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Élections municipales 2024 : les premiers résultats

Le maire de Holon s'est incliné après 30 ans de mandat tandis qu'un second tour sera organisé à Beit Shemesh et à Haïfa ; Lion et Huldaï l'emportent

Le maire de Jérusalem, Moshe Lion, s'exprime devant les médias après avoir remporté un deuxième mandat à la mairie de Jérusalem, le 28 février 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Le maire de Jérusalem, Moshe Lion, s'exprime devant les médias après avoir remporté un deuxième mandat à la mairie de Jérusalem, le 28 février 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Les résultats des élections municipales ont commencé à filtrer dans la matinée de mercredi – avec un certain nombre de maires réélus à leurs fonctions, d’autres qui se dirigent vers une défaite et d’autres encore qui sont appelés à participer à des seconds tours, qui s’annoncent parfois serrés.

Des résultats qui ne sont pas définitifs dans la mesure où ils ne comprennent pas le décompte des bulletins sous « double enveloppe » qui sont déposés par les résidents se trouvant dans l’incapacité d’aller voter dans leur bureau habituel – comme c’est le cas des soldats et des réservistes. Le chiffre des bulletins « sous double enveloppe » est aujourd’hui plus élevé que ce n’est le cas traditionnellement avec un scrutin qui s’est déroulé alors que la guerre à Gaza fait rage.

A Jérusalem, la capitale et la ville la plus peuplée, le maire Moshe Lion a remporté une victoire haut la main, rassemblant 81,5 % des suffrages face à son challenger laïque, Yossi Havilio, qui a rassemblé 18,5 % des voix. 100 % des bulletins ont été dépouillés.

Dans le discours qu’il a prononcé après sa réélection, Lion a indiqué que dans d’autres circonstances, cette victoire aurait été fêtée mais que dans un contexte de guerre à Gaza, elle portait une part d’ombre.

« Je reconnais que c’est difficile pour moi et dans ce moment, je pense avant tout à tous les otages – et nous prions pour qu’ils reviennent aussitôt que possible au sein de l’État d’Israël. Je pense aux soldats de l’armée et aux forces de sécurité qui sont, en cet instant même, en train de se battre pour nous », a-t-il dit.

Alors que la majorité des bulletins ont été dépouillés à Tel Aviv, le maire sortant, Ron Huldaï, devrait vaincre Orna Barbivaï, ancienne ministre issue du parti Yesh Atid, et obtenir un sixième mandat consécutif à la tête de la ville côtière.

Le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, jette un bulletin dans l’urne dans un bureau de vote dans la matinée des élections municipales à Tel Aviv, le 27 février 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

S’il n’y a encore aucun résultat officiel, Huldaï semble s’emparer de 51 % des suffrages contre 37 % pour Barbivaï tandis que Yuval Zellner recueille 14 % des voix, a fait savoir la Douzième chaîne. Barbivaï a reconnu sa défaite mercredi en début de matinée, félicitant Huldaï et remerciant ses soutiens.

La candidate à la mairie de Tel Aviv, Orna Barbivai jette un bulletin dans l’urne dans un bureau de vote dans la matinée des élections municipales à Tel Aviv, le 27 février 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le taux de participation électorale a été bas dans le pays, mardi – seulement 49,5 % des électeurs étaient allés remplir leur devoir civique à la fermeture des bureaux, à 22 heures, suite à des mois de report du scrutin pour cause de guerre en cours à Gaza.

Les élections locales, dans les villes et dans les conseils régionaux proches de Gaza et le long de la frontière avec le Liban, dans le nord du pays – des zones dont les résidents ont été évacués pour cause de conflit – ont été reportées au mois de novembre.

Il est difficile de dire dans quelle mesure le vote municipal a reflété l’attitude des Israéliens à l’égard de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Les sondages d’opinion successifs qui ont été réalisés depuis le massacre commis par le Hamas, le 7 octobre, sur le sol israélien ont révélé que Netanyahu et ses alliés de la ligne dure avaient perdu une large partie du soutien public et que le chef de la formation HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, était bien placé pour former un nouveau gouvernement si des élections générales devaient avoir lieu aujourd’hui. Mais contrairement au Likud de Netanyahu, la faction de Gantz n’a pas de machine électorale locale qui soit puissante et expérimentée.

De surcroît, le taux de participation électorale, lors d’un scrutin local, est toujours inférieur à celui qui est enregistré dans des élections nationales et celui de mardi a été encore plus bas que d’habitude – un facteur qui devrait probablement dynamiser la performance des alliés ultra-orthodoxes de Netanyahu dans de nombreux secteurs et notamment à Jérusalem, où les membres de la communauté haredi sont toujours nombreux à venir voter.

De plus, il semble qu’un grand nombre d’Israéliens, inquiets à cause de la guerre, ont fait le choix de simplement profiter d’une journée de congé et de détente dans un quotidien difficile.

Les centres commerciaux, les restaurants et les parcs étaient bondés et les compagnies de carte de crédit ont annoncé qu’entre 8 heures du matin et 2 heures du matin, dans la nuit suivante, les Israéliens avaient dépensé plus de 620 millions de shekels, une augmentation de 15 % par rapport à la dernière journée électorale, au mois de novembre 2022.

Des Israéliens au centre commercial Azrieli de Tel Aviv pendant les élections municipales, le 27 février 2024. (Crédit : Flash90)

A Haïfa, la maire Einat Kalisch-Rotem s’est inclinée après avoir remporté seulement 4,5% face à de nombreux autres candidats. Aucun vainqueur n’a encore clairement émergé et Haïfa est l’une des municipalités qui devra organiser un second tour, aucun candidat n’étant parvenu à rassembler 40 % des suffrages.

