Deux Arabes israéliens abattus ; le bilan de la vague de criminalité grimpe à 90
Malgré un plan quadriennal de lutte contre la criminalité violente au sein de la minorité arabe, le nombre de morts dû aux activités de la pègre n'a fait qu'augmenter
Dimanche soir, deux hommes ont été abattus dans deux affaires distinctes, à quelques heures d’intervalle, au sein de communautés arabes.
Des inconnus ont tué Ahmed Hizam Sharif, 47 ans, dans sa voiture à Qalansawe, une ville arabe proche de Kfar Saba, dans le centre d’Israël.
La police pense que la fusillade s’inscrit dans le cadre d’un différend entre criminels. Il s’agit du dernier cas de violence meurtrière entre groupes rivaux de la pègre qui a investi les rues d’Israël.
Quelques heures plus tôt, Omer Awali, 21 ans, a été abattu dans la ville d’Ibillin, dans le nord du pays, alors qu’il se trouvait dans un salon de coiffure, lors d’un autre incident que la police considère comme faisant partie d’un conflit entre gangs.
Awali a été transporté par des médecins au centre hospitalier Rambam de Haïfa avec des blessures graves, où les médecins ont été contraints de déclarer son décès, a déclaré l’hôpital dans un communiqué.
Selon la déclaration, des membres de la famille ont causé des troubles et brisé des vitres après avoir été informés de la mort d’Awali.
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— ד"ר גיא בכור Dr. Guy Bechor (@GuyBechor) June 5, 2023
La police est intervenue pour rétablir l’ordre et a arrêté un suspect dans l’incident. Deux membres de la famille ont été blessés par le verre qu’ils ont brisé et ont été hospitalisés.
Sharif et Awali seraient les 89e et 90e Arabes victimes d’homicides cette année, selon Abraham Initiatives, qui a recensé les meurtres qui se sont multipliés ces dernières années.
Selon le groupe, 71 membres de la communauté ont été tués dans des circonstances violentes présumées en 2018. Ce nombre a augmenté chaque année jusqu’à atteindre un pic de 126 en 2021, avant de redescendre légèrement à 112 l’année suivante.
En 2022, le taux de meurtres parmi les Arabes israéliens, qui représentent environ 20 % de la population, était plus de 10 fois supérieur à celui des Juifs.
Pour tenter de remédier à cette disparité, le gouvernement a dévoilé l’année dernière un plan quadriennal de lutte contre les crimes violents au sein de la communauté arabe. Il affirme avoir procédé à des centaines d’arrestations, s’être attaqué à la contrebande d’armes et avoir mis en examen des dizaines de personnes pour des actes de violence et des menaces.
Toutefois, ces actions semblent avoir eu peu d’effet sur le terrain et la violence armée reste une menace majeure. Selon Abraham Initiatives, sur les 89 victimes, 78 ont été tuées par balle.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est engagé à faire avancer le plan gouvernemental de lutte contre la violence annoncé par son prédécesseur. Cependant, certains membres de la communauté arabe ont refusé de coopérer avec cette figure de proue de l’extrême-droite qui a appelé à l’expulsion des Arabes « déloyaux ».
Les tentatives visant à renforcer la police en impliquant le Shin Bet se sont également heurtées à l’opposition des chefs de l’organisation de sécurité intérieure, qui préfèrent apparemment que l’accent soit mis sur la lutte contre le terrorisme et le contre-espionnage.