Gene Simmons veut faire vibrer les mémoriaux de la Shoah avec un concert « Never Again »
Le chanteur de Kiss a déclaré lors de la commémoration "ennuyeuse" de l'ONU que la communauté juive devait impliquer davantage de groupes dans les activités de commémoration
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
NATIONS UNIES – Gene Simmons, le bassiste et co-chanteur du groupe de rock emblématique Kiss, a appelé à élargir l’identification à la Shoah au-delà de la communauté juive lors d’un événement organisé jeudi aux Nations unies pour commémorer le génocide.
La mère de Simmons a survécu aux camps de la mort nazis alors qu’elle était adolescente, puis s’est installée en Israël après la guerre. Né Chaïm Weitz à Haïfa, Simmons a déménagé aux États-Unis lorsqu’il était enfant. Il s’identifie comme Israélien et reste impliqué dans la défense de la cause israélienne.
Le rocker a critiqué un événement auquel il a assisté, la veille de la Journée internationale de commémoration de la Shoah, au siège de l’ONU à New York, avec l’envoyé israélien aux Nations unies, Gilad Erdan, le président de Yad Vashem, Dani Dayan, et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
« La cérémonie était bien intentionnée mais ennuyeuse », a déclaré Simmons, appelant la communauté juive à impliquer d’autres groupes dans la sensibilisation et les activités liées à la Shoah.
« Nous devons relier la Shoah à toute la haine qui se manifeste dans le monde entier tout au long de l’Histoire », a-t-il déclaré au Times of Israel en marge de l’événement, suggérant un événement musical multi-ethnique.
« Personne ne veut se faire sermonner. Il faut organiser des événements de commémoration de la Shoah, des concerts, de la musique, un festival de musique ‘Plus jamais ça’ – excellente idée – où des gens de toutes les nationalités, de toutes les croyances, de toutes les religions, de toutes les couleurs de peau se réunissent », a-t-il dit. « Vous achetez un billet, et il sera reversé à des associations caritatives, et bien sûr à Yad Vashem et à d’autres organisations pour essayer de mettre fin à cette haine. »
« Nous devrions avoir U2 – des gens qui ont un impact », a-t-il dit. « Qui le dit est beaucoup plus important que ce qu’ils disent. »
Il a également relié la Shoah à d’autres expressions de haine et de discrimination, notamment la guerre en Ukraine. De nombreux groupes juifs décrivent la Shoah comme un événement singulier – par sa portée et son intention – et ont rejeté les comparaisons avec d’autres tragédies. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’était attiré les foudres de certains membres de la Knesset l’année dernière pour avoir comparé l’invasion russe au génocide nazi.
« Vous devez relier l’histoire de l’Ukraine à la Shoah et à tous les peuples et couleurs, sinon ils ne s’en soucieront pas », a déclaré Simmons. « Demandez à un représentant arménien de dire : ‘Je vis et ressens la douleur de la Shoah parce que nous, les Arméniens, avons perdu un million d’hommes, de femmes et d’enfants aux mains des Turcs ». »
« Lorsque Martin Luther King a marché à Birmingham, à côté de lui se trouvait un rabbin [Abraham Joshua Heschel] », a déclaré Simmons. « Si vous ignorez la haine de quelqu’un qui est différent de vous, devinez quoi ? Vous serez le prochain. Nous devons donc veiller les uns sur les autres, partager la douleur. La Shoah n’est pas exclusive aux Juifs. »
Au cours de l’événement de jeudi à l’ONU, António Guterres a visité une exposition de Yad Vashem, intitulée « Le Livre des noms« , aux côtés d’Erdan et de Dayan.
L’œuvre contient 4,8 millions de noms sur les 6 millions de morts que les chercheurs de Yad Vashem ont identifiés, ainsi que des pages blanches symbolisant les noms des victimes qui n’ont pas encore été nommées.
L’Assemblée générale des Nations unies a prévu d’organiser une autre cérémonie commémorative vendredi, à laquelle le survivant de la Shoah hollandais, Jacques Grishaver, va s’exprimer.