Enrico Macias cible d’une campagne anti-Israël pour son expulsion de Tunisie
Alors qu’il séjournait à Kerkennah, le chanteur, qualifié "d’artiste de l’armée d’occupation", a été visé par une déclaration de plusieurs organisations dénonçant sa présence
Après avoir été touché par la COVID-19 et fait une grave chute sur un boulevard parisien – dans laquelle il s’était fracturé le col du fémur –, le chanteur français Enrico Macias est désormais en convalescence en Tunisie, ont rapporté plusieurs médias du Maghreb.
Son séjour dans le pays a déclenché une polémique, des militants anti-Israël demandant son expulsion immédiate en raison du soutien du chanteur à l’Etat hébreu.
Alors qu’il séjournait aux îles Kerkennah, une déclaration a été signée pour dénoncer la présence du chanteur. Parmi les signataires, on retrouve notamment l’Organisation contre la torture en Tunisie, la campagne pour le boycott et la lutte contre la normalisation avec Israël, la Campagne tunisienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, l’Atelier médiatique pour les droits économiques et sociaux, l’Association
« Khadhra » pour la défense des ressources naturelles en Tunisie, le Parti des travailleurs et le Parti national démocratique.
Ils ont ainsi exprimé leur condamnation catégorique de laisser entrer le chanteur, « qui a consacré son art et sa vie à blanchir le visage haineux du colonialisme et du racisme en essayant, avec quelques complices mercenaires tunisiens, de tromper avec son faux discours sur la paix et la coexistence ».
Ils ont appelé les responsables tunisiens à mettre fin à ce « nouveau crime de normalisation » et à ordonner l’expulsion de « l’artiste de l’armée d’occupation ». La déclaration appelle également les Tunisiens à boycotter l’hôtel qui abrite l’artiste et à protester contre son accueil.
Juif berbère, Enrico Macias, de son vrai nom Gaston Ghrenassia, âgé de 81 ans, a démarré sa carrière il y a une soixante d’années. Il est devenu célèbre à la fin des années 1960, en pleine vague « yéyé », avec des tubes comme « Enfants de tous pays », « Porompompero », « Les Filles de mon pays » ou encore « Poï Poï Poï ».
Originaire d’Algérie, il est arrivé en France en 1962, pendant l’exode pied-noir, et avait annoncé en 2014 – ainsi que récemment dans le cas où Marine Le Pen accèderait au pouvoir en 2022 – vouloir faire son alyah. Fervent soutien d’Israël, Macias s’y est rendu à de nombreuses reprises.