienne en début de semaine.

« Nous avons un phénomène nouveau, car nous avons beaucoup de réfugiés parmi lesquels il y a, par exemple, des personnes d’origine arabe qui introduisent une autre forme d’antisémitisme dans le pays », a déclaré Mme Merkel à la Dixième chaîne.

La chancelière allemande Angela Merkel serre la main du Premier ministre Benjamin Netanyahu après son arrivée à Jérusalem le lundi 24 février 2014. (Crédit photo : Sebastian Scheiner/AFP)

Elle a réaffirmé que la sécurité des Juifs et de l’Etat d’Israël était une préoccupation centrale pour l’Allemagne en raison de sa « responsabilité éternelle » pour l’Holocauste dans lequel les nazis ont assassiné six millions de Juifs européens.

Un certain nombre d’incidents très médiatisés au cours des derniers mois ont tiré la sonnette d’alarme quant à une résurgence possible de l’antisémitisme en Allemagne, qu’il s’agisse de l’extrême droite ou d’un afflux massif de demandeurs d’asile à prédominance musulmane depuis 2015.

La semaine dernière, un réfugié syrien de 19 ans a attaqué deux jeunes hommes juifs portant des kippa à Berlin, en criant « yahudi » – juif en arabe – et en frappant sa victime avec une ceinture.

La victime, Adam Armush, 21 ans, a filmé une partie de l’agression et l’a mis en ligne. Plus tard, il a expliqué aux médias allemands qu’il est Israélien non-juif de Haïfa et qu’il avait mis la kippa pour prouver à son ami que Berlin n’est pas aussi antisémite que la rumeur le laisse entendre.

Sa vidéo a été largement diffusée par le Forum juif pour la démocratie et contre l’antisémitisme, basé à Berlin, et est devenue virale.

Pendant ce temps, la communauté juive de Berlin organise une manifestation contre l’antisémitisme en réponse à l’attaque. Une large coalition de milieux interconfessionnels, politiques, académiques et pro-israéliens soutient la manifestation « Berlin porte une kippa » qui aura lieu mercredi soir devant le centre communautaire juif de la capitale allemande.

Le même jour, une manifestation similaire est prévue à Erfurt, la capitale de l’ancien Land de Thuringe, organisée par ACHAVA Festspiele Thüringen, une organisation culturelle privée. L’événement aura lieu le matin et se terminera à la Nouvelle Synagogue au centre de la ville historique.

Adam Armush, adolescent juif berlinois, interviewé par la correspondante européenne de Kan, Antonia Yamin, à Berlin, le 18 avril 2018. (Capture d’écran Twitter)

« Si vous ne pouvez pas vous rendre à Erfurt, alors portez un kippa là où vous vous trouvez à ce moment-là », dit l’annonce.

L’agresseur s’est présenté jeudi au bureau de la police criminelle de l’État, accompagné de son avocat. Il a été identifié comme « Knaan S. » dans les médias.

L’incident a suscité de vives discussions sur les réseaux sociaux.

A Berlin, une quarantaine de personnes se sont réunies dimanche pour une « kippa flashmob », à partir de l’Alexanderplatz jusqu’à la Porte de Brandebourg.

« Aujourd’hui nous étions 40, et la prochaine fois nous serons 100, » a déclaré l’un des organisateurs dans un message sur Facebook.

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