Egypte: un ancien député arrêté pour trafic d’antiquités
L'ex-député Alaa Hassanein est soupçonné d'être à la tête d'un groupe ayant volé des tablettes, des statues et des pièces de monnaie ; ils risquent la prison à vie
L’Egypte a arrêté un ancien député et plusieurs autres personnes accusées de fouilles illégales et de contrebande de plus de 200 objets pharaoniques et remontant à l’Antiquité grecque et romaine, selon le ministère de l’Intérieur.
Les forces de sécurité ont « arrêté les membres d’une organisation criminelle dirigée par une personne, déjà accusée dans quatre affaires de fouilles illégales (…) dans le but de faire de la contrebande d’objets antiques », a indiqué le ministère dans un communiqué mercredi soir.
Dans une vidéo montrée à l’AFP, les autorités énumèrent les objets antiques découverts en possession des trafiquants parmi lesquels « deux tablettes en bois gravées de hiéroglyphes, 36 statues de différentes tailles (…) 52 pièces en cuivre considérées comme datant de l’époque greco-romaine, trois assiettes en basalte noir ».
Surnommé par la presse le « député sorcier » après qu’il a affirmé s’adonner à « la magie et à l’exorcisme », Alaa Hassanein a exercé les fonctions de député pendant les années 2000 sous les couleurs du parti du président Hosni Moubarak, qui a quitté le pouvoir sous la pression d’une révolte populaire en 2011.
En Egypte, la contrebande d’objets antiques est passible d’une peine de prison à perpétuité et de lourdes amendes.
Mercredi, le procureur général a par ailleurs annoncé dans un communiqué que Le Caire avait récupéré près de 115 objets anciens qui avaient été illégalement envoyés à Paris.
Comptant des bustes sculptés, une statuette dorée du roi Amenhotep III et plusieurs sarcophages miniatures colorés du dieu-faucon antique Horus, beaucoup de ces objets datent de « périodes variées de la civilisation égyptienne antique », a indiqué Mostafa Waziri, le directeur du Conseil suprême des Antiquités, dans une vidéo publiée sur la page Facebook du Parquet.
Après des années d’instabilité politique liées à la révolte populaire et la pandémie de coronavirus, qui ont porté autant de coups durs au tourisme, Le Caire cherche à faire revenir les visiteurs, notamment en promouvant le tourisme culturel et en particulier les sites de l’Egypte antique.