« Génocide » à Gaza : Des manifestations pro-Israël et pro-Palestiniens à La Haye
Pretoria a déposé une requête au nom des Palestiniens dont des dizaines se sont rassemblés à Ramallah pour remercier l'Afrique du Sud

LA HAYE – ce sont plusieurs centaines de personnes qui sont venues pour un rassemblement de solidarité avec Israël et pour défiler au cours d’une matinée glacée à La Haye, aux Pays-Bas, avant le lancement d’une procédure initiée par l’Afrique du sud contre Israël, qui est accusé de génocide contre les Palestiniens dans le cadre de la guerre en cours à Gaza devant la Cour internationale de Justice.
Les soutiens de l’État juif, avec parmi eux des activistes des organisations sionistes chrétiennes ainsi que des membres des communautés juives locales, partiront d’un point central de La Haye et ils marcheront vers la Cour internationale de Justice, où ils manifesteront devant une exposition consacrée à la situation critique des otages israéliens actuellement maintenus en captivité par le groupe terroriste du Hamas, dans la bande de Gaza.
Raul Berghaus, un activiste d’Amsterdam, insiste sur le fait qu’Israël ne se rend pas coupable de génocide au sein de l’enclave côtière, déclarant que si l’une des parties au conflit actuel a perpétré un tel crime, c’est bien le Hamas.
« Israël a le droit de se défendre et je pense que malheureusement, le seul moyen de le faire est de faire précisément ce qui est en train de se passer », s’exclame Berghaus. « Israël est le seul pays qui avertit les civils en leur demandant de partir parce qu’il doit faire son travail ».

La guerre a été entraînée par le massacre commis par le groupe terroriste du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre. Les hommes armés avaient tué environ 1 200 personnes et kidnappé 240 personnes, prises en otage dans la bande.
L’audience, à la Cour internationale de Justice, a débuté à dix heures du matin, heure locale.
Des dizaines d’activistes pro-palestiniens se sont, eux aussi, regroupés à La Haye avant cette audience. Un grand nombre ont brandi le drapeau palestinien, appelant au cessez-le-feu.
This is the scene outside the international court of justice in The Hague as it prepares the international court of justice (ICJ) to hear arguments alleging that Israel is committing genocide in Gaza pic.twitter.com/sTCHTabOaN
— Haroon Siddique (@Haroon_Siddique) January 11, 2024
La veille, plusieurs dizaines de Palestiniens se sont rassemblés mercredi à Ramallah, en Cisjordanie, afin de « remercier » l’Afrique du Sud pour sa requête déposée devant la Cour internationale de justice.
« Nous sentons que l’Afrique du Sud entend notre coeur, entend notre douleur », a dit à la foule le maire de Ramallah, Issa Kassis, devant une statue de 6 mètres de Nelson Mandela offerte en 2016 par la municipalité de Johannesbourg (Afrique du Sud).
Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et sud-africains, et des pancartes « Merci l’Afrique du Sud » et « Stop au génocide ».
« Le message est de rappeler que nous sommes pour toujours des amis de la Palestine (…), et de dire que la Palestine n’est pas seule », a expliqué à l’AFP le conseiller politique de la représentation de l’Afrique du Sud en Cisjordanie, Mvuyo Mhangwane, après son discours devant les manifestants.
« Nous devons toujours nous rappeler que nous ne pouvons pas être libres tant que la Palestine n’est pas libre », a-t-il ajouté.
Une référence directe à Nelson Mandela qui avait affirmé que la liberté de l’Afrique du Sud serait « incomplète sans la liberté des Palestiniens ».

Israël et l’Afrique du Sud s’affrontent jeudi devant la plus haute juridiction de l’ONU, après que Pretoria a accusé Israël d' »actes génocidaires » à Gaza, accusations qualifiées par les Israéliens de « diffamation sanglante ».
Dans une requête de 84 pages adressée à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, l’Afrique du Sud exhorte les juges à ordonner d’urgence à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza.
Pretoria estime qu’Israël « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ».
Israël a réagi avec véhémence à ces propos, qualifiés de « diffamation sanglante absurde » par le porte-parole du gouvernement, Eylon Levy.