« L’intégration des femmes dans l’armée est un complot gauchiste », l’ex-général s’excuse
Déferlement de condamnations pour Yiftach Ron-Tal, qui s'excuse, mais pour d'autres, "le rôle des femmes est d'être mères"
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Pendant un entretien diffusé dimanche à la radio, l’ancien général Yiftah Ron-Tal a affirmé qu’une récente proposition pour intégrer les femmes dans les brigades de tanks faisait partie d’un complot d’organisations d’extrême-gauche pour nuire à l’armée israélienne.
« Je pense qu’il y a des organisations [d’extrême-gauche] qui ont des intérêts particuliers derrière cela, qui utilisent ce processus, qui est censé être un processus démocratique et important pour produire plus de combattants pour Tsahal, afin d’affaiblir notre armée. C’est terrible. Je sais que c’est terrible ce que je dis », a déclaré Ron-Tal, qui dirige actuellement le Corporation électrique israélienne.
« Les gens qui mènent cela, désolé pour le terme, sont des monstres », a-t-il déclaré.
Rachel Azaria, députée du parti Koulanou qui défend une meilleure intégration des femmes dans l’armée, a trouvé l’accusation bizarre.
« Je ne sais même pas comment répondre à cela », a-t-elle déclaré par téléphone au Times of Israël.
Azaria a balayé l’accusation « infondée » de Ron-Tal et souligné qu’elle défendait la hausse du nombre de femmes dans les unités combattantes pour des raisons sionistes et pratiques.
« L’armée a besoin de bons soldats, et de soldats qui veulent servir. A présent, ce sont les femmes », a-t-elle déclaré, citant les forts niveaux de motivation retrouvés chez les soldates.
Quelques heures après avoir tenu ces propos, Ron-Tal a publié des excuses sur Facebook : « Je m’excuse du plus profond de mon cœur de ce qui a été compris de mes propos, lorsque j’ai dit des organisations de gauche sont derrière cela, afin d’affaiblir notre armée, et je suis convaincu au plus profond de mon cœur, que ces groupes voient et veulent ce qu’il y a de mieux pour l’armée et pour la sécurité de l’État. »
Dans sa publication, il a « identifé » Azaria et Michaeli, ainsi qu’Anat Saragusti, éminente journaliste féministe, et Ayelet Nahmias-Verbin, députée de l’Union sioniste, qui s’était adressée à Ron-Tal.
« J’ai contacté [Ron-Tal] en exigeant qu’il s’excuse immédiatement pour ce qu’il a dit sur les organisations de gauche, et notamment ses propos au suejt de l’intégration des femmes dans les forces armées, un sujet sur lequel j’ai avancé cette année », a écrit Nahmias-Verbin sur Facebook.
« Ron-Tal a présenté ses excuses et s’est expliqué. Les choses qu’il a dites étaient graves, mais lorsque quelqu’un s’excuse, je suis toujours à l’écoute. »
La question concernant l’autorisation octroyée au soldates de servir dans les unités combattantes a été soulevée à nouveau la semaine dernière, lorsqu’un brigadier général a révélé dans une réunion de la Commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, que l’armée était en train de réviser la permission faite aux femmes de servir dans les forces armées.
« Le rôle d’une femme est d’être une mère et de mettre des enfants au monde. »
Cette révélation a réveillé des vieilles discussions à propos de l’égalité des sexes au sein de l’armée. Des anciens généraux et militaires se sont exprimés sur le sujet.
Le brigadier général Avigdor Kahalani, célèbre commandant de la 7ème Brigade Armée à déclaré à Galey Israël que les tanks n’étaient pas un endroit pour les femmes.
« Le rôle d’une femme est d’être une mère et de mettre des enfants au monde », a-t-il déclaré.
« Après les traumatismes qu’une guerre peut causer, elle serait totalement différente », ajoute Kahalani.
Le rabbin Yisrael Weiss, ancien grand rabbin de l’armée a mis en garde contre la sexualité répréhensible qui pourrait avoir lieu si les équipages étaient mixtes.
Si les hommes et les femmes étaient amenés à servir dans le même tank, « un petit tankiste apparaîtrait neuf mois plus tard », a-t-il dit.
Cependant, le Brigadier Général Yigal Slovik, ancien chef des Forces armées, ne voit pas le problème à l’intégration des femmes dans les brigades blindées, après avoir enquêté sur la question au nom de l’armée.
« J’ai été voir la [marine américaine] avec un autre officier pour étudier la question, et nous sommes arrivés à la conclusion qu’en comparaison avec d’autres armées occidentales, nous sommes arriérés, et nous pouvons nous améliorer », dit-il à un journaliste de Yedioth Ahronoth dans une interview.
« Si une femme peut faire voler un avion, elle peut aussi être aux commandes d’un tank », conclut-il.