Dix membres de la même famille seraient détenus par le Hamas, dont trois enfants
Yaheli, 3 ans, et Naveh, 8 ans, sont israélo-allemands ; les demandes de leur tante, qui a parlé à l'envoyé de Berlin, de rencontrer les ministres israéliens ont été vaines
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Dix membres d’une même famille – et notamment trois enfants âgés de trois à douze ans – auraient été enlevés au kibboutz Beeri, à proximité de la frontière avec Gaza, samedi, et ils se trouveraient entre les mains du groupe terroriste du Hamas.
Shaked Haran, juriste pour l’organisation à but non-lucratif Lobby99 qui défend des causes publiques, avait grandi dans le kibboutz mais elle s’est récemment installée avec son mari et ses deux enfants à Beer Sheva, dans le sud du pays – un déménagement qui lui a sauvé la vie.
Son frère Yuval habitait également le kibboutz, avec son épouse Anna Lee, mais le couple s’était absenté samedi matin. Ils sont sains et saufs.
Le reste de la famille n’a pas eu cette chance – ses parents, sa sœur, son beau-frère, leurs deux enfants, Yahel, trois ans et Nayeh, 8 ans, son oncle et sa tante, ainsi que l’aide-soignant qui s’occupait de son oncle, se trouvaient tous à Beeri lors de l’intrusion des terroristes. Ils ont disparus. Pas de nouvelle non plus d’une autre de ses tantes et de sa sœur Noam, douze ans.
Samedi matin, après une attaque à la roquette massive sur le kibboutz, des dizaines de terroristes du Hamas sont entrés par le portail principal et ont ouvert le feu sur les agents de sécurité. Ils sont ensuite passés de maison en maison, ont assassiné les résidents, fait sauter les portes des pièces blindées pour ouvrir le feu sur leurs occupants, et incendié des maisons.
Les secouristes ont ensuite retrouvé les corps sans vie de 108 habitants du kibboutz – soit un dixième de sa population.

Au moment où les forces armées arrivaient aux différentes domiciles de la famille, samedi, tout avait déjà été incendié, détruit, selon Rachel Gur, une collègue de Shaked Haran qui est directrice-adjointe de Lobby99 et qui tente d’aider à médiatiser la tragédie.
Personne n’a été retrouvé à l’exception de la grand-mère, qui a rejoint Haren à Beer Sheva.

Shaked et son mari ont tenté frénétiquement de joindre tous les membres de la famille au téléphone jusqu’à la fin de la soirée, samedi, raconte Gur.
Dimanche, c’est un homme qui a répondu. D’une voix clairement teintée d’accent arabe, il a indiqué dans un hébreu approximatif « avoir kidnappé Gilad Shalit, Gaza. » Une référence faite à l’ancien soldat de l’armée israélienne Gilad Shalit, enlevé par le Hamas sur le côté israélien de la frontière avec Gaza en 2006 et qui était resté plus de cinq ans en captivité avant d’être libéré lors d’un échange de prisonniers, au mois d’octobre 2011.
Il n’y a plus eu de contact avec la famille depuis.
La sœur de Haran, Adi, et les trois enfants sont des ressortissants israélo-allemands.
Mercredi, selon Gur, Haran a rencontré l’ambassadeur allemand en Israël, dans l’espoir que l’Allemagne exerce des pressions sur le Hamas pour obtenir – au moins – la remise en liberté des enfants.
Ses amis se sont aussi mobilisés, lançant des appels aux médias internationaux.
Le gouvernement israélien, pour sa part, ne s’est pas manifesté jusqu’à présent.