En voyage en Ethiopie, le Premier ministre n’a pas rencontré la communauté juive
Avraham Neguise, seul député d'origine éthiopienne d'Israël a déploré le fait que Netanyahu n'ait pas rencontré de délégation alors qu'il était sur place
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

ADDIS ABEBA – Le seul député d’origine éthiopienne d’Israël a exprimé sa déception par rapport à la visite historique de Netanyahu dans le pays d’Afrique orientale qui n’a pas inclus de visite des institutions juives ni de rencontre avec des représentants de la communauté juive locale.
« Oui, je suis déçu parce que je pense que [les institutions de la communauté juive] auraient pu être sur l’itinéraire », a déclaré le député Avraham Neguise, membre du parti du Likud de Netanyahu.
C’est compréhensible qu’une visite sur un site juif n’ait pas pu être prévue pour des raisons pratiques, a-t-il reconnu, mais il a ajouté « il est possible de rencontrer une délégation de la direction de la communauté juive ici. Deux ou trois membres de la communauté. Il peut rencontrer une délégation ».
Jeudi matin, le député Avraham Neguise était assis dans l’hôtel de la délégation israélienne, aux côtés de deux dirigeants juifs locaux, Melese Sedeto d’Addis-Abeba et Ambanesh Tekeba de Gondar, en espérant qu’une réunion de dernière minute serait organisée avec le Premier ministre. Mais Netanyahu avait déjà quitté l’hôtel pour se rendre à des réunions avec le Premier ministre Haile Mariam Desalegn et président Mulatu Teshome éthiopiens.
Netanyahu est le premier Premier ministre israélien à visiter l’Éthiopie, pays d’origine d’un important segment de la société israélienne.
Neguise, qui préside le comité de l’immigration et de l’Intégration à la Knesset, a également appelé le gouvernement à mettre en œuvre un accord conclu plus tôt cette année pour faire venir en Israël environ 1 300 Ethiopiens qui sont en attente d’un feu vert pour leur immigration. Il a également promis de reprendre sa lutte pour forcer le gouvernement à accélérer le processus d’immigration.
« Nous avons un gros problème », a-t-il assuré, non pas par manque de volonté politique, a-t-il ajouté, mais plutôt du fait de la bureaucratie. « Je pense que le problème se pose au niveau des fonctionnaires du gouvernement : au sein du ministère des Finances et également au sein du Cabinet du Premier ministre. Ils ont des considérations économiques. Ils essaient par de nombreux moyens d’arrêter la venue de ces personnes. Et nous n’abandonnons pas. Nous continuons notre lutte ».
Il y a environ 9 000 personnes en Ethiopie qui cherchent actuellement à immigrer en Israël. Le gouvernement a décidé, en principe, de faciliter leur immigration, mais le processus est depuis au point mort.
Pendant un temps, plus tôt cette année, Neguise avec son collègue du Likud le député David Amsalem a refusé de participer aux votes de la coalition, exigeant que le gouvernement mette en œuvre sa politique déclarée pour faire venir les candidats à l’alyah en Israël. Finalement, le gouvernement a accepté de faire venir 1 300 Ethiopiens avant la fin de l’année 2016. Ce processus devait commencer en juin, mais n’a pas encore débuté.

Neguise est venu en Israël de l’Ethiopie en 1985 et a fondé une organisation pour faire avancer l’immigration éthiopienne. Il est entré à la Knesset pour la première fois l’an dernier ayant rejoint le Likud en 2013.
Il a déclaré n’avoir pas rencontré récemment le Premier ministre, mais que les assistants de Netanyahu lui ont assuré que le Premier ministre était déterminé à propos de cet accord.
« Ces gens qui attendent ici, 85 % d’entre eux ont des membres de leur famille au premier degré en Israël : parents, fils et filles, frères et sœurs. Alors, pourquoi négligent-ils simplement cette question ? » a-t-il demandé.
« Israël sera béni et fier de ses actions si il fait venir ces personnes et les réunit avec leurs familles en Israël », a-t-il affirmé. « Ceci est la bonne chose à faire ».