Herzog met en garde contre le discours politique toxique qui déchire le pays
Le président déplore les incitations à la violence contre le chef du Shin Bet, le chef d’état-major, la procureure générale et le Premier ministre entre autres
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le président Isaac Herzog a mis en garde jeudi contre l’escalade du discours politique en Israël, qui risque de déchirer le pays.
S’exprimant lors d’une conférence sur l’enseignement supérieur à Herzliya, Herzog a dénoncé « le traitement désobligeant et humiliant des familles d’otages ». Les familles des otages détenus à Gaza ont été menacées en ligne, harcelées verbalement et bousculées par la police lors de manifestations.
Le président a également déploré « les accusations portées contre le chef [de l’agence de sécurité intérieure] du Shin Bet et le chef d’état-major de Tsahal de trahison et de tentative de coup d’État, contre la procureure générale, qu’ils accusent d’être une ennemie de l’État qui essaie de nous tuer, et contre ceux qui menacent de tirer à longueur de journée ».
Dimanche, des membres du gouvernement ont attaqué la procureure générale Gali Baharav-Miara pour ce qu’ils ont appelé son indulgence envers les manifestants anti-gouvernement. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a demandé qu’elle soit licenciée, tout en invoquant la loi juive concernant la tentative de meurtre pour justifier sa position.
Herzog a également reproché aux manifestants anti-gouvernement d’avoir tiré des fusées éclairantes sur le domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l’avoir accusé de trahison.
« La violence physique et verbale – à l’égard de la procureure générale, du chef du Shin Bet, du chef d’état-major de Tsahal, du Premier ministre – est tout simplement horrible », a déploré Herzog.
« Que diable nous arrive-t-il ? », a-t-il demandé.
« Cela a-t-il un sens ? N’avons-nous pas assez souffert ? N’avons-nous pas déjà compris que cela nuit à la sécurité du pays ? »
« Ne comprenons-nous pas que c’est ainsi que l’on brise un pays ? », a-t-il poursuivi, qualifiant ces incidents de « pure folie » à laquelle il faut mettre un terme.
« Il y a ceux qui se sacrifient pour le pays et qui paient de leur vie tous les jours », a rappelé Herzog.
« Et il y a ceux qui détruisent le pays, et je m’engage à les combattre de toutes mes forces. »
« Je vous préviens : vous êtes en train de détruire le pays. Cette folie doit être stoppée immédiatement. »