Israël en guerre - Jour 472

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Deux nouvelles inculpations dans l’affaire des sous-marins

L'ex-conseiller à la sécurité nationale Avriel Bar-Yosef et l'ancien commandant de commando naval d'élite Shay Brosh pourraient être inculpés pour pots-de-vin et corruption

Avriel Bar-Yosef assiste à une audience devant le tribunal de première instance de Rishon Lezion, le 24 juillet 2017. (Flash90)
Avriel Bar-Yosef assiste à une audience devant le tribunal de première instance de Rishon Lezion, le 24 juillet 2017. (Flash90)

Le bureau du procureur d’Etat a annoncé, jeudi, que deux éminentes personnalités du secteur de la sécurité seront inculpées dans l’enquête dite des sous-marins, qui porte sur des faits présumés de corruption lors de l’achat de vaisseaux et de sous-marins auprès du fabricant naval allemand ‎Thyssenkrupp.

L’enquête, connue sous le nom d’Affaire 3000, est considérée par certains comme le plus grand scandale de corruption de toute l’histoire d’Israël. Elle rejaillit sur plusieurs proches associés du Premier ministre Benjamin Netanyahu, même si ce dernier ne figure pas parmi les suspects.

Avriel Bar-Yosef, ex-conseiller à la sécurité nationale adjoint, devra répondre de pots de vin – il aurait demandé et obtenu des fonds illicites – de fraude et d’abus de confiance, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué.

Bar-Yosef avait été conseiller-adjoint à la sécurité nationale entre 2009 et 2015 et il avait été choisi par Netanyahu, en 2016, au poste de conseiller national à la sécurité. Il avait été contraint de retirer cette candidature dans un contexte d’accusations portant sur un possible conflit d’intérêt.

Le général réserviste Shay Brosh, ancien commandant de l’unité de commando de la marine israélienne, sera pour sa part mis en examen pour pots-de-vin, délits fiscaux et blanchiment d’argent.

Les inculpations officielles auront lieu sous réserve d’une audience.

Le brigadier général (réserviste) de l’armée israélienne Shay Brosh, soupçonné dans une affaire de corruption majeure qui entoure l’achat de navires pour la marine, est présenté lors d’une audience du tribunal devant la cour des magistrats de Rishon Lezion, le 4 septembre 2017 (Crédit : Flash90)

Selon une déclaration du bureau du procureur-général, les deux hommes auraient entretenu « une relation étroite » avec un agent local de Thyssenkrupp et ils auraient demandé – et reçu – des pots-de-vin en échange de l’avancée d’accords commerciaux.

Jack Chen, l’avocat de Bar-Yosef, a expliqué que son client rejetait tous les soupçons nourris à son encontre.

« Il n’a jamais demandé, ni reçu, un bénéfice quel qu’il soit des activités liées à son rôle », a indiqué Chen dans un communiqué. « Tout ne s’est fait que dans l’intérêt du public et sur la base de considérations professionnelles exclusivement. »

Le leader du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, ex-chef d’Etat-major de l’armée israélienne, a écrit sur Twitter qu’il mettrait en place une commission d’enquête d’Etat pour s’assurer que « plus jamais la sécurité d’Israël ne puisse être vendue ».

Il a également fait allusion à une accusation lancée par Kakhol lavan, selon laquelle Netanyahu aurait gagné des millions de shekels en vendant des actions appartenant à un fournisseur de Thyssenkrupp coté en bourse.

« Netanyahu doit expliquer au public comment il a gagné 16 millions de shekels dans l’affaire des sous-marins et en actions », a-t-il écrit.

Bar-Yosef et Brosh avaient été arrêtés en 2017 comme suspects dans le dossier. Ils avaient ensuite été assignés à résidence.

Un sous-marin israélien Dolphin sur le chantier naval de Kiel, en Allemagne. (Crédit : AP/Philipp Guelland)

L’Affaire 3000 se concentre sur un conflit d’intérêt possible entourant l’achat, pour plusieurs milliards de shekels, de navires militaires et sous-marins auprès du fabricant naval allemand Thyssenkrupp au cours de l’année 2016. Les procureurs prétendent que les responsables israéliens ont bénéficié de pots-de-vin à hauteur de centaines de millions de dollars pour aider à conclure cet accord massif.

