Erdan appelle à des assassinats ciblés des pyromanes et des chefs du Hamas
Jason Greenblatt a déclaré que les bombes incendiaires aériennes étaient des "armes indiscriminées" et non des "jouets innocents ou des métaphores de la liberté"

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a déclaré mardi qu’Israël devait initier un programme d’assassinats contre ceux qui lancent des cerfs-volants chargés de combustibles en fusion depuis la bande de Gaza en Israël ainsi que contre les chefs du Hamas.
Depuis le début du mouvement de protestation de la « marche du retour », le long de la frontière avec Gaza, à la fin du mois de mars, des centaines de cerfs-volants et de ballons gonflés d’hélium, transportant des cocktails Molotov et des containers de combustibles en fusion, ont été envoyés en Israël, mettant le feu à de vastes pans de terre. Les pompiers, les soldats comme les habitants oeuvrent presque quotidiennement à tenter de contenir les feux initiés dans les champs israéliens par les cerfs-volants incendiaires.
« Le fait que le Hamas permette les fusillades et le lancement des cerfs-volants signifie que nous devons revenir aux assassinats ciblés, et que les lanceurs de cerfs-volants et les commandant du Hamas doivent être visés », a déclaré Erdan au cours d’une visite dans la ville de Sdérot, au sud d’Israël.
« Notre ennemi tente de nuire à la résilience civile parce qu’il a compris qu’il ne pouvait pas porter préjudice à l’armée israélienne. Mais il n’y parviendra pas », a-t-il ajouté.
« Ces dernières semaines, les frappes de l’armée ont porté un coup significatif aux infrastructures du Hamas », a poursuivi le ministre, notant par ailleurs que « chaque attaque sera sanctionnée par une réponse sévère. Le terrorisme par les cerfs-volants est très grave et tous ceux qui les envoient doivent craindre pour leur vie ».
Les pompiers luttent, mardi après-midi, contre deux incendies déclenchés à proximité de Gaza, les derniers d’une série d’attaque qui sont presque devenues quotidiennes. Samedi, un feu qui, selon les enquêteurs, aurait été déclenché par un cerf-volant incendiaire – ou un ballon rempli de produits chimiques qui aurait permis aux flammes de se disperser en traversant la zone – a dévasté une réserve naturelle sur le territoire israélien lors d’une journée considérée par les responsables comme la pire depuis que les manifestants ont adopté cette tactique de mise à feu au cours des derniers mois.

Cette déclaration d’Erdan a été faite alors que les troupes israéliennes se préparent pour un nouvel éclat potentiel de violences sur la frontière avec Gaza, mardi, journée où les Palestiniens marquent l’anniversaire de la guerre des Six jours durant laquelle Israël a capturé de vastes territoires à la Jordanie et à l’Egypte et notamment la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.
Cette commémoration annuelle de la guerre, connue en arabe sous le nom de « Naksa », est habituellement célébrée par des rassemblements, des mouvements de protestation qui dégénèrent souvent en affrontements entre les Palestiniens et les soldats israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Dans une série de tweets datant de lundi soir, l’envoyé pour le Moyen-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, a fustigé cette tactique des cerfs-volants incendiaires envoyés vers l’Etat juif, citant les dégâts massifs occasionnés.
« Les cerfs-volants d’attaque du Hamas ne sont pas des jouets innocents ou des métaphores de la liberté. Ils sont déployés comme des armes de propagande indiscriminées », a-t-il écrit sur le réseau social. « Depuis la récente flambée de violences, les cerfs-volants du Hamas ont allumé des centaines de feu, détruit des centaines d’hectares et gaspillé des millions de dollars ».
Greenblatt a également appelé au calme en amont des manifestations prévues mardi : « Tous ces complots pour provoquer des violences et du terrorisme insensés, le 5 juin, vont encore se focaliser sur un narratif destructeur du passé. Les vrais leaders appelleront à la paix et à un dur labeur pour construire un avenir meilleur pour tous les peuples de la région ».
Depuis le 30 mars, il y a eu des affrontements hebdomadaires à la frontière avec Gaza dans le cadre du mouvement de protestation de la « marche du retour ». Israël, qui se défend contre les tentatives des Gazaouis d’endommager ou de franchir le périmètre de la clôture frontalière, accuse le Hamas d’utiliser les agitations comme couverture pour mener des attentats. Au moins la moitié des personnes tuées ont été identifiées comme des membres du Hamas ou d’autres mouvances terroristes.