Eurovision : le bureau du Premier ministre endosse les coûts liés à la sécurité
Après des retards mettant en péril la tenue du concours, le bureau de Netanyahu a annoncé qu'il versera 1,5 million de shekels
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé lundi soir qu’il avait accepté de financer certains dispositifs sécuritaires pour l’Eurovision, quelques heures après que les organisateurs ont déclaré que des retards mettaient en doute la viabilité de l’événement.
La décision du directeur du bureau Yoav Horovitz devrait éviter une crise qui a conduit à l’interruption des préparations lundi. Le concours aura lieu dans deux mois à Tel Aviv.
Il manquait au budget 1,5 million de shekels que le ministère du Tourisme devait verser avant de se rétracter, selon la Douzième chaîne.
Le chantier de la salle qui doit accueillir le concours a été stoppé lundi après que le ministère de la Sécurité intérieure a indiqué que la police arrêtait ses inspections sur la sécurité de l’équipement.
En réponse à cette décision, John Ola Sans, le responsable de la télévision norvégienne, coordonnateur du projet, a rédigé un courrier ferme à Netanyahu, l’avertissant que ces retards pourraient mettre en péril l’événement dans son ensemble.
Israël s’attend à recevoir des dizaines de milliers de touristes pour ce concours, lors d’un événement qui se déroulera du 14 au 19 mai. Quelque 200 millions de téléspectateurs devraient également avoir les yeux rivés sur l’Etat hébreu par écrans interposés, et Israël a ainsi la chance de présenter un visage amical au reste du monde.
La chaîne publique israélienne Kan, partenaire dans la coordination de l’évènement, a salué le gouvernement pour ce financement, selon le quotidien financier Globes.
« Kan… continue de travailler sans relâche pour produire l’Eurovision et rattraper les retards de calendrier afin que tous puissent bénéficier d’un Eurovision digne de ce nom », a déclaré la chaîne dans un communiqué.
Le mois dernier, l’Union européenne de radio-diffusion a exhorté Netanyahu à s’assurer que le gouvernement prenne en charge les frais liés à la sécurité de l’événement et l’a accusé de revenir sur sa parole après qu’il a accepté d’en financer la sécurité.
La police n’avait pas connaissance de la décision du gouvernement de couvrir les frais relatifs à la sécurité lundi, ce qui a donné lieu à des interruptions dans les procédures concernées, ont indiqué les médias israéliens.
Dans une lettre adressée au ministre des communications Ayoub Kara, le PDG de Kan Eldad Koblen a prévenu que ces retards nuisaient à l’image publique d’Israël et coûtaient au pays près de 500 000 shekels par jour.
« A l’heure actuelle, il y a deux sociétés étrangères qui ont du personnel et du matériel sur place, et nous avons retardé leur travail de 24 heures », a déclaré Koblenz.
Il a ajouté que les retards de la police retardaient également tous les projets prévus sur la base du planning initial.
D’autres coûts concernent les frais d’attente des conteneurs et la main-d’oeuvre. Les frais financiers – comprenant l’hôtel, la restauration et le transport qui avaient été coordonnés au préalable – ont augmenté, a-t-il dit.
Ces retards ont également engendré l’annulation d’une journée de répétition et de contrats avec les photographes.
Une vidéo du site de l’Eurovision montre une salle caverneuse, vide mais emplie de grues de chantier et de rideaux.
Israël a remporté le concours de l’Eurovision pour la première fois en vingt ans l’an dernier, grâce à Netta Barzilai et son texte féministe « Toy ».
Cette victoire a donné à Israël le droit d’accueillir le concours, mais a également donné lieu à des mois de négociations sur le financement et la ville d’accueil.
L’organisation du concours devrait coûter à Israël 190 millions de shekels, selon les médias, mais devrait également faire gagner des millions de dollars grâce au tourisme et à une exposition médiatique sans précédent.
Une étude réalisée en 2001 par l’Université hébraïque sur les droits d’accueil d’Israël en 1999 a révélé que la tenue de cet événement en Israël présentait un léger avantage économique et qu’elle pourrait également susciter un développement économique limité plus tard.
« Accueillir avec succès un événement à forte intensité médiatique comme celui-ci génère un effet de démonstration et ouvre la porte à de futurs événements », ont écrit les auteurs Aliza Fleischer et Daniel Felsenstein.