Gene Wilder, géant de la comédie américaine, est mort à 83 ans
Né Jerome Silberman à Milwaukee dans le Wisconsin, il était le fils d'un émigré juif russe qui importait de l'alcool et d'une mère d'origine russe née dans l'Illinois
L’acteur américain Gene Wilder, inoubliable interprète de « Willy Wonka » et pilier des comédies débridées de Mel Brooks, est décédé lundi à 83 ans.
Gene Wilder, dont la chevelure bouclée abondante et de grands yeux bleu écarquillés rendaient son visage reconnaissable entre tous, est décédé des suites de la maladie d’Alzheimer à Stamford dans le Connecticut, a annoncé son neveu Jordan Walker-Pearlman, réalisateur.
Dans un communiqué, il a précisé que son oncle souffrait de cette pathologie depuis trois ans et avait « fait le choix de garder le secret ». Cette décision « n’était pas de la vanité », a-t-il assuré, mais il l’a prise pour « protéger » le sourire des enfants qui le croisaient en évitant qu’un adulte ne mentionne sa maladie.
« Il ne pouvait supporter l’idée d’un sourire de moins dans le monde », a poursuivi M. Walker-Pearlman.
Il a raconté que lorsque son oncle a poussé son dernier soupir, s’est élevée dans la pièce l’une de ses chansons préférées : « Somewhere over the rainbow », interprétée par Ella Fitzgerald, qu’il a rencontrée. La liste de musique était aléatoire, a-t-il précisé.
Gene Wilder avait été nommé deux fois aux Oscars pour son rôle dans « Les Producteurs » (1968) et pour avoir co-écrit le scénario de la parodie hilarante du film d’horreur à la mode des années 1930 « Frankenstein Junior » (1974), deux films de Mel Brooks dont il était un acteur fétiche.
Magie
Sa prestation dans « Le shérif est en prison » (1974), également réalisé par Mel Brooks, avait été particulièrement saluée et le film avait rencontré un vif succès au box-office.
Cette satire du far-west et du racisme au quotidien dans laquelle le héros est un shérif noir est truffée de gags et fait souvent partie des listes des dix meilleures comédies de tous les temps dressées par des critiques.
« Gene Wilder – L’un des vrais grands talents de notre époque. Il a gratifié de sa magie tous les films que nous avons faits et il m’a gratifié de son amitié », a tweeté Mel Brooks, après l’annonce du décès.
Les deux hommes avaient été présentés par Anne Bancroft, co-star de Wilder à Broadway dans les années 1960 et qui a épousé Mel Brooks par la suite. Lors de cette rencontre, le réalisateur avait montré à Gene Wilder un scénario non finalisé intitulé « Printemps pour Hitler », devenu ensuite « Les Producteurs ».
Gene Wilder-One of the truly great talents of our time. He blessed every film we did with his magic & he blessed me with his friendship.
— Mel Brooks (@MelBrooks) August 29, 2016
Mais il a acquis une renommée internationale grâce à son incarnation de l’excentrique propriétaire d’usine Willy Wonka dans une adaptation de 1971 du roman de Roald Dahl « Charlie et la chocolaterie » (1964).
L’acteur figurait également à l’affiche de la comédie « Transamerica Express » (1976) d’Arthur Hiller, aux côtés de Richard Pryor, ainsi que de « Faut s’faire la malle » (1980) de Sidney Poitier.
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Son dernier grand rôle remontait à la fin des années 1990, dans une version pour la télévision d' »Alice au pays des merveilles » où jouaient également Ben Kingsley et Martin Short.
Né Jerome Silberman à Milwaukee dans le Wisconsin, il était le fils d’un émigré juif russe qui importait de l’alcool et d’une mère d’origine russe née dans l’Illinois.
Il a passé sa jeunesse à tenter de divertir sa mère souffrante après un malaise cardiaque lorsqu’il avait six ans. Elle est décédée 17 ans plus tard.
Gene Wilder s’est pris d’affection pour le théâtre en jouant au lycée dans une adaptation de la pièce d’Arthur Miller « Mort d’un commis voyageur », et a été diplômé de théâtre à l’Université de l’Iowa.
Après avoir étudié à la Old Vic School à Bristol en Angleterre, où il est devenu un talentueux escrimeur, il était rentré aux Etats-Unis et avait passé quelque temps dans l’armée.
Il a ensuite changé son nom et intégré le célèbre Actor’s Studio avec Lee Strasberg.
Son premier emploi d’acteur date de 1961 pour « Roots » d’Arnold Wesker, une pièce du programme non officiel de Broadway. Et, six ans plus tard, il a décroché son premier rôle au cinéma dans « Bonnie et Clyde » d’Arthur Penn, où il incarnait Eugene Grizzard (le fossoyeur kidnappé).
Marié quatre fois, il avait été soigné pour un lymphome en 2000.
https://youtu.be/cFvrvtH0psI