Israël en guerre - Jour 476

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Extradition de 2 membres de Lev Tahor du Guatemala vers les USA pour y être jugés

Les suspects du groupe juif extrémiste risquent la prison à vie pour des chefs d'accusation incluant un enlèvement international ; 2 autres membres doivent comparaître en justice

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Des membres de Lev Tahor se préparent à quitter leur enceinte dans l'est de Sarajevo, le 3 février 2022. (Crédit : Autorisation/Davorin Sekulic/Klix.ba)
Des membres de Lev Tahor se préparent à quitter leur enceinte dans l'est de Sarajevo, le 3 février 2022. (Crédit : Autorisation/Davorin Sekulic/Klix.ba)

NEW YORK – Deux membres importants de la secte juive extrémiste Lev Tahor ont été extradés du Guatemala vers les États-Unis pour être poursuivis dans une affaire d’enlèvement d’enfants dans laquelle une grande partie de la direction du groupe est impliquée.

Les frères Shmiel et Yakev Weingarten ont été extradés le mois dernier et ont comparu devant un juge fédéral américain à New York le 22 avril.

Ils ont comparu devant le juge Nelson S. Roman au tribunal fédéral du district sud de White Plains, dans l’État de New York, la semaine dernière. Ils sont détenus à la prison du comté de Westchester, située à proximité.

Ils ont insisté pour se représenter eux-mêmes au procès, au lieu d’avoir recours à un avocat commis d’office, malgré les avertissements répétés du juge, qui a estimé qu’il était « peu judicieux » d’agir ainsi, étant donné qu’aucun des deux n’a de formation ou d’expérience juridique. Ils ont demandé des ordinateurs portables en prison afin de préparer leur défense, d’après de récents documents judiciaires.

Les Weingarten doivent répondre d’un grand nombre d’accusations dont, entre autres, celles d’enlèvement international, d’association de malfaiteurs, d’identification illégale et de détournement de mineur.

Ils risquent une peine maximale d’emprisonnement à vie.

Un autre de leurs proches, Yoel Weingarten, toujours détenu au Guatemala, est en attente de son extradition vers les États-Unis. La secte s’était installée au Guatemala après avoir fui les autorités et la surveillance du gouvernement au Canada. Des publications locales ont indiqué cette semaine que les autorités guatémaltèques avaient approuvé son extradition.

Deux autres accusés dans cette affaire, les frères Matityahu et Mordechay Malka, ont été entendus la semaine dernière et doivent comparaître devant le tribunal mercredi. Les Malka sont déjà incarcérés aux États-Unis.

Le mois dernier, le tribunal a condamné le chef de la secte, Nachman Helbrans, à 12 ans d’emprisonnement pour six condamnations, notamment pour exploitation sexuelle d’enfants et enlèvement. Un autre accusé dans cette affaire, Mayer Rosner, a reçu la même peine.

Jeunes filles ultra orthodoxes portant des vêtements similaires aux filles de la secte Lev Tahor, marchant dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem. Illustration. (Crédit : Yaakov Naumi/Flash90)

L’affaire remonte à 2018, lors de l’enlèvement de deux frères et sœurs chez eux à New York.

Vers 2017, Helbrans avait organisé le « mariage » de sa nièce, avec un adulte du groupe. La fille avait 13 ans et le jeune homme 19, mais ils n’ont jamais été légalement mariés puisqu’une telle union aurait été illégale à la fois au Guatemala et aux États-Unis.

Le couple a ensuite « immédiatement entamé une relation sexuelle dans un but de procréation », conformément aux coutumes du groupe, a déclaré le ministère américain de la Justice dans un communiqué l’année dernière.

En 2018, craignant pour la sécurité de ses enfants, la mère de la jeune fille a fui le complexe du groupe au Guatemala pour rejoindre les États-Unis. Un tribunal de Brooklyn lui a accordé la garde exclusive des enfants, et a interdit à leur père, un dirigeant de Lev Tahor, toute communication avec eux.

Suite à quoi, Helbrans et Rosner ont élaboré un plan pour ramener la jeune fille, alors âgée de 14 ans, à son mari, âgé de 20 ans. Ils l’ont enlevée en décembre 2018, ainsi que son frère de 12 ans, dans le village de Woodridge, dans le nord de l’État de New York. Ils ont fait passer de manière clandestine la frontière américaine aux deux enfants pour les emmener au Mexique afin de réunir la fille avec son « mari » adulte.

