Hamas : Le chef de la police et son adjoint tués lors d’une frappe sur une zone humanitaire de Gaza
Tsahal confirme avoir éliminé Hussam Shahwan, l'accusant de terroriser les Gazaouis et de planifier des attaques contre Israël, mais n'a pas mentionné Mahmoud Salah
Une frappe aérienne israélienne sur un camp de tentes du centre de Gaza a tué le chef de la police du Hamas dans l’enclave, ainsi que son adjoint et plusieurs autres personnes, dont des enfants, a déclaré jeudi le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Le chef de la police, Mahmoud Salah, et son adjoint, Hussam Shahwan, ont été éliminés lors d’une frappe dans le secteur d’al-Mawasi, à l’intérieur de la zone humanitaire désignée par l’armée israélienne à l’ouest de Khan Younès, a déclaré le Hamas. Les secouristes ont fait état de onze morts dans cette frappe.
Tsahal a confirmé avoir tué Shahwan, l’accusant de s’être « caché sous la protection de la population civile dans la zone humanitaire de Khan Younès ». L’armée n’a pas mentionné Salah.
Tsahal a identifié Shahwan comme ayant servi en tant que chef de la sécurité interne du Hamas, et a déclaré qu’il était responsable de « graves violations des droits de l’homme » des civils gazaouis, y compris des « interrogatoires violents », ainsi que de la participation à la planification d’attaques contre les troupes israéliennes.
L’armée a précisé qu’elle avait pris des mesures avant la frappe pour limiter les atteintes aux civils, accusant le Hamas « d’exploiter cruellement les abris civils, les bâtiments civils et la population civile en tant que boucliers humains ».
Le ministère de l’Intérieur, dirigé par le Hamas, a condamné l’assassinat des deux policiers, déclarant « qu’ils accomplissaient leur devoir humanitaire et national au service de notre peuple ».
« En commettant cet assassinat, l’occupation [Israël] continue de répandre le chaos dans la bande de Gaza et d’aggraver les souffrances humaines des citoyens », a déclaré le ministère, ajoutant que « les forces de police sont une force de protection civile qui s’efforce de fournir des services aux citoyens ». Le ministère a indiqué que Salah avait passé 30 ans dans la police et qu’il avait été nommé chef de la police il y a six ans.
Les secouristes de l’enclave gouvernée par le Hamas ont affirmé que onze personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées lors de la frappe et que quinze autres avaient été blessées.
« Onze personnes sont mortes en martyrs, dont trois enfants et deux femmes, et quinze ont été blessées après que l’aviation d’occupation a bombardé une tente abritant des personnes déplacées dans la zone d’Al-Mawasi, à l’ouest de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza », a déclaré l’agence de défense civile de Gaza dans un communiqué.
Mercredi, le ministre de la Défense, Israel Katz, a menacé le Hamas d’intensifier ses attaques s’il « n’autorise pas rapidement la libération des otages israéliens de Gaza… et s’il continue à tirer sur les communautés israéliennes ».
Cette menace a été proférée après que le groupe terroriste palestinien a intensifié ses tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza au cours de la semaine écoulée, après des mois de tirs sporadiques de missiles depuis la bande de Gaza. Jeudi midi, le Hamas a tiré une roquette sur le kibboutz Holit, près de la frontière, qui a été interceptée, selon Tsahal.
Le soir du Nouvel An, à minuit, le Hamas a tiré des roquettes sur la ville de Netivot, dans le sud du pays. Samedi après-midi, il a tiré deux roquettes à longue portée en direction de Jérusalem, alors qu’il n’avait pas tiré sur la capitale depuis plus d’un an. Le groupe terroriste a également pris pour cible des villes frontalières proches de Gaza à plusieurs reprises ces derniers jours.
Selon une évaluation réalisée en juillet par l’armée israélienne, quelque 1,9 million des 2,3 millions d’habitants de Gaza vivraient à l’intérieur de la zone humanitaire. Par le passé, Tsahal a mené des frappes dans la région sur des sites utilisés par le Hamas pour planifier des opérations ou pour lancer des roquettes contre Israël ou ses troupes.
Toutefois, le plus grand juriste de Tsahal a récemment écrit une lettre au chef du Commandement du Sud, le général de division Yaron Finkelman, déclarant que l’armée n’avait pas évalué de manière adéquate la taille de la population civile dans les zones où elle a opéré dans la bande de Gaza, a rapporté mercredi la radio de l’armée.