Employés et amis de Tmol Shilshom financent la sauvegarde de leur café bien-aimé
"Nous avons été aspirés par cet endroit, nous ne le lâcherons pas", déclare l'une des anciennes employées du café derrière la page "Headstart" qui vise à récolter 250 000 shekels
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Une semaine après que l’écrivain David Ehrlich, fondateur du café Tmol Shilshom, une librairie très appréciée de Jérusalem, a succombé à une crise cardiaque soudaine, le personnel du café et son copropriétaire, Dan Goldberg, ont commencé à tenter de réunir la somme de 250 000 shekels (63 000 euros) pour permettre la réouverture de l’établissement une fois la pandémie de coronavirus passée.
« Tmol Shilshom n’est pas seulement un restaurant », a écrit le groupe à l’origine du projet Headstart. « [C’est] pour beaucoup de gens un espace tranquille, un lieu sain et sûr dans les rues de Jérusalem. C’est un lieu de culture pour les auteurs, les poètes, les musiciens, les philosophes, les intellectuels – mais plus que tout, Tmol Shilshom, c’est chez nous. »
Aucun membre du personnel n’a travaillé depuis que le café a été fermé la deuxième semaine de mars, indique Tamar Schachter, qui a travaillé dans l’équipe littérature.
« Quand David est mort, nous avons tous senti que nous ne pouvions pas laisser Tmol Shilshom disparaître, parce que ça représentait son plus grand rêve, et nous ne pouvons pas simplement dire au revoir à son rêve », ajoute-t-elle. « Je suis une habitante de Jérusalem, et j’ai fréquenté Tmol Shilshom avant d’y travailler. Nous avons été aspirés par cet endroit, et nous ne le lâcherons pas. »
Avec l’arrivée du coronavirus et la mort soudaine de David Ehrlich, 61 ans, le café, qui avait des difficultés financières, a dû fermer ses portes pour la première fois en 26 ans d’activité.
Le projet de financement participatif a été créé par la « famille » de Tmol Shilshom, qui n’a pas pu assister aux funérailles du propriétaire en raison de restrictions liées à la distanciation sociale.
Ils ont indiqué qu’ils se sont à la place rendus à Tmol Shilshom, se sont assis par terre, devant la porte verrouillée du café, et ont déposé des fleurs, des bougies et des lettres à la mémoire de David Ehrlich.
Depuis 25 ans, le café du quartier de Nahalat Shiva est connu comme un lieu où les auteurs, les poètes et les amoureux des livres s’assoient, prennent une tasse de thé et, souvent, travaillent à leurs écrits.
Le poète israélien Yehuda Amichai a lu ses poèmes lors de l’inauguration de Tmol Shilshom en 1994, suivi plus tard par Amos Oz, Aharon Appelfeld, David Grossman et Etgar Keret.

David Ehrlich s’est battu à plusieurs reprises pour que le café reste ouvert – pendant la deuxième Intifada en 2000, puis en 2014 et 2015, lorsque le tourisme a été décimé par les roquettes en provenance de Gaza.
En 2015, alors qu’il se battait pour maintenir son activité, il a déclaré au Times of Israël : « Cet endroit a une importance qui va bien au-delà de mon gagne-pain. »
La semaine dernière, à la veille de sa mort, il a annoncé que le café fermerait indéfiniment en raison du coronavirus.
Le projet de financement participatif tient compte des embauches de personnel et couvre les pertes récentes subies par le café.
Les dons vont d’un minimum de 40 shekels, qui permet au donateur de voir son nom imprimé sur un set de table, à 120 shekels pour le livre de David Ehrlich, Who Will Die Last : Stories of Life in Israel, 300 shekels qui permettent d’offrir un repas aux soignants, 2 000 shekels pour une adhésion annuelle aux événements culturels de Tmol Shilshom, et 10 000 shekels pour célébrer un événement privé dans le café.