Experts : Tests sérologiques non fiables, l’immunité ne requiert pas d’anticorps
Le chef du service des maladies infectieuses du ministère de la Santé contre les tests sérologiques pour le "passeport vert", le corps lutte même après la disparition des anticorps
Un avis professionnel soumis au ministère de la Santé a recommandé de ne pas utiliser les tests d’anticorps COVID-19 pour déterminer si une personne est immunisée contre le coronavirus, affirmant que l’outil n’est pas assez fiable pour déterminer qui peut obtenir un « passeport vert » qui accorde des exemptions à certaines restrictions.
Les tests sérologiques, qui détectent les anticorps dans le sang des personnes qui se sont remises de la maladie ou qui ont été vaccinées, ont été précédemment présentés par le responsable de la lutte contre le coronavirus, Nachman Ash, comme une méthode clé pour déterminer qui est le moins susceptible d’être infecté ou de transmettre le virus.
Mais Tal Brosh, chef de l’unité des maladies infectieuses au centre médical Assuta à Ashdod et membre d’un comité conseillant le ministère de la Santé, a déposé un document avertissant que « selon les données connues aujourd’hui, les tests sérologiques ne sont pas un outil fiable ou valable pour déterminer le niveau de protection contre l’infection, ni après la guérison ni après avoir été vacciné ».
« Par conséquent, il n’est pas conseillé d’utiliser ces tests pour assurer le suivi des personnes ayant reçu un vaccin, sauf dans le cadre de la recherche médicale », ont écrit Brosh et son équipe, selon les médias israéliens mercredi.
Les experts ont fondé leur avis sur des études récentes montrant que si les anticorps COVID-19 s’estompent généralement en quatre à huit mois, l’organisme reste immunisé contre la réinfection dans la grande majorité des cas, ce qui signifie que le niveau d’anticorps ne permet pas de prédire avec précision si une personne est immunisée ou dans quelle mesure elle l’est.
« Nous n’avons pas de données indiquant que les niveaux d’anticorps testés par divers kits par les entreprises commerciales font la différence entre les personnes guéries qui sont immunisées et celles qui ne le sont pas », indique le document de Brosh, qui recommande de ne pas les utiliser pour toute décision politique.
Israël a déjà mené plusieurs enquêtes sur les anticorps comme outil statistique pour déterminer si le pays se rapproche de l’immunité collective. Les études récentes jettent un doute sérieux sur la validité des tests, même à des fins statistiques, puisque de nombreuses personnes immunisées contre le COVID-19 se révéleraient négatives.
Si le nouvel avis est accepté par le ministère de la Santé, les tests d’anticorps ne feront pas partie du dispositif du « passeport vert ».
S’exprimant sur la Douzième chaîne de télévision, M. Brosh a accusé les entreprises à l’origine des tests sérologiques d’avoir « induit le public en erreur ».
« Ces tests ont une certaine importance, mais pour l’instant nous n’avons pas de données confirmées nous permettant de nous fier à leurs résultats pour déterminer si une certaine personne est immunisée contre la COVID-19 », a-t-il déclaré. « Cet engouement pour les tests sérologiques pour voir si le vaccin fonctionne ou si un individu est guéri est complètement infondé et ne devrait pas être pratiqué ».