Dix Israéliens arrêtés à l’aéroport de Moscou et interdits d’entrée en Russie
Les voyageurs seraient restés entre les mains des autorités russes pendant des heures et des prélèvements ADN auraient été effectués
Dix ressortissants israéliens ont été interdits d’entrée en Russie dans la journée de vendredi, soit vingt-quatre heures après la libération d’une jeune israélo-américaine qui était détenue en Russie pour trafic de drogue et qui a été libérée de prison au cours d’une visite effectuée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ces derniers mois, la Russie a arrêté de manière répétée des Israéliens, les empêchant d’entrer sur le territoire – une mesure de rétorsion, ont clamé des sources, contre l’interdiction d’entrée au sein de l’Etat juif de centaines de voyageurs en provenance de Russie.
Les dix Israéliens, qui avaient embarqué à bord d’un vol d’Aeroflot, ont été placés en détention à leur arrivée à Moscou.
Leurs empreintes digitales ont été recueillies et des prélèvements ADN effectués avant qu’ils ne soient réembarqués dans un avion en direction d’Israël, a annoncé le site Ynet.
Le ministère des Affaires étrangères a cité les autorités russes en charge des frontières qui ont fait savoir que les Israéliens « ne sont pas parvenus à expliquer les raisons de leur arrivée en Russie », selon le site d’information.
Cet incident est survenu vingt-quatre heures après un voyage-éclair de Netanyahu à Moscou, alors que Naama Issachar était libérée de prison suite à une grâce octroyée par le président russe Vladimir Poutine.
Issachar, 26 ans, avait été condamnée en Russie à sept ans et demi de prison après la découverte d’environ 10 grammes de marijuana dans son bagage au cours d’une escale à Moscou, au mois d’avril. Elle avait nié trafiquer des stupéfiants, notant qu’elle n’avait pas cherché à pénétrer en Russie au cours de son arrêt à l’aéroport alors qu’elle revenait d’Inde pour rejoindre Israël et qu’elle n’avait pas eu accès à son bagage.
Un responsable israélien avait indiqué que la libération d’Issachar était le résultat d’un geste de bonne volonté russe à l’égard des Etats-Unis, précisant qu’Israël n’avait rien offert à Moscou en échange de cette remise en liberté.
Toutefois, Al-Monitor a fait savoir, jeudi, que la Russie avait évoqué la question du blocage de l’entrée en Israël de certains de ses ressortissants. Le mois dernier, plusieurs dizaines d’Israéliens avaient été placés en détention à l’aéroport Domodedovo de Moscou. A ce moment-là, l’ambassade russe avait émis un communiqué qui avait semblé lier ces arrestations au fait que « à la date du 1er décembre 2019, 5 771 touristes russes se sont vus interdire l’entrée sur le territoire israélien ».
Selon Al-Monitor, une commission intergouvernementale présidée par Zeev Elkin, ministre des Affaires de Jérusalem, « a demandé aux autorités de l’immigration de faire preuve de retenue dans les expulsions et de justifier chacune d’entre elle par des preuves ».
Selon les médias israéliens, la Russie aurait également demandé à Israël de transférer une part d’un bien immobilier de l’église russe orthodoxe, situé à proximité de l’église du Saint-sépulcre, dans la Vieille Ville de Jérusalem, au Kremlin – un geste de bonne volonté en amont de la libération d’Issachar.
Au mois de décembre, le ministère des Affaires étrangères avait organisé une réunion consulaire avec des officiels russes à Jérusalem qui avait permis aux « deux parties de convenir de faire tout ce qui est possible de manière à ne pas nuire aux mouvements des touristes et aux liens commerciaux entre les deux pays et de s’accorder sur un certain nombre d’initiatives visant à aider à mettre en oeuvre l’accord bilatéral d’exemption de visa ».
Le ministère avait expliqué que les hauts-responsables avaient évoqué la « question de l’interdiction d’entrée d’Israéliens à Moscou et le problème des travailleurs et demandeurs d’asile illégaux pénétrant en Israël depuis la Russie », sans détailler une solution quelconque en-dehors de la confirmation par la Russie que les ressortissants israéliens venant pour des entretiens d’affaires seraient traités conformément aux règles publiées par l’ambassade russe au sein de l’Etat juif.
Depuis lors et malgré cette apparente résolution, certains Israéliens ont été placés en détention pendant des heures après être arrivés en Russie.