Netanyahu dénonce les médias et dit qu’il œuvrera pour tout Israël
Le Premier ministre a assuré que de "nombreux" dirigeants arabes l'ont félicité sans préciser davantage
Célébrant la victoire électorale de son parti un jour mardi, soit un jour avant d’être chargé de former le nouveau gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu s’en est pris aux médias mardi et a assuré que les liens avec le monde arabe étaient toujours solides.
Devant une foule en liesse, Benjamin Netanyahu a vivement attaqué l’analyste de la Douzième chaîne Amnon Abramovich, qui avait plaisanté vendredi que si le futur nouveau Premier ministre nommait le député Likud Yariv Levin au poste de ministre de la Justice, cela ajouterait une année de plus à sa peine dans les affaires de corruption pesant sur lui. Le président du Likud risque une mise en examen dans les prochains mois dans trois affaires distinctes, selon l’issue de futures auditions.
Il a toujours niées ces allégations, qu’il a mises sur le compte d’une chasse aux sorcières politique impliquant la gauche, les médias et la police faisant un procureur général faible, destinée à le chasser du pouvoir.
Yariv Levin fait figure de favori pour remplacer Ayelet Shaked au ministère de la Justice. Comme elle, Levin s’est exprimé en faveur d’une limitation du pouvoir de la Cour suprême et de son rôle de contre-pouvoir de la législature.
Après les vives réactions suscitées, l’analyste Abramovich a fait savoir que ses remarques étaient une plaisanterie, mais Benjamin Netanyahu les a qualifiées de menace contre lui mardi soir.
Journaliste et commentateur politique reconnu ayant couvert les enquêtes criminelles visant le Premier ministre, il s’est attiré les critiques constantes de Benjamin Netanyahu et ses partisans.
Ce dernier a plusieurs fois pesté contre les médias, qu’il décrit comme de gauche et hostiles. Ce fut le cas encore mardi lorsqu’il s’en est pris au site d’informations Ynet, le qualifiant de site mensonger encourageant des « enquêtes futiles » contre lui après que le site a rapporté que la police avait ouvert une enquête préliminaire au sujet d’un accord actionnarial avec son cousin il y a dix ans.
« Nous préserverons la démocratie », a promis le président du Likud lors de l’événement de victoire mardi soir. « Je dois le dire, car certains n’ont pas compris les conséquences de la démocratie. J’ai regardé la télévision pendant le week-end et j’ai cru avoir mal entendu. Des analystes étaient assis dans un studio et m’ont explicitement menacé, que je paierai personnellement le prix. »
« Je n’ai pas peur des menaces ni des médias », a-t-il assuré.
Il a, par ailleurs, assuré que de « nombreux » dirigeants arabes l’avaient félicité, sans préciser davantage.
Le président Reuven Rivlin devrait confier mercredi la tâche de la formation du gouvernement à Netanyahu, après les recommandations des représentants des partis lors des consultations de rigueur avec le président.
« Je veux que l’ensemble de la société israélienne, juifs comme non-juifs, fassent partie de l’exemple de succès qu’est l’État d’Israël », a-t-il clamé aux côtés de son épouse Sara et devant des milliers de partisans réunis au Centre de convention international de Jérusalem.
Benjamin Netanyahu a quitté tôt l’événement pour aller rendre visite à son fils Avner, qui a été hospitalisé mardi soir car il ne se sentait pas très bien, d’après un porte-parole de la famille.
Avner Netanyahu a subi des examens de routine, et son état est bon, a précisé le porte-parole.
Comme l’a rapporté le site Walla, le Likud de Benjamin Netanyahu devrait entamer les négociations de coalition avec les représentants des partis de droite et ultra-orthodoxes dès jeudi.
Les résultats définitifs du scrutin législatif ont été publiés mardi soir par la Commission centrale électorale et seront présentés au président Rivlin, qui rencontrera ensuite Benjamin Netanyahu.
Le Premier ministre devrait être en mesure de bâtir une coalition de 65 sièges composée du Likud (35 sièges), le Shas ultra-orthodoxe (8 sièges), Yahadout Hatorah (8 sièges), l’Union des partis de droite (5 sièges), Yisrael Beytenu (5) et Koulanou (4).
Une fois que le chef de l’État aura fait son choix, Netanyahu aura 28 jours pour former un gouvernement, avec une extension possible de deux semaines accordée à la discrétion de Reuven Rivlin.