« Dites aux politiciens que nous voulons un accord », clament des milliers d’orthodoxes à Jérusalem
Des milliers de sioniste religieux se sont mobilisés pour demander un accord pour la libération les otages, marquant leur divergence avec la coalition de Netanyahu opposée à tout accord avec le Hamas
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Des milliers d’orthodoxes de Jérusalem se sont rassemblés dimanche dans la capitale pour réclamer un accord sur les otages, soulignant ainsi leur divergence de position politique et théologique avec les membres du gouvernement de coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ont déclaré qu’ils rejetaient un tel accord avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Lors de l’événement, organisé dans le complexe rénové de la Première Gare de Jérusalem, plusieurs figures publiques ont pris la parole. Parmi elles figuraient les pères endeuillés Jon Polin, père de Hersh, Moshe Shapira, père de Aner et Tzvi Zussman ; Meirav Leshem Gonen, mère de l’otage Roni Gonen ; et Racheli Fraenkel, dont le fils Naftali avait été assassiné en 2014 avec deux autres adolescents, événement qui avait déclenché l’opération Bordure protectrice.
Accompagnés de rabbins et d’éducateurs, ils ont partagé des chants empreints de douleur et de prière, ainsi que des messages d’espoir basés sur des paroles de Torah.
Leshem Gonen, dont la fille est détenue à Gaza depuis le 7 octobre 2023, a dit avoir beaucoup appris au cours de l’année et des deux mois qui viennent de s’écouler, en apprenant à connaître son pays en tant qu’Israélienne laïque.
« J’ai le sentiment que nous nous rapprochons et que cette unité va repousser les portes de l’enfer qui se sont ouvertes le 7 octobre », dit-elle.
Niva Wenkert, dont le fils, Omer Wenkert, a été enlevé lors de la rave Supernova le 7 octobre, a parlé de l’obscurité absolue des tunnels de Gaza, que lui a décrite un otage libéré qui était avec son fils en captivité.
Jon Polin, dont le fils a été exécuté à bout portant dans un tunnel de Gaza à la fin du mois d’août avec cinq autres otages, a fait un parallèle avec la parasha la section hebdomadaire de la Torah, en évoquant Joseph, oublié en prison.
« Allez à la Knesset, et dites aux politiciens que nous voulons un accord », a-t-il exhorté.
La rabbanite Racheli Fraenkel, dont le fils adolescent Naftali avait été kidnappé et assassiné en 2014 par des terroristes, aux côtés d’Eyal Yifrach et Gilad Shaar, a salué les avancées de Tsahal au cours des derniers mois dans sa lutte contre le Hamas et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah. « À présent, faites ce qui est juste », a-t-elle déclaré. « Nous sommes ici pour renforcer et ajouter nos voix à celles de nos frères au fond des tunnels. Il est temps de libérer nos frères. »
Les intervenants, principalement issus du mouvement sioniste religieux, ont rappelé les noms des otages et évoqué l’espoir et les miracles symbolisés par la fête de Hanoukka à venir, ainsi que les valeurs essentielles de solidarité et d’unité nationale qui doivent animer la société israélienne.
« Nous vivons une période historique, une période de traumatisme national qui doit être transformée en guérison. Mais avant tout, les otages doivent être ramenés chez eux », a affirmé le rabbin Mordechai Vardi, du kibboutz Rosh Tzurim. « Nous avons besoin d’un accord qui ramène tout le monde à la maison. »
Les membres de l’auditoire, dont beaucoup portaient des kipot ou des couvre-chefs, ont applaudi, chanté et hoché la tête en signe d’approbation tout au long des interventions.