France : un élu appelle Israël à laisser les Chrétiens de Gaza voyager pour Noël
Le président du groupe LR au Sénat, demande aux autorités israéliennes de permettre aux Chrétiens de Gaza d’accéder aux villes saintes à Noël
Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, a adressé cette semaine une lettre à Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël en France, dans laquelle il a demandé aux autorités israéliennes de permettre aux chrétiens de Gaza d’accéder aux villes saintes à Noël.
« Je souhaitais vous faire part de notre vive indignation à l’égard de la décision prise par les autorités israéliennes d’interdire l’accès aux villes saintes de Bethléem et de Jérusalem aux Chrétiens de la bande de Gaza en cette période particulière des fêtes de Noël », a-t-il écrit.
Le sénateur vendéen a écrit cette lettre en sa qualité de membre du groupe de liaison, de réflexion, de vigilance et de solidarité avec les Chrétiens, les minorités au Moyen-Orient et les Kurdes.
Elle faisait suite à la décision israélienne plus tôt ce mois-ci de ne pas autoriser les Chrétiens de la bande de Gaza à se rendre en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est pour Noël.
Le Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT) avait ainsi cité des raisons sécuritaires.
Bruno Retailleau a considéré que la décision israélienne « constituait une entrave à la liberté du culte » et risquerait de « compromettre les efforts en faveur d’une coexistence pacifique des trois religions monothéistes à Jérusalem ».
« Si nous comprenons qu’Israël prenne toutes les dispositions propres à assurer sa sécurité, nous appelons les autorités israéliennes à reconsidérer leur décision », a-t-il ajouté sur Twitter.
Des autorisations seront en revanche émises en faveur des résidents de l’enclave désireux de se rendre à l’étranger pendant la principale fête chrétienne. Sur les 950 émises, seules 100 auraient été approuvées selon le journal Haaretz. Les résidents de Gaza qui en bénéficient pourront ainsi voyager vers la Jordanie depuis le poste-frontière d’Allenby.
Près d’un millier de chrétiens vivent à Gaza aux côtés de deux millions de musulmans et leur nombre baisse de manière constante.
L’ONG de gauche Gisha a fustigé l’interdiction, la qualifiant de « violation extrême à la liberté de mouvement ».
Les hauts-responsables chrétiens ont indiqué avoir fait appel auprès des autorités israéliennes de cette décision qu’ils ont condamnée.
« Les autres personnes du monde entier ont la permission de se rendre à Bethléem. Nous pensons que les Chrétiens de Gaza doivent, eux aussi, jouir de ce droit », a commenté Wadie Abu Nassar, conseiller des autorités locales de l’Eglise, des propos repris par Reuters.
Israël restreint les entrées et les sorties dans et depuis la bande de Gaza comme mesure visant à isoler et à affaiblir ses dirigeants du groupe terroriste du Hamas, qui ont juré la destruction de l’Etat juif.
Aux côtés de l’Egypte, Israël maintient un blocus du territoire depuis que le Hamas s’est emparé, lors d’un coup d’Etat en 2007, de l’enclave côtière qui se trouvait sous la gouvernance de l’Autorité palestinienne, pour empêcher le Hamas d’importer des armes ou des matériaux permettant d’en fabriquer.
Depuis, le Hamas et l’Etat juif ont combattu trois guerres et les terroristes de la bande ont lancé des dizaines de milliers de roquettes vers les villes et communautés israéliennes.
Israël avait justifié les interdictions de voyage décidées à l’encontre des Palestiniens par le passé en évoquant des permis de séjours à court-terme qui s’étaient prolongés illégalement.
Ces dernières années, des membres de la communauté avaient eu l’autorisation de rendre visite à leurs familles en Israël et en Cisjordanie et de se rendre dans des villes saintes chrétiennes comme Nazareth, Bethléem ou Jérusalem. L’année dernière, 700 autorisations avaient été données.
La plus grande partie de la Cisjordanie est contrôlée par l’Autorité palestinienne et son mouvement du Fatah, adversaire politique du Hamas.