Des roquettes tirées depuis Gaza suite à des heurts dans la mosquée Al-Aqsa
Tsahal a déclaré que 9 projectiles ont été lancés par des terroristes depuis le nord de la Bande de Gaza. Peu après, un soldat a été blessé dans une fusillade près de Hébron
Des terroristes de la Bande de Gaza ont tiré des roquettes sur plusieurs villes du sud d’Israël tôt mercredi matin, à la suite d’affrontements entre la police et des Palestiniens à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.
Quelques heures plus tard, un soldat israélien a été blessé lors d’une fusillade présumée près de la ville de Hébron, en Cisjordanie, dans un contexte de tensions israélo-palestiniennes accrues pendant le ramadan et à la veille de Pessah.
Les tirs ont déclenché des systèmes d’alerte à Sderot et dans un certain nombre de localités voisines. Une vingtaine de minutes plus tard, d’autres sirènes d’alerte ont retenti dans un kibboutz de la région.
Selon l’armée israélienne, cinq projectiles ont été lancés lors de la première salve, dont quatre ont été interceptés par les systèmes de défense aérienne. L’armée a indiqué que quatre autres roquettes ont été tirées peu après, toutes ayant atterri dans des zones ouvertes.
La municipalité de Sderot a déclaré que l’une des roquettes avait touché une usine dans la zone industrielle, causant des dégâts matériels, mais fort heureusement aucun blessé.
En réponse, les médias palestiniens ont rapporté mercredi matin que Tsahal avait frappé des cibles à Gaza, après quoi les sirènes ont de nouveau retenti dans un certain nombre de localités du sud. L’armée israélienne n’a pas encore confirmé ces frappes.
Avant le déclenchement des sirènes, le groupe terroriste palestinien du Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé les actions de la police sur le lieu saint de Jérusalem comme « un crime sans précédent » et a exhorté les Palestiniens « à se rendre en masse à la mosquée Al-Aqsa pour la défendre ». Les gens ont commencé à se rassembler dans les rues, et des appels ont été lancés pour qu’ils se dirigent vers la frontière entre Gaza et Israël, qui est lourdement gardée, afin d’y organiser des manifestations plus violentes.
Le Jihad islamique palestinien, un autre groupe terroriste basé à Gaza, a également appelé les résidents palestiniens de Jérusalem, de Cisjordanie et d’Israël à se rassembler autour de la mosquée et à affronter les forces israéliennes.
Le porte-parole du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a mis en garde Israël contre le franchissement des lignes rouges sur les lieux saints, affirmant que cela pourrait déclencher une « forte explosion ».
« Nous tenons le gouvernement d’occupation entièrement responsable de toute détérioration, et il doit agir de manière responsable et mettre fin à cette absurdité, qui aura des conséquences dangereuses pour tout le monde », a déclaré Nabil Abu Rudeineh dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle Wafa de l’AP, basée à Ramallah.
Le ministre des Affaires civiles de l’AP, Hussein al-Cheikh, a jugé que « le niveau de brutalité [de la police israélienne] nécessitait une action urgente palestinienne, arabe et internationale ».
Dénonçant « un crime sans précédent », le mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé les Palestiniens de Cisjordanie « à se rendre en masse vers la mosquée al-Aqsa pour la défendre ».
La Jordanie, qui contrôle l’organisme chargé d’administrer le mont du Temple, a également dénoncé Israël, accusant la police de « prendre d’assaut » Al-Aqsa et d’agresser les fidèles. Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a publié une condamnation dans des termes presque identiques.
« Le ministère des Affaires étrangères appelle Israël à retirer immédiatement sa police et ses forces spéciales de l’enceinte », indique le communiqué jordanien.
Selon la police, des dizaines de jeunes masqués se sont barricadés à l’intérieur de la mosquée située au sommet du mont du Temple avec des pétards, des gourdins et des pierres après les prières du soir, tout en verrouillant les portes et en plaçant des barricades aux entrées.
Les forces de l’ordre ont déclaré dans un communiqué que les officiers avaient tenté de convaincre les personnes présentes à l’intérieur de quitter les lieux, mais qu’ils avaient finalement été contraints d’entrer dans la mosquée, où ils avaient été attaqués par des jets de pierres et de pétards.
La police a ajouté que des dizaines de suspects ont été arrêtés et que « les émeutiers ont causé des dommages à la mosquée et l’ont profanée ».
ועכשיו התיעוד של המשטרה ממסגד אל-אקצא pic.twitter.com/4kVeqXYcQa
— חיים גולדברג (@haim_goldberg) April 4, 2023
Au cours des affrontements, un policier a été touché à la jambe par une pierre, selon la police, qui n’a pas donné de détails sur son état de santé. Selon des informations palestiniennes, des dizaines de personnes ont été blessées, beaucoup d’entre elles ayant apparemment inhalé de la fumée.
« Malheureusement, dans le même temps, de nombreux policiers s’efforcent d’assurer la liberté de culte tout en maintenant la sécurité, la loi et l’ordre public. Ces mêmes émeutiers nuisent avant tout au public musulman qui vient prier à la mosquée », précise le communiqué de la police.
Les violences à la mosquée sont survenues après que des policiers ont blessé par balle un Palestinien de 15 ans dans le quartier voisin de Silwan, mardi en fin de journée. La police a déclaré que l’adolescent faisait partie d’un groupe de suspects qui ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur un véhicule de sécurité, et que les policiers ont ouvert le feu après avoir tenté d’ouvrir l’une des portes de la voiture.
Le suspect a été transporté à l’hôpital pour y être soigné et se trouve dans un état stable, selon la police.
Dans le cas de la fusillade près de Hébron, l’armée a déclaré que le soldat avait été transporté dans un hôpital de Jérusalem après avoir été touché par des tirs lors d’affrontements entre les troupes et les Palestiniens dans le village de Beit Ummar. Aucune information n’a été donnée sur son état de santé.
Tsahal a déclaré que les troupes fouillaient la zone à la recherche de suspects.
Le ramadan, qui a débuté la semaine dernière et s’achèvera le 21 avril, est souvent marqué par de vives tensions israélo-palestiniennes. Cette année, les frictions sont déjà très vives à Jérusalem et en Cisjordanie, après des mois de violences meurtrières.
Les attentats perpétrés ces derniers mois en Israël et en Cisjordanie ont fait 15 morts et plusieurs blessés graves du côté israélien.
Au moins 86 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année, la majorité d’entre eux alors qu’ils commettaient des attaques ou pendant des affrontements avant les services de sécurité. Certains étaient toutefois des civils non-impliqués et d’autres ont perdu la vie dans des circonstances qui font actuellement l’objet d’une enquête.
La violence des résidents d’implantations à l’égard des Palestiniens s’est également accrue au cours des derniers mois.