En Gironde, les actes antisémites et racistes se multiplient dans les écoles
SOS Racisme déplore que les incidents ne soient pas pris en compte par les autorités comme un problème global
L’association SOS Racisme Gironde tire la sonnette d’alarme après un troisième incident à caractère raciste dans le lycée des Graves à Gradignan et une succession d’actes antisémites dans plusieurs établissements du département.
Dans un communiqué cité par France 3 Nouvelle Aquitaine, SOS Racisme Gironde dénonce ce que l’association considère comme une « banalisation et une libéralisation de la parole raciste dans la société et dans les établissements scolaires ».
« Plusieurs incidents antisémites ont été rapportés ces dernières semaines dans des écoles, collèges et lycées de Bordeaux et ses environs. Ces actes haineux, contraires aux valeurs de la République, illustrent tragiquement la persistance des discours de rejet et de stigmatisation qui gangrènent notre société […] dans une montée préoccupante des actes antisémites en France », poursuit le communiqué.
Le 28 novembre 2024, des tags antisémites mentionnant le nom d’une professeure sont découverts sur les murs du lycée des Graves à Gradignan, rapporte France 3 Nouvelle Aquitaine, qui précise qu’il s’agit du quatrième incident de cette nature depuis le début du mois de novembre.
Les 7 et 25 novembre, des croix gammées avaient été taguées sur les murs d’une école de la commune de Bègles. Le local du Parti communiste avait déjà été ciblé par des inscriptions similaires et le maire (Les Écologistes) Clément Rossignol Puech s’était dit « choqué et scandalisé » face « à un acte inacceptable ».
SOS Racisme cite également un incident qui a eu lieu au lycée Jean Monet à Libourne le 13 novembre dernier, lorsqu’une enseignante a reçu pour la troisième fois une lettre anonyme à caractère raciste.
« C’est inquiétant de voir des acteurs non identifiés viser, attaquer et dégrader des établissements », a déclaré Erwan Nzimenya, président de SOS Racisme Gironde, qui dénonce le fait que les autorités n’appréhendent pas le problème dans sa globalité. « Je ne ressens pas que des liens soient faits entre chaque incident en Gironde », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que « la question n’est pas de réfléchir individuellement, mais plutôt au global, sur ce phénomène de racisme qui se répand. Les forces de l’ordre ne l’ont pas dit, ni communiqué. Il ne faut pas que ça soit mis sous le tapis ».