Les procureurs avaient annoncé une première série d’inculpations au mois de décembre contre des suspects dans le dossier, et parmi eux d’anciens responsables de la Défense et des proches conseillers de Netanyahu.

L’ancien agent de Thyssenkrupp au sein de l’Etat juif, Miki Ganor, devait être inculpé pour pots-de-vin, blanchiment d’argent et délits fiscaux, tout comme l’ancien dirigeant de la marine israélienne, Eliezer Marom.

Même si, à ce moment-là, les procureurs n’avaient pas précisé si Bar-Yosef serait mis en examen, ils avaient évoqué des liens de corruption entretenus avec Ganor.

Selon les procureurs, Bar-Yosef avait d’abord approché Ganor pour devenir le représentant de Thyssenkrupp en Israël parce qu’il « voulait en tirer un avantage financier ». Il avait ensuite fait appel à Marom, qui était alors à la tête de la marine, pour aider à faire pression en faveur de la nomination de Ganor. Ganor avait ensuite remplacé Yishaya Barkat comme représentant de Thyssenkrupp dans le pays.

 » Au cours des réunions que Ganor, Marom et Bar-Yosef ont organisé depuis le début de l’année 2009… une entente, un accord et une expectative ont été formulées entre eux par laquelle Marom et Bar-Yosef recevraient une rémunération de Ganor pour leur travail pour sa nomination », avançait le communiqué émis au mois de décembre.

Ganor avait, selon le document, versé ensuite la somme totale de deux cent mille shekels, les procureurs accusant Bar-Yosef d’avoir travaillé pour faire avancer les achats navals alors qu’il était conseiller adjoint pour la sécurité nationale.

L’homme d’affaire israélien Miki Ganor, arrêté dans l’affaire du sous-marin connue comme « l’Affaire 3000 », à l’audience de la Cour suprême à Jérusalem le 22 mars 2019.
(Yonatan Sindel/Flash90)

Des inculpations pour pots-de-vin, abus de confiance et blanchiment d’argent avaient été également annoncées contre David Sharan, ancien conseiller de Netanyahu et du ministre de l’Energie Yuval Steinitz, ainsi que la mise en examen de l’ancien ministre Eliezer Sandberg pour pots-de-vin, blanchiment d’argent, fraude, abus de confiance et délits fiscaux.

Toutes ces inculpations auront lieu sous réserve d’une audience.

Ganor avait, dans un premier temps, signé un accord pour devenir le témoin clé de l’accusation dans cette affaire. Sous les termes de cet arrangement, il devait admettre avoir soudoyé une série de hauts fonctionnaires afin d’aider à obtenir des contrats pour la société avec le ministère israélien de la Défense.

Mais, lors d’une volte-face spectaculaire qui avait eu lieu au mois de mars, l’année dernière, il avait fait savoir à la police qu’il souhaitait modifier des parties essentielles de son témoignage dans le dossier. Ganor avait prétendu que, bien qu’il ait soutenu les faits qu’il avait donnés à la police, les paiements qu’il avait versés étaient des honoraires de consultation et non des pots-de-vin. Il avait déclaré avoir subi des pressions de la police pour décrire la situation d’une manière venant étayer l’accusation de corruption de hauts-fonctionnaires.

Cette décision aurait été prise après la découverte par Ganor que la signature d’un accord de témoignage d’Etat avait entraîné l’inscription de son nom sur une liste noire bancaire internationale et bloqué son accès à des dizaines de millions de shekels qu’il détenait dans des banques à Chypre et en Autriche.

Au mois de mai, les procureurs d’Etat avaient informé Ganor que son accord avec l’Etat avait été annulé, le privant ainsi de son immunité de poursuites dans cette affaire. Dans le cadre de cet arrangement, il devrait plaider coupable uniquement aux accusations d’évasion fiscale et purger une peine d’emprisonnement d’un an.

Netanyahu, pour sa part, est accusé de fraude et d’abus de confiance dans trois dossiers de corruption séparés, ainsi que de pots-de-vin dans l’un d’entre eux. Il nie tout acte répréhensible.

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