Farhan al-Qadi raconte à l’ex-maire de Rahat les détails de ses 326 jours de captivité
Selon Ata Abu Madighem, l'otage secouru « a de nombreux [terribles] souvenirs » et ses ravisseurs « l'ont traité comme un Israélien à tous égards »
Un ancien maire de Rahat a révélé que l’otage libéré Farhan al-Qadi lui avait confié qu’un de ses co-otages était mort à ses côtés à Gaza, alors que des détails commencent à émerger sur les plus de dix mois qu’il a passés en captivité dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, à la suite de son sauvetage mardi par les forces spéciales israéliennes.
L’information n’a pas encore été vérifiée et ni l’armée israélienne ni le Forum des familles d’otages n’ont fait de commentaires.
S’adressant à la presse, Ata Abu Madighem a indiqué qu’il avait rencontré l’otage secouru à l’hôpital Soroka de Beer Sheva et que celui-ci lui avait raconté que l’un des otages, qui était avec lui depuis deux mois, était mort à ses côtés, a rapporté la Douzième chaîne.
« Cette histoire lui a brisé le cœur. Il a beaucoup de [très mauvais] souvenirs. Mais il parle surtout de son sauvetage et de sa libération. »
Abou Madighem, qui s’est exprimé sur la chaîne publique Kan, a précisé que l’otage décédé était Juif.
Il a ajouté qu’il n’était pas autorisé à donner plus de détails.
L’ancien maire a également indiqué qu’al-Qadi lui avait dit que ses ravisseurs ne lui avaient accordé aucun traitement spécial en tant que musulman. « Ils l’ont traité comme un Israélien à tous égards », a affirmé l’ancien maire. Tout au long de sa détention, « il a à peine vu le soleil ».
Al-Qadi, 52 ans, originaire d’une communauté bédouine près de la ville de Rahat, dans le sud du pays, travaillait comme garde dans une usine d’emballage du kibboutz Magen, situé à environ 5 kilomètres de la frontière de Gaza, lorsqu’il a été kidnappé par des terroristes du Hamas près de la communauté voisine de Mivtahim.
La nouvelle de son sauvetage par les troupes de Tsahal a provoqué une onde de joie au sein de la famille al-Qadi, qui compte deux femmes et onze enfants. Son frère et d’autres membres de sa famille se sont précipités à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, où il a été transféré après son extraction de Gaza.
L’hôpital a indiqué que, bien qu’al-Qadi semble en bonne santé, des examens complémentaires seront nécessaires pour évaluer pleinement son état.
Retrouvé par les troupes israéliennes dans un tunnel au sud de Gaza, seul et sans ses ravisseurs ni autres otages, al-Qadi est le huitième otage secouru vivant depuis le début de la guerre, et le premier à avoir été retrouvé sous terre. Les responsables militaires ont précisé que la libération des autres otages, y compris les dépouilles des 34 otages dont la mort a été confirmée par Tsahal, nécessitera probablement un accord d’échange avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Le maire de Rahat, Talal al-Kerawi, qui a rendu visite à al-Qadi à Soroka, a déclaré que son sauvetage pourrait offrir une lueur d’espoir à ceux dont les proches sont encore captifs du Hamas à Gaza.
« Nous sommes tous ravis ; tout le monde en Israël se réjouit du retour de Farhan », a-t-il déclaré. « Bien qu’il ait passé beaucoup de temps sous terre, il commence à revoir la lumière et le soleil, ce qui lui redonne espoir. »
Al-Qadi a raconté à al-Kerawi qu’il avait vécu dans des « conditions extrêmement difficiles » pendant ses dix mois et demi de captivité, mais il a ajouté au maire que « ce qui compte aujourd’hui, c’est que je suis debout sur mes deux pieds ».
Selon la presse israélienne, Al-Qadi aurait confié à d’autres personnes que ses ravisseurs se seraient enfuis à l’approche des troupes, mais qu’il aurait eu peur de bouger craignant de marcher sur une mine ou autre explosifs piégé.
Il a également indiqué avoir consommé principalement du pain durant sa captivité et avoir perdu du poids au cours des 326 jours depuis son enlèvement.
Lors d’un appel avec le président Isaac Herzog, al-Qadi a félicité Israël et Tsahal de l’avoir libéré, mais lui a également dit que « des gens souffrent là-bas, à chaque minute… Faites tout ce que vous pouvez pour ramener les gens chez eux ».
« Les gens souffrent, ils souffrent, vous ne pouvez pas l’imaginer », a-t-il ajouté.
Al-Qadi a aussi partagé avec Herzog le moment où il a été retrouvé.
« Quand j’ai entendu de l’hébreu derrière la porte, je n’en croyais pas mes oreilles. Je n’y croyais pas. »
Selon un reportage non vérifié de la Douzième chaîne, les responsables israéliens estiment que le Hamas pourrait avoir perdu le contact avec certains otages et que le groupe terroriste essaie actuellement de mieux comprendre la situation.
Plus tôt, des sources militaires ont clarifié qu’al-Qadi n’avait pas été trouvé par les forces spéciales israéliennes « par hasard », comme le prétendent certains médias, mais qu’il n’y avait pas eu d’opération spécifique planifiée pour sa libération.
Tsahal menait des opérations depuis plusieurs jours dans une zone du sud de la bande de Gaza, en supposant que des otages pouvaient y être détenus. Les commandos de la Shayetet 13 et les agents du Shin Bet ont méthodiquement exploré un complexe de tunnels dans la région, où ils ont découvert al-Qadi.
D’après Tsahal, al-Qadi n’a pas passé l’intégralité de ses dix mois de captivité dans ce tunnel, mais aurait été déplacé à plusieurs reprises.
Les troupes ont interrogé al-Qadi après sa libération dans l’espoir qu’il puisse fournir des renseignements sur d’autres otages potentiels dans la région.
Après le sauvetage de mardi, 104 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les dépouilles de 34 d’entre eux dont la mort a été confirmée par Tsahal. Une trêve d’une semaine, fin novembre, avait permis la libération de 105 civils détenus par le Hamas, et quatre otages ont été libérées avant cela.
Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 30 otages ont également été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les dépouilles de deux soldats de Tsahal tués en 2014