Israël en guerre - Jour 368

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L’AP organise les funérailles d’une militante américano-turque qui aurait été tuée par Tsahal

Des représentants de l'Autorité palestinienne ont assisté à une cérémonie très élaborée au cours de laquelle des membres des forces de sécurité portaient le cercueil d'Aysenur Ezgi Eygi ; elle sera enterrée en Turquie

Des membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne portent le corps d'Aysenur Ezgi Eygi, militante turco-américaine du Mouvement de solidarité internationale, lors d'une procession funéraire à Naplouse, en Cisjordanie, le 9 septembre 2024. (Crédit : Jaafar ASHTIYEH / AFP)
Des membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne portent le corps d'Aysenur Ezgi Eygi, militante turco-américaine du Mouvement de solidarité internationale, lors d'une procession funéraire à Naplouse, en Cisjordanie, le 9 septembre 2024. (Crédit : Jaafar ASHTIYEH / AFP)

L’Autorité palestinienne (AP) a organisé une procession funéraire lundi à Naplouse en Cisjordanie, en hommage à une militante américano-turque tuée par les forces israéliennes la semaine dernière lors d’une manifestation contre les implantations israéliennes.

Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée vendredi par balle à Beita, près de Naplouse.

Des centaines de personnes, dont des personnalités locales palestiniennes, ont participé à une cérémonie de recueillement en hommage à la militante, avant ses funérailles qui pourraient avoir lieu en Turquie.

Enveloppé dans un drapeau palestinien, le corps d’Aysenur Ezgi Eygi, dont le visage était couvert d’un keffieh noir et blanc, a été porté sur une civière par les forces de sécurité palestiniennes.

Au son du clairon, une couronne de fleurs a été déposée sur son corps, avant le départ du cortège parsemé de drapeaux pour une procession dans les rues de Naplouse.

« La Palestine se souviendra toujours de ton sacrifice et l’honorera », pouvait-on lire sur l’une des pancartes portées par des Palestiniens dans le cortège.

La militante était membre de l’organisation propalestinienne International Solidarity Movement (ISM).

Le bureau des droits de l’Homme des Nations unies a déclaré que les forces israéliennes avaient tué Eygi d’une « balle dans la tête ». Le maire de Beita et l’agence de presse palestinienne Wafa ont également indiqué qu’elle avait été tuée par des soldats israéliens.

L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu sur un « instigateur d’activités violentes » dans la zone de la manifestation et qu’elles « examinaient les informations selon lesquelles un ressortissant étranger a été tué à la suite de coups de feu ».

Les Nations unies ont déclaré qu’Eygi avait participé à une « manifestation pacifique contre la colonisation » à Beita, théâtre de manifestations hebdomadaires.

La Turquie a condamné sa mort, tandis que les États-Unis l’ont qualifiée de « tragique » et ont pressé leur allié Israël de mener une enquête.

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays ferait tout son possible « pour que la mort d’Aysenur Ezgi ne reste pas impunie ».

« Nous poursuivrons notre combat contre Israël au plus haut niveau en saisissant la Cour (internationale) de justice », a-t-il ajouté sans fournir davantage de précisions.

Le même jour, les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont dit attendre de la part des autorités israéliennes une enquête « transparente ».

« Nous nous efforçons de toute urgence d’obtenir davantage d’informations sur les circonstances de la mort » de la militante, a dit le porte-parole adjoint du département d’Etat, Vedant Patel, ajoutant qu’Israël s’était engagé à rendre publiques les conclusions de son enquête.

L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu dans le secteur de Beita et dit « examiner les informations selon lesquelles une ressortissante étrangère a été tuée ».

Aysenur Ezgi Eygi de Seattle, sur une photo non datée fournie le 6 septembre 2024. (Crédit : Famille Eygi/Mouvement de solidarité internationale via AP)

Mahmoud al-Aloul, un responsable du Fatah, le parti du président de l’AP Mahmoud Abbas, a évoqué lundi un désaccord entre les Etats-Unis et la Turquie sur « des détails » tels que l’endroit où elle sera enterrée.

« La Palestine serait honorée que la martyre soit enterrée ici », a-t-il dit.

Cependant, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Oncu Keceli, a déclaré que la Turquie s’efforçait de rapatrier la dépouille d’Eygi pour l’enterrer dans la ville de Didim, sur la côte égéenne, conformément aux souhaits de sa famille, mais « étant donné que le point de passage terrestre entre les territoires palestiniens et la Jordanie était fermé depuis dimanche, le ministère essayait de faire transporter le corps par avion directement en Turquie ».

Le poste-frontière a été fermé après une attaque terroriste au cours de laquelle un chauffeur de camion jordanien a ouvert le feu et tué trois civils israéliens. Le passage a ensuite été rouvert pour la circulation des piétons uniquement.

Des Palestiniens prient près du corps d’Aysenur Ezgi Eygi, militante turco-américaine du Mouvement de solidarité internationale, lors d’une procession funéraire à Naplouse, en Cisjordanie, le 9 septembre 2024. (Crédit : JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

Jonathan Pollak, un militant pacifiste israélien qui participait à la manifestation de vendredi au cours de laquelle Eygi a été tué, a déclaré que la fusillade s’est produite peu après que des dizaines de Palestiniens et de militants internationaux ont organisé une prière commune sur une colline située à l’extérieur de Beita et surplombant l’implantation israélienne d’Evyatar.

Les soldats ont encerclé la prière et des affrontements ont rapidement éclaté. Des Palestiniens ont jeté des pierres et les troupes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles, a indiqué Pollak.

Les manifestants et les activistes ont battu en retraite et les affrontements ont été maîtrisés, a-t-il déclaré. Il a ensuite vu deux soldats sur le toit d’une maison voisine pointer une arme dans la direction du groupe et tirer.

Il a déclaré avoir vu Eygi « allongé sur le sol, à côté d’un olivier, en train de se vider de son sang ».

Sa famille a accusé les forces israéliennes de l’avoir tuée et réclamé une « enquête indépendante ».

Interrogé sur l’éventualité d’une action des États-Unis à l’encontre d’Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré la semaine dernière : « Commençons par le commencement – découvrons exactement ce qui s’est passé et nous en tirerons les conclusions et les conséquences nécessaires ».

Des troupes à côté d’une rue défoncée dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, le 2 septembre 2024. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

La violence en Cisjordanie s’est intensifiée au cours de l’année écoulée, à la suite de l’attaque terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, au cours de laquelle quelque 1 200 personnes ont été massacrées et 251 ont été prises en otage.

Depuis le 7 octobre, 29 personnes, dont des membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tuées dans des attaques terroristes en Israël et en Cisjordanie. Six autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.

Depuis cette date, les troupes israéliennes ont arrêté quelque 5 000 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 000 affiliés au Hamas.

Selon le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, plus de 670 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période. Les forces israéliennes affirment que la grande majorité d’entre eux sont des hommes armés tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui se sont heurtés aux troupes ou des terroristes qui ont perpétré des attentats.

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