Erdogan appelle les États musulmans à dénoncer « l’expansionnisme » au mont du Temple
Le président turc pro-Hamas a aussi déclaré qu'il ferait appel à La Haye pour la mort d'une activiste turco-américaine lors d'une manifestation en Cisjordanie la semaine dernière
Le président turc pro-Hamas Recep Tayyip Erdogan a exhorté lundi l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à convoquer un sommet d’urgence pour discuter de la guerre à Gaza et de ce qu’il a appelé les attaques d’Israël contre Jérusalem.
Erdogan, un critique virulent d’Israël depuis le début de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, déclenchée par le pogrom du groupe terroriste en Israël le 7 octobre dernier, a appelé les pays islamiques à former une alliance contre ce qu’il a qualifié « d’expansionnisme » d’Israël.
S’exprimant à l’issue d’une réunion du cabinet à Ankara, Erdogan a accusé Israël de cibler la mosquée Al-Aqsa, située sur le mont du Temple à Jérusalem, dans le cadre de ses efforts « expansionnistes ». Il a précisé que toute action portant atteinte à ce site sacré constituait une « ligne rouge » pour Ankara.
L’OCI, qui regroupe 57 États membres et se présente comme la voix collective du monde musulman, ne peut rester indifférente face à ces attaques, a ajouté Erdogan.
« Il est impensable que l’OCI, dont le devoir est de protéger la cause de Jérusalem, reste passive. Il est impératif que l’organisation convoque rapidement les dirigeants de la région pour agir sans tarder », a-t-il affirmé.
Ces dernières semaines, le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté d’autoriser la prière juive sur l’esplanade du mont du Temple, ce qui contredit directement le statu quo officieux. Selon cet arrangement, seuls les musulmans sont autorisés à y prier, tandis que les Juifs peuvent s’y rendre mais non pour y prier. En réponse, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que ce statu quo n’avait pas été modifié. Cependant, des observateurs ont récemment noté des prières juives en plein air sur le site, sans intervention notable des autorités.
Lundi, Netanyahu a dit a ses ministres au début de la réunion de son cabinet que ceux-ci ne pourraient se rendre sur le site qu’avec son approbation préalable. Cette déclaration fait suite à des informations révélant que les responsables de la sécurité avaient mis en garde contre le risque d’une escalade significative des violences en raison de la colère palestinienne liée à la situation sur le mont du Temple.
Ce lieu, considéré comme le site le plus sacré du judaïsme et le troisième plus sacré de l’islam, est régulièrement au cœur de violentes tensions confessionnelles.
Lundi, Erdogan a également annoncé que la Turquie saisirait la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye concernant la mort d’Aysenur Ezgi Eygi, une Américaine d’origine turque, tuée par les forces israéliennes lors d’une manifestation en Cisjordanie la semaine précédente.
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour veiller à ce que son sang n’ait pas été versé en vain », a affirmé Erdogan. « Les dirigeants israéliens qui commettent un génocide devront répondre de leurs crimes. »
Selon Tsahal, au cours d’opérations menées près de la ville de Beita, proche de Naplouse, les troupes ont ouvert le feu sur un « principal instigateur » qui lançait des pierres sur les forces et dont les agissements « représentaient une menace ». L’armée a indiqué qu’elle poursuivait son enquête. La famille de la jeune femme a demandé qu’une enquête indépendante soit menée sur sa mort.