Pour mettre leur plan à exécution, ils ont utilisé des déguisements, des pseudonymes, des téléphones abandonnés, de faux documents de voyage et des logiciels cryptés, selon le document.

Les enfants ont été retrouvés au Mexique, et les ravisseurs arrêtés, après trois semaines de recherches impliquant des centaines de membres des forces de l’ordre, et renvoyés à New York.

Trois mois plus tard, Lev Tahor aurait tenté d’enlever la jeune fille une deuxième fois. Lors de cet incident, Matityau Malka aurait approché la jeune fille à Brooklyn à plusieurs reprises et lui aurait donné des téléphones portables pour communiquer avec les kidnappeurs, selon des documents judiciaires.

La jeune fille aurait utilisé ces téléphones pour communiquer avec Yakev Weingarten, qui a pris la tête de la communauté après l’incarcération de Helbrans. Les documents affirment que Matityau Malka était en contact avec Helbrans pendant qu’il était en prison à cette époque.

Yakev Weingarten a également menacé la mère à peu près à la même époque, et Helbrans l’a menacée depuis la prison en mars 2019, selon un document du procureur américain déposé auprès du ministère de la Justice et daté de dimanche.

La mère de la jeune fille est la sœur de Helbrans et a plaidé pour l’indulgence envers lui, disant qu’elle lui a pardonné et qu’il a besoin de thérapie et de traitement, pas de punition.

Matityau Malka a également rendu visite à Helbrans en prison à plusieurs reprises avant la tentative d’enlèvement de mars 2019, selon les documents judiciaires.

En mars 2021, un autre co-conspirateur non identifié aurait de nouveau approché les mineurs à New York pour une nouvelle tentative d’enlèvement. Le suspect avait des billets de bus pour la Géorgie, des téléphones portables, des vêtements pour enfants et des certificats de naissance frauduleux, selon les documents judiciaires. Le suspect est retourné au Guatemala plus tard ce même mois.

Les accusés affirment que la mère a retiré à tort les enfants de la communauté de Lev Tahor, qu’ils tentaient de les sauver et qu’ils sont confrontés à des persécutions religieuses.

Selon les procureurs, Lev Tahor compterait environ 250 membres.

Un groupe d’opposants, Lev Tahor Survivors, a estimé que le nombre de membres de la secte se situerait plutôt entre 300 et 350. Le groupe est actuellement dispersé, certains membres se trouvant au Guatemala, d’autres en Macédoine et aux États-Unis.

Un membre du groupe d’opposition a déclaré au Times of Israel que selon lui, Lev Tahor est dirigé par quelques 15 à 20 « personnes abusives » et que les autres sont détenues contre leur gré.

De nombreux activistes de lu groupe d’opposants sont issus de communautés juives religieuses, qui ont également accueilli certains membres de Lev Tahor ayant fui le groupe.

Lev Tahor, une secte ultra-orthodoxe extrémiste, a été fondée par le père de Helbrans, le rabbin Shlomo Helbrans, à Jérusalem dans les années 1980. Le groupe a fui au Canada, puis au Guatemala en 2014, après avoir fait l’objet d’une surveillance intense de la part des autorités canadiennes pour des allégations de maltraitance et de mariage d’enfants.

Le plus jeune des Helbrans a pris les rênes du groupe en 2017, lorsque son père s’est noyé au Mexique dans des circonstances mystérieuses.

Le nom du groupe signifie « cœur pur » en hébreu.

Les mouvements, les machinations et les plans de Lev Tahor sont tous obscurs. Plusieurs dizaines de membres du groupe ont été observé circulant dans les Balkans au cours des derniers mois. Certains membres du groupe antisioniste auraient demandé l’asile politique en Iran en 2018. Des documents présentés à un tribunal fédéral américain en 2019 montrent que les dirigeants de la secte ont prêté serment d’allégeance au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Le groupe a été décrit comme une secte et comme les  » talibans juifs « , car les femmes et les filles âgées de plus de 3 ans doivent s’habiller de longues robes noires couvrant tout leur corps, ne laissant que leur visage exposé. Les hommes passent la plupart de leurs journées à prier et à étudier des portions spécifiques de la Torah. Le groupe adhère à une lecture extrême et idiosyncrasique des lois diététiques casher.

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