Lors de ce second tour qui aura lieu dans la ville du nord du pays – c’est la troisième localité d’Israël la plus peuplée – l’ancien maire Yona Yahav, 79 ans, qui avait perdu face à Kalisch-Rotem en 2018, se présentera face à David Etzioni.

Autre second tour notable, celui qui aura lieu à Beit Shemesh après que la maire sortante, Aliza Bloch, a devancé son prédécesseur, Moshe Abutbul, se hissant à la seconde place. Alors que tous les bulletins ont été dépouillés, Bloch a enregistré 32,4 % des votes et Abutbul 31,9 %.

Elle va donc affronter Shmuel Greenberg, qui a gagné 35,7 % des votes.

Les bénévoles de campagne du parti ultra-orthodoxe Agudat Israel au siège de campagne de la formation à Beit Shemesh, le 27 février 2024. (Crédit : Sam Sokol/times of Israel)

A Rehovot, le second tour mettra aux prises Matan Dil et Zohar Blum. Le maire sortant, Rahamim Malul, est à la traîne, à la troisième place.

Des seconds tours auront aussi lieu à Efrat et à Ariel, aucun candidat n’ayant rassemblé 40 % des votes dans ces deux implantations de Cisjordanie.

A Netanya, où 98,5 % des bulletins avaient été dépouillés à cinq heures du matin, la maire Miriam Feirberg a évité de peu un second tour en engrangeant 43,4% des suffrages face à Avi Slama, avec 40%.

Tous les maires sortants n’ont pas eu la chance de Feirberg. Dans le Gush Etzion, le président du Conseil régional Shlomo Neeman — à la tête de l’organisation-cadre pro-implantation du Conseil de Yesha – a perdu sa réélection, cédant sa place à Yaron Rosenthal.

Les résultats électoraux qui ont été publiés en ligne par le ministère de l’Intérieur ont révélé que Neeman avait séduit seulement 44,2 % des électeurs et que Rosenthal avait rassemblé, pour sa part, 55,8 % des votes.

A Holon, le maire de longue date Moti Sasson a été sorti par Shaï Kenan après trois décennies à son poste. Avec 98,9 % des bulletins dépouillés, Kenan a remporté 43,3 % des votes, s’assurant une victoire facile. A la deuxième place, Israel Morris Moran remporte 27,2 % et Sasson prend la troisième place avec seulement 17,8 %.

« Après 30 ans, j’ai été surpris », a commenté Sasson auprès du site Ynet, évoquant sa défaite.

Moti Sasson, le maire de Holon, à la mairie de la ville, le 26 juin 2018. (Crédit : Yaakov Lederman/Flash90)

A Herzliya, le maire sortant Moshe Fadlon a raté de peu un troisième mandat à sa fonction, avec 49,7 % des voix contre son challenger, Yariv Fisher (50,3%).

Dans la ville ultra-orthodoxe d’Elad, le maire, Israel Porush, avec 44,1 % des voix, a perdu son siège face à Yehuda Botbol du Shas, qui a gagné 55,9 % des suffrages. Porush est membre d’Agudat Israel, une faction hassidique ashkénaze tandis que Botbol appartient au Shas qui représente les Juifs séfarades.

Les deux parties se sont aussi affrontées à Bnei Brak où le ministre de la Santé, Uriel Buso (Shas) s’est incliné face à l’ancien maire Hanoch Zeibert (Agudat Israel).

Yossi Kakun célèbre sa victoire aux élections municipales de Safed, le 28 février 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

Parmi les autres maires sortants qui ont perdu leur siège, cette nuit, le maire de Safed, Shuki Ohana et celui d’Arad, Nissan Ben Hamo.

Même si seulement 21 % des votes étaient décomptés à Beer Sheva, à neuf heures du matin, le maire sortant Ruvik Danilovich semble avoir remporté une victoire facile, seul candidat à la mairie dans cette ville du sud d’Israël.

Yehuda Botbol, un politicien local représentant le parti séfarade haredi Shas dans la ville d’Elad, a évincé mercredi le maire sortant Yisrael Porush du parti Yahadout HaTorah.

Le triomphe massif de Botbol lors des élections municipales de mardi – l’opposant a obtenu 55 % des voix contre 44 % pour Porush – constitue un changement symbolique à Elad, une ville ultra-orthodoxe qui, au cours des dix dernières années, a eu un maire ashkénaze bien que la majorité de ses habitants soient considérés comme étant d’origine séfarade.

La défaite de Porush fait suite à de multiples controverses le concernant, notamment le fait qu’il ait distribué des cigarettes à des mineurs en mars et qu’il ait acheté sans licence des lémuriens pour le zoo d’Elad en 2018, ce qui a incité l’Autorité de la nature et des parcs (INPA) à faire une descente dans l’établissement et à saisir les animaux.

Cet incident fait les gros titres ce mois-ci suite à la diffusion cette semaine d’un reportage de la Douzième chaîne qui atteste que Porush était présent lors de la capture des singes dans des circonstances confuses dans un refuge pour animaux. Un sous-traitant engagé pour capturer les lémuriens est mort quelques heures après avoir été mordu par l’un d’eux, révèle également le reportage.

Elad, qui a été créé en 1994 à proximité de Petah Tikvah et a accueilli ses premiers habitants quatre ans plus tard, compte environ 50 000 résidents, presque tous haredim.

Sam Sokol a contribué à cet article.

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