En pleine guerre contre le Hamas, le rythme annuel de l’inflation ralentit en octobre
L'inflation annuelle s'atténue - à 3,7 % - avant la décision que prendra la Banque d'Israël sur les taux d'intérêts ; le conflit devrait affecter l'économie et freiner la croissance
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Le taux annuel d’inflation au sein d’Israël, au cours des 12 derniers mois, a légèrement baissé, passant de 3,8 % à 3,7 % au mois d’octobre, a annoncé mercredi le Bureau central des statistiques alors que le pays est actuellement en guerre contre le Hamas, le groupe terroriste de la bande de Gaza.
Ce taux d’inflation – qui est encore supérieur à la cible fixée par le gouvernement, qui souhaitait le contenir entre 1 % et 3 % – a diminué aussi par rapport au mois d’août, où il était alors de 4,1 %.
S’efforçant de ramener le taux annuel d’inflation dans la cible visée par le gouvernement, la Banque d’Israël a augmenté de manière constante son taux d’intérêt au cours des 18 derniers mois – le faisant passer d’un niveau historiquement bas de 0,1% au mois d’avril 2022 à 4,75 %, cette année. Ce taux d’intérêt élevé commençait d’ores et déjà à peser sur les épaules des foyers et des Israéliens ayant souscrit à un prêt immobilier avant le début de la guerre.
Israël avait déclaré la guerre au Hamas, le groupe terroriste qui gouverne la bande de Gaza, le 7 octobre. A cette date, 3000 hommes armés s’étaient infiltrés à travers la frontière dans le sud d’Israël, tuant environ 1 200 personnes. 240 personnes de tous les âges avaient été prises en otage et elles sont actuellement retenues en captivité dans la bande de Gaza. L’assaut s’était produit sous un déluge de milliers de tirs de roquette en direction des villes et villages israéliens de tout le territoire.
Les combats en cours, qui devraient entraîner des dégâts au niveau de l’économie israélienne et mettre en péril les perspectives de croissance de cette dernière, pourraient encore être à l’origine d’une nouvelle baisse de l’inflation, ces prochains mois, avec une demande en diminution, des dépenses des clients qui ont tendance à être plus réduites et des prix qui commencent à chuter.
« L’indice d’octobre et le renforcement net du shekel au cours de la période récente renforcent la possibilité d’une réduction du taux d’intérêt de la part de la Banque d’Israël lors de sa réunion du 27 novembre et si elle ne prend pas cette décision tout de suite, elle la prendra lors de la prochaine échéance, au premier janvier », commente l’économiste en chef de l’Israel Discount Bank, Nira Shamir, suite à la diffusion des chiffres de l’inflation au mois d’octobre.

La commission chargée de la politique monétaire au sein de la Banque d’Israël annoncera sa décision sur le taux d’intérêt en date du 27 novembre.
Depuis le début du mois de novembre, le shekel a amorti les pertes lourdes subies au mois d’octobre, augmentant de plus de six pour cent alors que les investisseurs semblent moins s’inquiéter d’une escalade dans le nord du pays et du déclenchement d’une guerre régionale plus large. La devise avait connu un niveau historiquement bas contre le dollar au mois d’octobre. Un shekel plus faible rend les importations beaucoup plus chères.
Sur un mois, l’indice des prix à la consommation, qui mesure l’inflation en suivant le prix moyens des produits consommés dans les foyers, a accéléré de 0,5 % au mois d’octobre, selon les données du Bureau central des statistiques. Un chiffre mensuel qui est légèrement au-dessus des attentes des analystes qui prévoyaient une augmentation de 0,4 %. Au mois de septembre, il avait baissé de 0,1 %, créant la surprise.
Au mois d’octobre et par rapport au mois de septembre, des augmentations notables ont été constatées dans les prix de l’habillement et des chaussures, qui ont été en hausse de 3,9 % ; dans les prix des fruits et légumes (3,2 %) ; dans les prix du transport (1 %) et des produits alimentaires (0,9 %).
Les prix des viandes et des volailles ont augmenté de plus de 2 % au début de la guerre – au cours des premiers jours en particulier qui avaient connu des perturbations en matière d’approvisionnement et des difficultés au niveau logistique. Ce qui a été compensé par une baisse des prix dans la culture et dans les loisirs (une diminution de 0,9 %) et dans le logement (une baisse de 0,4 %).